Dans une volonté affichée (du moins dans le programme) de réfléchir ensemble sur ce que serait le terrain commun de la communauté des créateurs interdisciplinaires et ce, tant sémantiquement que politiquement, la table a spontanément, dans un premier temps, (ré)affirmé son refus des étiquettes.
à ma sœur
Nous sommes la somme de nos lectures, l’aboutissement d’un cheminement aux multiples variables, un calcul obéissant à de nombreux algorithmes alambiqués où se mêlent le hasard, l’Histoire, l’intuition et l’expérience.
La poésie est un vivier de possibles. Elle demande à vivre — sur la page, bien sûr —, mais aussi dans le corps du poète et via tout support susceptible de la faire vibrer et de toucher un lecteur. Ainsi, elle circule dans les deux directions : du poète qui la pousse vers d’autres voies d’expression que le livre et de l’artiste qui s’approprie un poème pour en faire la base d’une nouvelle œuvre.
Que peut signifier le mot « traduction » si on prend celui de « langage » au sens large? Je devrais dire « langages », au pluriel, tant il est vrai qu’on ne peut opérer de traduction sans un point de départ et un autre d’arrivée.
En 2005, Thomas Braichet effectuait une résidence de six mois au Studio Cormier grâce à un programme s’adressant aux moins de trente ans intitulé «Les Inclassables». Le passage de ce jeune artiste français au Québec ne passerait pas inaperçu.
Le métier d’écrivain consiste à créer de l’art à partir du langage. Le livre est un support. L’artiste peut questionner le support dans son art… ou pas.
J’ai développé une relation particulière avec la fiction. Je l’aime indéfinie, aux contours insaisissables. Et cette relation que j’ai développée, un peu à mon insu, tend à redéfinir celle que j’ai avec la poésie.
La littérature ne prend pas un virage oral ou numérique ou performatif. Elle est et demeure de la création artistique avec du langage. L’oralité (qui a permis la naissance des arts littéraires), le numérique, le performatif ou le spectacle sont des véhicules que la création littéraire des uns et des autres peut emprunter pour joindre des lecteurs/auditeurs/spectateurs. Car la littérature, comme l’art, est un appel lancé. De ce fait, les œuvres réclament bel et bien un destinataire. À plus forte raison la littérature dont le matériau est l’organe de communication d’une culture (voir Le langage est un matériau).