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Lancement Le cœur sacré de Jeanne-Mance

20 octobre, 17h

Le coeur sacré de Jeanne-Mance

Rhizome, en partenariat avec les Éditions du Quartz, vous invite au lancement de l’essai théâtral Le cœur sacré de Jeanne-Mance : Delisle dans la gueule de Sonia Cotten et Érika Soucy, sorti en librairie le 31 août dernier. Cet essai, coécrit par Valérie Côté, Sonia Cotten, Simon Dumas et Érika Soucy, explore l'œuvre de la dramaturge Jeanne-Mance Delisle, qui a, entre autres, remporté le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue pour sa pièce Un «reel» ben beau ben triste en 1978 et le Prix littéraire du Gouverneur général pour Un oiseau vivant dans la gueule en 1987.

Ce lancement aura lieu à La Isabelle, situé au 330, rue du Roi, à Québec (carte Google) , le jeudi 20 octobre 2022 sous une formule 5 à 7. Une lecture d’extraits de l'œuvre par les auteur·trices Érika Soucy et Simon Dumas débutera à 18h (ouverture des portes à 17h). Il sera possible de se procurer un exemplaire de l’essai théâtral lors de cette soirée.

La pièce à l’origine de ce livre avait été présentée en Abitibi-Témiscamingue par le Petit Théâtre du Vieux-Noranda, en partenariat avec des Zybrides et Rhizome, en 2021.

« LA COMÉDIENNE : Tu débordes de la fiction ! C’est pas réel, tout ça ! C’est de la littérature. Jeanne-Mance Delisle parle d’immolation, de sacrifice… Tu penses pas que les personnages existent pour être sacrifiés à notre place ? Pour qu’on ait accès, au moins un peu, au sacré sans se brûler ?

[…]

LA POÈTE : On a toujours fait des sacrifices humains pour calmer les dieux.

L’ÉCRIVAINE : Cette fois, c’est la fiction qui déborde. Comme dans la vraie vie, les victimes crient leur douleur. Les personnages, soumis à leurs histoires glauques, en ont assez. Faut les libérer. […] Moi, j’en peux pus des sacrifiés.»


À propos des Éditions du Quartz

Éditions du Quartz​Les Éditions du Quartz publient et diffusent des œuvres littéraires enracinées dans la boréalité francophone. Ces écrits s’inspirent de réalités propres aux communautés des régions isolées, nordiques, de colonisation récente et dont les populations sont réduites et dispersées sur un vaste territoire.

Comme un livre ouvert

une série de balados produite en collaboration avec Rhizome et LQM

Cinq épisodes de la série de balados littéraires Comme un livre ouvert de Samuel Larochelle sont produits en collaboration avec Rhizome.

Cette initiative s'inscrit notre série Opuscules les vues, en collaboration avec Littérature québécoise mobile!


Épisode 1

Samuel Larochelle reçoit Vanessa Bell.
Elle et il discute de sa résidence d'écriture à la Villa Marguerite-Yourcenar en France, de sa sélection parmi les Rising stars de la littérature canadienne, du mentorat avec Nicole Brossard, de la cocréation d'un festival de littérature non dressée (Caniches), de la complexité de co-diriger une anthologie sur la poésie féminine au Québec et des réactions diverses que les plumes choisies ont provoquées.


Épisode 2

Samuel Larochelle reçoit Alexandra Larochelle
Elle et il discutent de la fausse dynastie des Larochelle en littérature québécoise, d'un nouveau camp d'écriture pour ados à Québec, de ses débuts comme enfant romancière, de l'implication parentale dans sa jeune carrière, de la gestion des profits de ses best-sellers, des années passées loin de sa plume, de ce qui a motivé son retour dans la vingtaine et de son workaholisme créatif.


Épisode 3

Samuel Larochelle reçoit Véronique Grenier.
Avec l'écrivaine, professeure et chroniqueuse, on parle du poids à porter en prenant la plume et la parole sur des sujets de société délicats, de sa volonté de créer un monde plus doux pour ses enfants, de l'influence de sa pratique philosophique en écriture, de l'impact de sa grave commotion cérébrale sur son cerveau et ses projets, de la montée en popularité de la poésie québécoise dont elle est l'un des visages forts, de son amour des oeuvres morcelées et plus.


Épisode 4

Samuel Larochelle rencontre Erika Soucy
On discute de l'extraordinaire expérience de présenter l'adaptation théâtrale de son roman "Les Murailles" dans sa Côte-Nord natale, des réactions très différentes dans chaque ville, de la lecture de cette pièce dans un camp de La Romaine, des commentaires des travailleurs sur les vérités exprimées à leur sujet par la créatrice, du défi de jouer ses propres mots, de ce qui a suivi la publication de sa lettre à Rambo Gauthier, de la coécriture de la télésérie Léo, de la création de sa toute première série solo, Les perles, ainsi que de sa poésie en chantier.


Épisode 5

Samuel Larochelle rencontre Guillaume Morrissette
On discute avec le populaire auteur de polars de sa formidable initiative de la caravane littéraire, de son énorme bonheur dans les salons du livre, de sa régularité de création au cours de la dernière décennie, de l'effet des nominations et des prix littéraires sur sa confiance, de l'influence de la douance sur son écriture, de son envie qu'une de ses oeuvres soit transposée à l'écran, etc.

Cosmogonie de L'île inventée 

à la radio de CKIA et à la Maison natale de Louis Fréchette!

L’île inventée, un territoire narratif à explorer!

La cosmogonie de L'île inventé se déploiera sous forme de deux événements, en juillet et en août 2022! 


–L’exposition à la Maison natale Louis-Fréchette dès le 14 juillet, jusqu'en décembre 2022

L’ÎLE INVENTÉE

Fruit d’une collaboration intensive et de longue durée entre Rhizome à Québec et Arkham sur Loire à Nantes, cette exposition immersive présentée à la Maison natale de Louis Fréchette à Lévis se déploie tel un vaste territoire narratif à explorer. Il s’agit d’un projet mêlant littérature, arts numériques et arts visuels.

En entrant dans l’univers fantastico-littéraire de l’Île inventée voyez par vous-même les cartes, illustrations, enregistrements audios et divers artefacts rapportés de l’Île par des archéologues intrépides et venez vous imprégner de ce monde enchanteur, comme si vous y étiez.

LES MOTS SONS

Parallèlement, et en lien direct avec l’exposition L’Île inventée, admirez les MOTS SONS, des installations éphémères qui vous permettrons d’écouter des extraits de contes, en plein coeur de nos Jardins littéraires. Véritables stations sonores, les oeuvres sont réalisées par les artistes sculpteurs Magali Hébert-Huot, Olivier Moisan Dufour et José Luis Torres.


–La série de 8 balados accompagnés d’entrevues en direct sur les ondes de CKIA FM, tous les mardis de 16h à 17h, du 12 juillet au 30 août 2022.

Une émission de radio scientifique part, le temps de huit épisodes, à la rencontre du mystère de l'Île inventée. Depuis 2013, un couple d’archéologues, formé de la Nantaise Flavie Ruse et du Franco-Québécois Louis-Émile Grenier, soutient qu’une utopie étonnante s’est développée sur une petite île volcanique au large du Brésil. Le duo affirme avoir réalisé deux missions sur les ruines de cette expérience datant du 19e siècle et disposer de nombreux artéfacts attestant de la réalité fantasmagorique de ce lieu, ancrée dans la collaboration entre l’humain et le végétal.

Archéologie sonore, algues énergétiques, hybridité botanique… Dans chacune des huit bulles sonores, le directeur artistique des éditions Rhizome, Simon Dumas, questionne Christiane Vadnais,l’autrice de la publication L’île inventée, abordant une nouvelle facette de cette expérience de civilisation dont plusieurs aspects soulèvent toujours de nombreuses questions. À chaque épisode, une bulle sonore est diffusée et l'éditeur s’entretient, parfois de manière houleuse, avec les archéologues Louis-Émile Grenier et Flavie Ruse, deux personnages étranges, passionnés de para-archéologie et pourtant très convaincants. Ceux-ci sont parfois affectés d’une toux sévère (quand ils essaient de donner les coordonnées de l'île). Sceptique depuis le début (et en même temps fasciné), l’éditeur cherche à travers cette série à savoir si l'Île inventée existe vraiment ou non et si l’autrice, qui prétend n’avoir que retranscrit le récit de Andsie Lou, dit ou non la vérité.

Diffusée sur les ondes de CKIA FM de 16h à 17h, tous les mardis du 12 juillet au 30 août 2022, cette série d’émissions intitulée Cosmogonie de l’Île inventée est animée par Aude Malaret qui, outre la présentation des balados, s’entretiendra avec une panoplie d’invités.es ayant participé à la création de ce projet.


Épisode 1: L'institutrice (sortie le 12 juillet)

Avec un conte de Monsieur Mouch mis en son par Martin Gracineau et Mirianne Rouillard. 

Christiane Vadnais (et ses invités inattendus) nous parle d’une île qui est à la fois cité et forêt tropicale ; pleine de l’obscurité humide des plantes et lumineuse d’une énergie nouvelle, portée par les algues ; elle nous parle d’une île où l’on vit dans les arbres, avec tout le confort nécessaire, sans prendre plus de la nature qu’il n’en faut, en se déplaçant en ballon ; une île où goûter à la racine des arbres vous révèle leurs secrets et où les acacias vous envoient des signaux parfumés chaque fois qu’un danger se présente.

Entretien avec une autrice surprenante, Christiane Vadnais, sur son dernier livre, L'île inventée.  


Épisode 2: Déjà vu (sortie le 19 juillet)

Entretien avec une autrice surprenante, Christiane Vadnais, sur son dernier livre, L'île inventée.

Avec un conte de Ligia Borges mis en son par Martin Gracineau.

Christiane Vadnais (et ses invités inattendus) nous parle d’une île qui est à la fois cité et forêt tropicale ; pleine de l’obscurité humide des plantes et lumineuse d’une énergie nouvelle, portée par les algues ; elle nous parle d’une île où l’on vit dans les arbres, avec tout le confort nécessaire, sans prendre plus de la nature qu’il n’en faut ; une île où goûter à la racine des arbres vous révèle leurs secrets et où les acacias vous envoient des signaux parfumés chaque fois qu’un danger se présente.

Cet épisode retrace l'événement traumatisant ayant forcé Garçon-sans-nom à quitter son village au Brésil pour émigrer sur l'Île inventée.


Épisode 3: Les jumeaux Diop (sortie le 26 juillet)

Entretien avec une autrice surprenante, Christiane Vadnais, sur son dernier livre, L'île inventée.
Avec un conte de Lamine Diagne mis en son par Mirianne Rouillard.

Christiane Vadnais (et ses invités inattendus) nous parle d’une île qui est à la fois cité et forêt tropicale ; pleine de l’obscurité humide des plantes et lumineuse d’une énergie nouvelle, portée par les algues ; elle nous parle d’une île où l’on vit dans les arbres, avec tout le confort nécessaire, sans prendre plus de la nature qu’il n’en faut ; une île où goûter à la racine des arbres vous révèle leurs secrets et où les acacias vous envoient des signaux parfumés chaque fois qu’un danger se présente.

Cet épisode traite de la découverte surprenante des microalgues bio-luminescentes productrices d'énergie.


Épisode 5: Arbor Mater (sortie le 2 août)

Entretien avec une autrice surprenante, Christiane Vadnais, sur son dernier livre, L'île inventée.

Avec un conte de Najoua Darwiche mis en son par Mirianne Rouillard.

Christiane Vadnais (et ses invités inattendus) nous parle d’une île qui est à la fois cité et forêt tropicale ; pleine de l’obscurité humide des plantes et lumineuse d’une énergie nouvelle, portée par les algues ; elle nous parle d’une île où l’on vit dans les arbres, avec tout le confort nécessaire, sans prendre plus de la nature qu’il n’en faut ; une île où goûter à la racine des arbres vous révèle leurs secrets et où les acacias vous envoient des signaux parfumés chaque fois qu’un danger se présente.

Cet épisode raconte l’histoire d’Anna, jeune orpheline née de l’amour entre Khalil, un habitant de l’Île, et une fille de l’océan qui, avant de retourner à la mer, a remis à sa fille une graine de ce qui allait devenir l’Arbor Mater, un arbre gigantesque aux branches tortueuses.


Épisode 4: Hybridation funèbre (sortie le 9 août)

Entretien avec une autrice surprenante, Christiane Vadnais, sur son dernier livre, L'île inventée.

Avec un conte de Paul Bradley mis en son par Mirianne Rouillard.

Christiane Vadnais (et ses invités inattendus) nous parle d’une île qui est à la fois cité et forêt tropicale ; pleine de l’obscurité humide des plantes et lumineuse d’une énergie nouvelle, portée par les algues ; elle nous parle d’une île où l’on vit dans les arbres, avec tout le confort nécessaire, sans prendre plus de la nature qu’il n’en faut ; une île où goûter à la racine des arbres vous révèle leurs secrets et où les acacias vous envoient des signaux parfumés chaque fois qu’un danger se présente.

Cet épisode porte sur les rites funéraires bien particuliers de l'Île.


Épisode 6: Les deux tortues (sortie le 16 août)

Entretien avec une autrice surprenante, Christiane Vadnais, sur son dernier livre, L'île inventée.

Avec un conte de Hamidou Savadogo mis en son par Martin Gracineau.

Christiane Vadnais (et ses invités inattendus) nous parle d’une île qui est à la fois cité et forêt tropicale ; pleine de l’obscurité humide des plantes et lumineuse d’une énergie nouvelle, portée par les algues ; elle nous parle d’une île où l’on vit dans les arbres, avec tout le confort nécessaire, sans prendre plus de la nature qu’il n’en faut ; une île où goûter à la racine des arbres vous révèle leurs secrets et où les acacias vous envoient des signaux parfumés chaque fois qu’un danger se présente.

Cet épisode revient sur le mythe fondateur de l'Île inventée.


Épisode 7: Iel et Suzie (sortie le 23 août)

Entretien avec une autrice surprenante, Christiane Vadnais, sur son dernier livre, L'île inventée.

Avec un conte de Julie Boite mis en son par Martin Gracineau.

Christiane Vadnais (et ses invités inattendus) nous parle d’une île qui est à la fois cité et forêt tropicale ; pleine de l’obscurité humide des plantes et lumineuse d’une énergie nouvelle, portée par les algues ; elle nous parle d’une île où l’on vit dans les arbres, avec tout le confort nécessaire, sans prendre plus de la nature qu’il n’en faut ; une île où goûter à la racine des arbres vous révèle leurs secrets et où les acacias vous envoient des signaux parfumés chaque fois qu’un danger se présente.

Cet épisode donne la parole à l'exploratrice Suzie Flemming et à son double schizophrénique.


Épisode 8: La descendance de Charlotte (sortie le 30 août)

Entretien avec une autrice surprenante, Christiane Vadnais, sur son dernier livre, L'île inventée.

Avec un conte de Céline Jantet mis en son par Mirianne Rouillard.

Christiane Vadnais (et ses invités inattendus) nous parle d’une île qui est à la fois cité et forêt tropicale ; pleine de l’obscurité humide des plantes et lumineuse d’une énergie nouvelle, portée par les algues ; elle nous parle d’une île où l’on vit dans les arbres, avec tout le confort nécessaire, sans prendre plus de la nature qu’il n’en faut ; une île où goûter à la racine des arbres vous révèle leurs secrets et où les acacias vous envoient des signaux parfumés chaque fois qu’un danger se présente.

Cet épisode donne la parole à l'une des premières à quitter l'Île inventée, marquant le début d'un exode généralisé.



Une co-production de Rhizome, Arkham sur Loire et la Quadrature. Une présentation de CKIA FM. Grâce à l’aide financière du Fonds franco-québécois pour la coopération décentralisée (FFQCD), du Conseil des arts du Canada, par le biais de son programme Présent numérique, et de l’Entente de développement culturel entre le ministère de la Culture et des Communications et la ville de Québec.


On parle de nous!


Plus haut que les flammes en concert avec ensemble et chœur

Une première, en salle et en ligne!


Pour la première fois depuis la création de ce spectacle, une version totalement « vivante » de Plus haut que les flammes sera présentée devant (un très petit) public et en ligne. Dans la salle de concert de l'École de musique Arqumuse, les mots de Louise Dupré résonneront profondément, en harmonie avec les sons riches et volumineux de l’ensemble Atopos et des voix eurythmiques du chœur.


L’ensemble Atopos (Hélène Desjardins, Marie-Julie Chagnon, Geneviève Savoie, Raphaël Guay, Jean-Michel Marois et Marie-Loup Cottinet) interprétera la pièce de Nicolas Jobin, composée spécifiquement pour ce texte de Louise Dupré.


Quant au chœur de voix virtuelles qui soutiennent habituellement celle de Louise, elles seront cette fois réelles. Seront donc présents Évelyne de la Chenelière, Amélie Prévost, Catrine Godin, Martine Audet et Normand Bissonnette.


Cette présence simultanée sur scène d’une poète, d’un chef d’ensemble, de six musiciens.ennes et de cinq lecteurs.trices est une première pour ce spectacle créé en 2016 et qui, depuis, a voyagé en Belgique, en France, en Espagne et au Maroc, ainsi que dans de nombreuses villes du Québec.
Le spectacle sera webdiffusé en direct sur lepointdevente.com du 17 juin au 3 juillet 2022.


Pour acheter votre billet:

En présence

En ligne


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Plus haut que les flammes, c’est d’abord un très lumineux ouvrage de poésie que Louise Dupré a écrit après avoir visité les camps d’Auschwitz et de Birkenau, vestiges de la Shoah. La poète raconte que, toute l’année qui avait suivi, elle n’avait pu écrire. Elle savait qu’elle fallait qu’elle écrive sur cet événement meurtrier du 20e siècle sans quoi, elle n’écrirait plus jamais. Avec humilité, elle s’est mise à la tâche et le résultat fut ce récit poétique d’une femme racontant l’amour et l’horreur à son petit-fils.


Véritable bestseller poétique, le livre est paru aux Éditions du Noroît, à Montréal. Puis chez Bruno Doucey à Paris, avant d’être traduit en Espagnol et en Catalan. En 2019, la cinéaste Monique LeBlanc en fait un long métrage oscillant entre poésie sensible et documentaire.

*


Crédits


Texte et lecture
Louise Dupré


Chœur
Amélie Prévost
Catrine Godin
Evelyne de la Chenelière
Martine Audet
Normand Bissonnette

Musiciens.ennes
Geneviève Savoie
Marie-Julie Chagnon
Hélène Desjardins
Jean-Michel Marois
Raphael Guay
Marie-Loup Cottinet

Chef d’orchestre et compositeur
Nicolas Jobin

Vidéaste
Marco Dubé

Ingénieur de son, captation
Mathieu Grégoire

Directeur artistique
Simon Dumas

Direction de production
Éva Patenaude

Partenaires
Ensemble Atopos
Faculté de musique de l'Université Laval
e27
École de musique Arquemuse
​Conseil des arts du Canada


Projet Kerouac

en résidence de création!

Du 10 au 15 mai, nous sommes en résidence de création au studio de la Maison de la littérature pour PROJET KEROUAC, initié par Jean-Marc Dalpé et Guillaume Martel LaSalle, en coproduction avec le Le Nouveau Théâtre Expérimental!


Au cœur du projet, il y a ce désir de réappropriation de « notre » auteur Jack Kerouac – un « nous » qui se sait et se veut et s’assume comme une identité fluide (voire floue) poétique et joyeuse! NOUS allons le lire, traduire, adapter, fêter (peut-être même contester?) entéka le boire et manger et assimiler sans avoir à passer par le filtre Gallimard du Vieux Monde d’l’aut’bord comme on a dû le faire depuis un bon demi-siècle.


Et donc pas de frontières ni de hiérarchies, ni de centre directeur parmi nous. Le projet K est justement à propos des multiples voix, accents, musiques et imaginaires de l’Amérique Francophone. Ce qu’on espère mettre sur pied est une façon de faire qui va permettre à chaque partie du ‘nous’ de créer comme il l’entend et de trouver sa place dans le chœur.


À Québec, nous sommes très heureux de préparer la tenue d’un atelier avec le Théâtre Niveau Parking!


Avec
Emilie Clepper
Stéphane Caron
Marc-Antoine K. Phaneuf
Charles Fournier
Simon Brown
Gabriel Samson I
Carol-Ann Belzil-Normand
Érika Hagen-Veilleux
Carolanne Foucher

Portraits des wikipédistes

Quatre nouveaux·elles wikipédistes ont été accuelli·es dans l'équipe Créer du lien!

Cette semaine, on vous présente les quatre nouveaux·elles wikipédistes qui s'ajoutent à l'aventure Créer du lien!

Les wikipédistes, ce sont celleux qui travaillent activement à bonifier et créer les fiches Wikipédia des écrivain·es.


Audrey Girard


Qu'est-ce qui t'a amené à t'impliquer dans un projet comme Créer du lien?

Je suis reconnaissante de contribuer à faire en sorte que les auteurs et les autrices d'ici soient davantage vu·es et reconnu·es.

Quel genre de wikipédiste es-tu?

J'aime trouver un élément intéressant pour lequel les lecteurs et les lectrices se diront : « Je ne savais pas ça d'elle, je ne savais pas ça de lui! »


Yan St-Onge


Qu'est-ce qui t'a amené à t'impliquer dans un projet comme Créer du lien?

Mon intérêt pour la recherche et la rédaction, l'envie de découvrir des auteurs et des autrices, et surtout, le désir de participer à faire connaître la littérature d'ici.


Quel genre de wikipédiste es-tu?

Avide de découvertes, autant sur le plan historique et littéraire que sur les aspects plus méthodologiques ou techniques de Wikipédia. Je suis un wikipédiste qui adore alterner entre l'éditeur visuel et le wikicode.


Claudie Létourneau


Qu'est-ce qui t'a amené à t'impliquer dans un projet comme Créer du lien?

J’ai eu la chance de parcourir et d’analyser de multiples œuvres d’auteur·trices québécois·es dans le cadre de mon baccalauréat en études littéraires (et aujourd’hui de ma maîtrise), alors faire reconnaître leur importance et participer à leur rayonnement était la suite logique de mon parcours.


Quel genre de wikipédiste es-tu?

J’aime chercher, fouiller et déterrer des sources qui permettent de peindre un portrait fidèle de la personne dans toute sa complexité; je me donne constamment le défi de découvrir de petits détails qui font sourire et qui enrichissent les articles.


Pierre Gabriel Dumoulin

Qu'est-ce qui t'a amené à t'impliquer dans un projet comme Créer du lien?

La volonté de participer au rayonnement de la culture québécoise, de ses auteur·trices. C’est un projet original, structurant, visant à diffuser des connaissances. Comment ne pas vouloir s’y impliquer?

Quel genre de wikipédiste es-tu?

Je me considère comme un wikipédiste attentif et sensible. Un wikipédiste méthodique, qui cherche à partager l’information juste avec la plus grande clarté.

Tapis rouges


Dans une volonté de donner aux écrivain·es la visibilité qui leur est due, l'équipe de Rhizome se transforme en photographes pour les Salons du livre!


Vous êtes un·e écrivain·e? Venez vous faire tirer le portrait dans notre photobox!
Notre kiosque photographique, ouvert pour la durée du Salon du livre, sert à garnir la médiathèque Wikimedia Commons et à illustrer les articles Wikipédia liés aux écrivain·es québécois·es. Votre photo de haute qualité sera ainsi versée dans Wikimedia Commons, sous licence CC-BY-SA 4.0, et pourra être réutilisée librement.

6-10 avril 2022 | Salon international du livre de Québec
3-6 novembre 2022 | Salon du livre de Rimouski
17-21 novembre 2022 | Kwahiatonhk!, Salon du livre des Premières Nations, Québec 
24-27 novembre 2022 | Salon du livre de Montréal
23-26 février 2023 | Salon du livre de l'Outaouais

LENDEMAIN DE VEILLE


Le printemps est festif chez Rhizome!


Le 12 mars 2020, nous organisions une grande célébration puisqu’il s’agissait de souligner le 20e anniversaire de Rhizome. Finalement, ce fut une fête teintée d’apocalypse et, surtout, beaucoup plus intime qu’escompté puisque l’urgence sanitaire fut déclarée le jour-même alors que notre équipe était occupée à installer des lumières dans la salle de bal du Centre Horizon, lequel a pignon sur rue à l’angle de la 8e avenue et de la 4e rue, dans le très chic quartier Limoilou.


Maintenant que nous sortons enfin de cette crise (nous osons y croire!), nous avons envie de reprendre les choses là où nous les avons subitement laissées au lendemain désenchanté marquant le premier jour du premier confinement. C’est donc une sorte de Lendemain de veille, deux ans plus tard, une fête "prise deux" hybridée avec une sortie de la caverne (il faut imaginer les yeux qui se plissent en tentant de s’ajuster à la lumière) que nous souhaitons proposer. Un verre de l’amitié, des rencontres, se donner des nouvelles (et des nouvelles des nouvelles activités de Rhizome). Renouer quoi!


Citoyens fraîchement sortis de la caverne, à vos agendas! Ce sera le 23 avril, en formule 5 à 7, à la Maison pour la danse.


N'attendez pas! Les places sont limitées.

Rhizome vous présente : ses fellows !

SYMON HENRY

La pratique artistique de Symon Henry se fonde sur l’interaction de trois axes majeurs dans ses créations, à savoir la musique de concert, les arts visuels et la poésie. Cette démarche transdisciplinaire se reflète tout particulièrement dans ses tableaux sonores — partitions graphiques instrumentales ou performatives, interprétées ici et ailleurs par des musicien·nes et artistes aux parcours aussi sinueux que possible.

Son premier recueil de poésie, son corps parlait pour ne pas mourir, ainsi que son premier livre de partitions graphiques, voir dans le vent qui hurle les étoiles rire, et rire, sont parus en 2016 aux Éditions de la Tournure. Le recueil poético-sonore L’amour des oiseaux moches (2020, finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur Général et au Prix Émile-Nelligan) a représenté un aboutissement important dans son parcours, ayant fait l’objet d’une publication aux éditions Omri et d’une production majeure de l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+). Symon travaille présentement à la mise en opéra du roman Le désert mauve de Nicole Brossard, qui l’accompagne dans cette démarche.

Symon est aussi chercheur·euse indépendant·e : ses écrits ont été publiés sur de nombreuses plateformes dont la Revue Circuit, les Cahiers de la SQRM, le site cettevilleetrange.org ou encore la revue Écosystème de la Chambre Blanche. Ielle est fréquemment invité·e comme conférencier·ère, à titre de compositeur·rice et de chercheur·euse, notamment à l’Université McGill, Simon Fraser University, Western University, Université de Montréal, Université du Québec à Montréal et dans les différents Conservatoires de musique du Québec.

JEAN-YVES FRÉCHETTE


Jean-Yves Fréchette vit à Québec où il a enseigné la poésie et la communication pendant 35 ans. Concepteur de logiciels éducatifs, il a été intimement associé aux projets LogiTexte, Scriptor et Twittexte. Il fut membre du collectif Inter/Le Lieu, au sein duquel il a participé à de grandes manœuvres artistiques dont Territoires nomades. À la Centrale textuelle de Saint-Ubalde, qu’il a fondée, il a notamment réalisé Physitexte (performance d’édition), Agrotexte (Land Art textuel), L’itinéraire du texte (déploiement textuel en terrain réel) et Le party textuel (manœuvre-réseau d’écriture collective). Il a fait paraître à L’instant même deux ouvrages de twittérature : Tweet rebelle et Ne sois pas effrayé par le pollen dans l’œil des filles. Jean-Yves Fréchette fut de la caravane de Vocalités vivantes, une manœuvre poétique de Rhizome en francophonie canadienne en tant que blogueur, photographe et correspondant médias sociaux.


Le micro-studio de Rhizome

disponible pour location!

Le studio de Rhizome est une mini-boite noire qui comprend un studio d’enregistrement, une régie de mixage et de montage vidéo, ainsi qu’un micro-studio télé et/ou photo. Un lieu idéal pour la production et la création audiovisuelle, dans le sens large du terme. Il offre une qualité acoustique supérieure et comprend des équipements professionnels haut de gamme.

Nous souhaitons mettre ce studio à disposition des artistes littéraires de Québec, afin de soutenir l’exploration, la création et la production.



Qui ?

Le studio et ses équipements sont réservés en priorité aux projets soutenus par Rhizome, puis à ses membres. Toute personne désirant réserver le studio doit donc joindre le membership de Rhizome, avoir lu les règlements d’utilisation des équipements, avoir suivi la formation donnée par Rhizome ou avoir un·e ingénieur·e son en studio.

Si vous êtes intéressé à adhérer à Rhizome, c’est par ici.

Pour les projets non-artistiques et les non-membres, veuillez nous contacter à l’adresse studio@productionsrhizome.org.


Combien ?

Le studio peut se louer à la demi-journée et à la journée pour de l'enregistrement. Les frais pour un·e ingénieur·e son ne sont pas inclus.


Tarifs membre

Demi-journée : 150$
Jour : 250$
Semaine : à discuter


Tarifs régulier (sur approbation de l’équipe de Rhizome)
Demi-journée : 200$
Jour : 350$
Semaine : à discuter


*Les taxes courantes (TPS et TVQ) s’appliquent à toutes les locations.

**Pour des plages horaires plus courtes, veuillez nous contacter à l’adresse studio@productionsrhizome.org et nous trouverons un arrangement.


Comment ?

Veuillez remplir le formulaire de demande de réservation. À noter, ceci est une demande de location, elle ne garantie aucune réservation. Votre demande sera acheminée à notre équipe et une réponse vous sera communiquée dans les prochains jours.


Vous pouvez aussi nous contacter à l’adresse studio@productionrhizome.org pour toute question.


Règlements en studio

Veuillez ôter vos bottes et votre manteau et les laisser à l’endroit prévu.
Le matériel à disposition est sous la responsabilité des usagers. Toutes dégradation sera facturée aux locataires ou prestataires du service.
Aucune sauvegarde ne sera conservée au studio. Il faut donc prévoir un disque dur en conséquence.
Les utilisateurs s’engagent à remettre en configuration initiale le studio après chaque utilisation, à ranger et à laisser le studio en bon état de propreté après chaque passage.
Il est interdit de manger dans le studio.


Facturation 

La facture sera produite à la fin de la séance et devra être réglée dans les 30 jours, par chèque ou par virement bancaire.


Les équipements

La location du studio comprend les équipements de base suivants :

— Pieds de micro

— Lutrin

— Micro Neumann TLM-103

— Micro Rode NT2 (sur demande)

— Interface audio Universal Audio Apollo X8

— Amplificateur d’écouteurs 4 canaux Alto

— Presonus Central Station

— Mac mini avec les logiciels UA Console, UA Luna, Logic Pro, Final Cut Pro et plus.

— Télévision Sony Bravia XR A90J 4K UHD HDR OLED 55 pouces

— Système moniteurs 5.1 « Smart » Genelec 8320

— Jusqu’à 4 casques Sony MDR-7506


D’autres équipements sont disponibles sur demande. Veuillez nous contacter pour d’autres options de location payante (flash, caméras photos et vidéos, lumières, etc.). 

Création et Rayonnement des Arts littéraires

une étude sectorielle commandée par Rhizome et menée par Pôles magnétiques


Rhizome est fier de dévoiler les résultats de la première étude sectorielle Création et Rayonnement des Arts littéraires. L’étude a été commandée par Rhizome et a été menée par Pôles magnétiques, art et culture, art et culture, un organisme qui s’implique depuis 2006 dans le développement des arts et de la culture, au Québec et ailleurs dans le monde.


L’étude sectorielle s’est intéressée à ce qui, en amont de l’œuvre, favorise sa création et à ce qui, en aval, permet son rayonnement. Cette étude s’est penchée sur les conditions d'exercice des pratiques telles qu’exprimées par les acteurs·trices.

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==> Pour consulter le rapport final (en format PDF)

==> Pour consulter la synthèse du rapport final (en format PDF)


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Ces conclusions et recommandations ont été présentées le vendredi 25 février à 12h en direct sur la page Facebook de Rhizome. Vous pouvez maintenant la réécouter en rediffusion.





Cette étude a été rendue possible grâce au financement du Conseil des arts du Canada.




Défictionnalisez notre membership !

ouverture des inscriptions à notre membership

Gratuit

Peut devenir membre amical toute personne qui adhère aux buts et aux objectifs de l’organisme et qui en fait la demande.

Le membre amical est invité à participer aux différentes activités socio-littéraires et festives organisées par Rhizome (rencontres d’écrivains, d’artistes, tables rondes, club de lecture / de rencontres après-spectacle). Il obtient la gratuité ou un rabais sur ces activités.

Le membre amical accède par le biais de lʼinfolettre à un réseau privilégié d'informations sur les spectacles, les résidences, les services, les programmes de bourses, de mentorat, les appels d’offre, les appels de candidatures à l’embauche, les concours et tout autre rubrique pertinente.

Le membre amical reçoit par courriel les invitations aux activités.

Le membre amical est reçu membre après dépôt d’un formulaire de candidature.

Le membre amical n’a pas de droit de vote lors de l’assemblée générale annuelle.​

20$ / an

Peut devenir membre sociétaire toute personne qui adhère aux buts et aux objectifs de l’organisme, qui désire contribuer à leur atteinte et qui en fait la demande.

Le membre sociétaire jouit de tous les avantages et services du membre amical.

Le membre sociétaire peut soumettre des projets de textes (de réflexion, essai, recherche-création) pour publication sur le site de Rhizome.

Le membre sociétaire est reçu membre après dépôt d’un formulaire de candidature.

Le membre sociétaire est tenu de payer une cotisation.

Le membre sociétaire peut assister à l’assemblée générale des membres, prendre part aux échanges, au vote et être élu sur le conseil d’administration

50$ / an (individu)
100$ / an (organisme)

En plus d’adhérer aux buts et aux objectifs de l’organisme, le membre créateur est une personne engagée dans une démarche artistique / littéraire, soit d'une façon concrète, soit par ses études, son travail ou son engagement dans la communauté ou son intérêt.

Le membre créateur peut faire usage des équipements et des ressources techniques aux fins de la réalisation d’un projet artistique / littéraire. Le conseil d’administration fixe les tarifs et les conditions (location du studio, accès au matériel technique, etc.)

Le membre créateur est éligible à un programme de mentorat de projets en arts littéraires mis sur pied par Rhizome.

Deux dossiers sont retenus par année. Le membre créateur est reçu membre après dépôt d’un formulaire de candidature.

Le membre créateur est tenu de payer une cotisation.

Le membre créateur jouit de tous les avantages du membre amical et du membre sociétaire.

Le membre créateur individuel peut assister à l’assemblée générale des membres, prendre part aux échanges, au vote et être élu sur le conseil d’administration.


// Devenez membre !

Portrait des wikipédistes

Créer du lien

Cette semaine, on vous présente nos fantastiques wikipédistes!

Les wikipédistes, ce sont celles et ceux qui travaillent activement à bonifier et créer les fiches wikipédia des écrivain·es.


Vincent Cliche


Qu'est-ce qui t'a amené à t'impliquer dans un projet comme Créer du lien?

Je trouvais que c’était un projet original et j’aimais bien l’idée d’augmenter la découvrabilité des auteur·trices québécois·es.

Quel genre de wikipédiste es-tu?

Je me considère d’abord et avant tout comme un wikipédiste curieux.



Marilyse Hamelin


Qu'est-ce qui t'a amené à t'impliquer dans un projet comme Créer du lien?

J’étais déjà wikipédiste à temps perdu, alors ç’a été une évidence pour moi de me joindre à ce projet visant à faire rayonner la littérature québécoise.

Quel genre de wikipédiste es-tu?

Du genre à prendre du plaisir à travailler autant le contenu (recherche, rédaction) que la forme puisqu'il y a à mes yeux un aspect tout à fait ludique à créer et interagir avec la plateforme d’édition de wiki.



Mimi Haddam


Qu'est-ce qui t'a amené à t'impliquer dans un projet comme Créer du lien?

Je souhaite participer à la diffusion, l’accessibilité et la visibilité des écrivain.e.s québécois.e.s tout en valorisant la richesse et la nécessité de leur travail.

Quel genre de wikipédiste es-tu?

Je participe à la recherche avec curiosité, attention et sensibilité.




Bertrand Laverdure


Qu'est-ce qui t'a amené à t'impliquer dans un projet comme Créer du lien?

Le désir de contribuer à un projet formidable en histoire littéraire actuelle d'ici.

Quel genre de wikipédiste es-tu?

Je suis un wikipédiste qui aime ajouter un élément biographique d'importance, dans une fiche incomplète.




Alice Rivard


Qu'est-ce qui t'a amené à t'impliquer dans un projet comme Créer du lien?

Je suis autrice et historienne de formation (maîtrise en histoire). Mon intérêt dans la recherche ainsi que pour la littérature, les arts, leur diffusion et leur accesibilité m'ont amené·e à me joindre à l'équipe de Rhizome pour le projet Créer du lien.

Quel genre de wikipédiste es-tu?

Méthodique je dirais, comme j'ai étudié en histoire, je suis en territoire connu, même si les sources ne sont pas des archives (quoi que, ça dépend).


Midis-conférences

dans le cadre de Créer du lien


Dans le cadre du projet Créer du lien - pour une plus grande découvrabilité des arts littéraires québécois, Rhizome et ses partenaires vous invitent à la série Midis-Conférences qui vous permettra de vous familiariser avec la notion de découvrabilité et ses enjeux, ainsi qu'avec l'univers de Wikimédia. 


Événements

Dans le but de mobiliser, de sensibiliser et de développer l’expertise de la communauté littéraire – et des citoyen·nes en général, quatre midis-conférences sur la découvrabilité auront lieu de novembre 2021 à septembre 2022.

 

8 décembre 2021 de 12h30 à 13h30 

En direct sur la page Facebook de Rhizome 
« Littérature québécoise, Wikimédia et découvrabilité », avec Michael David Miller, vice-président de Wikimedia Canada


26 janvier 2021 de 12h30 à 13h30 

En direct sur la page Facebook de Rhizome 
« La découvrabilité numérique appliquée aux arts et à la culture », avec Andrée Harvey et Véronique Marino, coprésidentes et cofondatrices de LaCogency


16 février 2022 de 12h30 à 13h30 

En direct sur la page Facebook de Rhizome 
« Indice de positionnement des produits culturels numérisés », avec Joanie Grenier, du Laboratoire de recherche sur la découvrabilité et les transformations des industries culturelles à l’ère du commerce électronique (LATICCE)


23 mars 2022 de 12h30 à 13h30 

En direct sur la page Facebook de Rhizome 
« Le projet TAMIS - L’intelligence artificielle au service du secteur du livre », avec Christian Roy, consultant chez A10S





Ce projet est rendu possible grâce au programme Ambition numérique s’inscrivant dans le Plan de relance économique du milieu culturel du gouvernement du Québec, ainsi que par la composante Littératie et intelligence numérique du fonds Stratégie numérique du Conseil des arts du Canada.


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Créer du lien

pour une plus grande découvrabilité des arts littéraires québécois

Mettre la littérature québécoise sur la « map »


Québec, 1er novembre 2021 — Rhizome est fier de lancer le projet Créer du lien — pour une plus grande découvrabilité des arts littéraires québécois, une initiative majeure visant à faire rayonner la culture québécoise sur le Web, tant ici qu’à l’international. Soutenu à la fois par le programme Ambition numérique du gouvernement du Québec et par le fonds Stratégie numérique du Conseil des arts du Canada, ce projet permettra de renforcer la présence numérique des écrivain·es québécois·es, incluant des écrivain·es autochtones et de la diversité culturelle, ainsi que leurs œuvres, sur les diverses plateformes Wikimédia.


Partenaire depuis plus de 20 ans dans la diffusion et le décloisonnement de la littérature québécoise, Rhizome était aux premières loges pour constater la fracture numérique grandissante des écrivain·es, dont la présence en ligne ne reflète en rien la richesse de création qui se fait chez nous. Ainsi est né le projet Créer du lien, une suite toute naturelle pour l’organisme dont la mission est aussi de créer une mémoire de la littérature québécoise.


Pourquoi choisir d’investir dans les plateformes Wikimédia, plus spécifiquement l’encyclopédie libre Wikipédia, la médiathèque Wikimedia Commons et la base de connaissance Wikidata ? « Parce que la littérature québécoise y est sous-représentée et parce qu’il s’agit d’un moyen sûr et efficace de faire remonter les résultats dans les moteurs de recherche qui accordent un haut taux de crédibilité à ces plateformes. De plus, cette démarche s’arrime avec ce qui se fait dans les autres milieux artistiques, comme les chantiers Wiki du Musée national des beaux-arts du Québec et l’initiative Savoirs Communs du Cinéma de la Cinémathèque québécoise », explique Frédérique Dubé, responsable du développement numérique chez Rhizome. 


Dans une perspective collaborative, Rhizome et ses partenaires s’engagent à mettre en œuvre une transformation durable et profonde au sein du milieu des arts littéraires québécois afin d’augmenter la représentativité en ligne des écrivain·es du milieu littéraire québécois. 



« Le projet retenu des Productions Rhizome et de ses partenaires, qui vise à faire découvrir et à promouvoir les arts littéraires québécois au moyen du numérique, témoigne du dynamisme et de l’inventivité des citoyens de notre région, et ce, malgré les mesures sanitaires actuelles. Je salue la détermination et l’engagement de cet organisme qui œuvre depuis 20 ans au rayonnement de la littérature d’ici ! »

Geneviève Guilbault, députée de Louis-Hébert, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale


« Avec le projet Créer du lien — pour une plus grande découvrabilité des arts littéraires québécois, Rhizome a su rassembler des partenaires clés qui sauront contribuer à améliorer le rayonnement des écrivain·es québécois·es et leurs œuvres dans la francophonie, mais également de par le monde. Créer du lien rejoint des valeurs importantes pour Wikimédia Canada telles l’accessibilité, la collaboration et la diversité. En impliquant des acteurs de l’univers littéraire, du milieu universitaire et de la communauté Wiki, il est fort probable que ce projet inspire des initiatives similaires, contribuant ainsi encore plus au rayonnement de la culture québécoise. »

Lëa-Kim Châteauneuf, présidente de Wikimédia Canada


Dans le but de mobiliser, de sensibiliser et de développer l’expertise de la communauté littéraire – et des citoyen·nes en général, huit ateliers d’initiation au monde de Wikipédia, quatre midis-conférences sur la découvrabilité et des tapis rouges dans les Salon du livre auront lieu de novembre 2021 à septembre 2022. Pour consulter les événements à venir, vous pouvez consulter la page de projet Wiki.


événements passés


10 novembre 2021 de 17 h à 20 h — Atelier citoyen wiki-litt

À la salle Multi du Musée national des beaux-arts de Québec avec l'écrivaine Valérie Forgues.
Coorganisé par la Table des lettres de Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches et Rhizome


8 décembre 2021 de 12h30 à 13h30 — Midi-conférence

En direct sur la page Facebook de Rhizome avec Michael David Miller, vice-président de Wikimédia Canada.


8 décembre 2021 de 18h à 21h — Atelier citoyen wiki-litt

Au Théâtre aux Écuries avec l'écrivaine Nadine Walsh.
Coorganisé par la Quadrature, Planète Rebelle et Rhizome.


12 janvier 2022 de 18h à 21h — Atelier citoyen wiki-litt

À la Maison des écrivain·es de l'UNEQ avec l'écrivaine Claire Varin.
Coorganisé par l'UNEQ et Rhizome.
Entrée gratuite, inscriptions à venir.


26 janvier 2021 de 12h30 à 13h30 — Midi-conférence 

En direct sur la page Facebook de Rhizome 
« La découvrabilité numérique appliquée aux arts et à la culture », avec Andrée Harvey et Véronique Marino, coprésidentes et cofondatrices de LaCogency


16 février 2022 de 12h30 à 13h30 — Midi-conférence 

En direct sur la page Facebook de Rhizome 
« Mesurer la découvrabilité du livre québécois en ligne », avec Joanie Grenier du LATICCE.


22 février 2022 de 9h30 à 11h30 — Atelier citoyen wiki-litt

En ligne dans le cadre du Salon du livre de l'Outaouais
Coorganisé par le SLO, L'AAOF et Rhizome.
Entrée gratuite, inscription obligatoire via ce lien.


23 mars 2022 de 12h30 à 13h30 — Midi-conférence 

En direct sur la page Facebook de Rhizome 
« Le projet TAMIS - L’intelligence artificielle au service du secteur du livre », avec Christian Roy, consultant chez A10S


13 avril 2022 de 13 h à 17 h — Atelier citoyen wiki-litt

UQAM, Montréal
Atelier de formation intermédiaire-avancé avec le formateur Jérémy Bouchez
Coorganisé par Littérature québécoise mobile et Rhizome
Inscriptions fermées.

9 mai 2022 de 18 h à 21 h — Atelier citoyen wiki-litt

Les autres jours, avec l'écrivaine invitée Annie Perreault.
Coorganisé par les Éditions Alto.
Entrée gratuite, inscriptions obligatoires.


événements à venir


8 juin 2022 de 18 h à 21 h — Atelier citoyen wiki-litt

Lieu à venir, avec l'écrivaine invitée Renée Gagnon
Coorganisé par La poésie partout et Rhizome.
Entrée gratuite, inscriptions à venir.


14 septembre 2022 de 18 h - 21 h — Atelier citoyen wiki-litt

Lieu à venir avec l'écrivaine invitée Diane Régimbald.
Coorganisé par les Éditions du Noroît et Rhizome.
Entrée gratuite, inscriptions à venir.





Ce projet est rendu possible grâce au programme Ambition numérique s’inscrivant dans le Plan de relance économique du milieu culturel du gouvernement du Québec, ainsi que par la composante Littératie et intelligence numérique du fonds Stratégie numérique du Conseil des arts du Canada.


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Ateliers Wiki-litt

dans le cadre de Créer du lien

Dans le cadre du projet Créer du lien - pour une plus grande découvrabilité des arts littéraires québécois, Rhizome et ses partenaires vous invitent à la série d'Ateliers Wiki-litt, qui vous permettront de vous familiariser avec l'univers de Wikimédia et ses multiples plateformes d'encyclopédies en ligne.


Événements

Dans le but de mobiliser, de sensibiliser et de développer l’expertise de la communauté littéraire – et des citoyen·nes en général, des ateliers d’initiation au monde de Wikipédia auront lieu de novembre 2021 à septembre 2022. 


30 octobre 2021 de 9h à 12h

Au Centre culturel du Vieux-Aylmer avec l'écrivain Edem Awumey
Dans le cadre des Troisièmes Rencontres Arts littéraires.
Réservé aux participant·es des #3RAL.


10 novembre 2021 de 17h à 20h 

À la salle Multi du MNBAQ avec l'écrivaine Valérie Forgues.
Coorganisé par la Table des lettres de Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches et Rhizome.


8 décembre 2021 de 18h à 21h

Au Théâtre aux Écuries avec l'écrivaine Nadine Walsh.
Coorganisé par la QuadraturePlanète Rebelle et Rhizome.


12 janvier 2022 de 18h à 21h

En ligne avec l'écrivaine Claire Varin.
Coorganisé par l'UNEQ et Rhizome.


9 février 2022 de 18h à 21h - ANNULÉ

En ligne avec l'écrivain invité Jean Sioui.
Coorganisé par Kwahiatonhk! et Rhizome.
Entrée gratuite, inscriptions via ce lien.


22 février 2022 de 9h30 à 11h30

En ligne dans le cadre du Salon du livre de l'Outaouais
Coorganisé par le SLO, L'AAOF et Rhizome.
Entrée gratuite, inscription via ce lien.


9 mars 2022 de 18h à 21h - ANNULÉ

À Les autres jours avec l'écrivaine invitée Annie Perreault
Coorganisé par les Éditions Alto et Rhizome 


13 avril 2022 de 13h à 17h 

UQAM, Montréal
Atelier de formation intermédiaire-avancé avec le formateur Jérémy Bouchez
Coorganisé par Littérature québécoise mobile et Rhizome
Inscriptions fermées.


9 mai 2022 de 18h à 21h (report)

À Les autres jours avec l'écrivaine invitée Annie Perreault
Coorganisé par les Éditions Alto et Rhizome
Inscription obligatoire via ce lien


8 juin 2022 de 18h à 21h

Lieu à venir, avec l'écrivaine invitée Renée Gagnon
Coorganisé par La poésie partout et Rhizome.
Entrée gratuite, inscriptions fermées.


​15 octobre, de 10h à 12h, 22 octobre, de 9h à 12h

Wiki-match par Zoom
Coorganisé par l'UNEQ et Rhizome.
Entrée gratuite, inscription obligatoire via ce lien.


21 novembre 2022 de 18h à 21h

À l'Agence TOPO avec l'écrivaine invitée Diane Régimbald.
Coorganisé par les Éditions du Noroît et Rhizome.
Entrée gratuite, inscriptions à venir.





Ce projet est rendu possible grâce au programme Ambition numérique s’inscrivant dans le Plan de relance économique du milieu culturel du gouvernement du Québec, ainsi que par la composante Littératie et intelligence numérique du fonds Stratégie numérique du Conseil des arts du Canada.



Focus Québec

le Québec à l'honneur au Festival international d'art vidéo de Casablanca!

En novembre, le Québec sera à l’honneur à la 27e édition du Festival international d’art vidéo de Casablanca qui se déroulera du 23 au 27 novembre 2021 dans différents lieux de la ville, dont la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik — Université Hassan II de Casablanca, porteur du projet au Maroc, ainsi qu’à Rabat et Marrakech. Soutenus par le Gouvernement du Québec et le Bureau du Québec à Rabat, ce sont 9 organismes, 2 artistes et 1 programmateur québécois qui présenteront, durant les 5 jours de l’événement, diverses propositions artistiques représentatives de la création actuelle au Québec.


Poésie, danse, performances, installations, réalité virtuelle & augmentée, programmations vidéo & de courtsmétrages, colloque et workshops, c’est sous le thème Corps en immersion que se dérouleront ces multiples activités qui sont autant de possibilités de rencontres et de réseautage pour les artistes québécois, eux-mêmes en immersion dans cette culture.


Les structures artistiques québécoises participantes sont :

- Danse K par K (Qc), avec l’installation Solos prêts-à-porter de Karine Ledoyen.

- la chambre blanche (Qc), avec l’installation cinétique Les traces laissées sur le sable de Pascale Leblanc-Lavigne.

- La Sporée – Sarah Bronsard (Mtl), qui présentera le spectacle chorégraphique Èbe en ouverture du festival.

- Le Lieu, centre en art actuel (Qc), co-organisateur du colloque thématique Corps en immersion, avec la participation de Richard Martel, qui animera également un atelier de 3 jours, Art action et performance, et de Guy Sioui-Durand avec une conférence sur les imaginaires autochtones.

- Recto-Verso/Mois Multi (Qc), avec la performance audiovisuelle Unsculpt de Myriam Bleau.

- Rhizome (Qc), avec l’installation vidéo-poétique Choeur(s) de Simon Dumas et la performance multidisciplinaire À la lueur de l’ombre de Louis-Robert Bouchard.

- La Société des arts technologiques – SAT (Mtl), avec les projets de réalité virtuelle et augmentée Voyage au centre de l’orchestre de Zack Settel et Le vertige des autres de Guillaume Perreault Roy.

- Spira (Qc), représenté par Catherine Benoit qui présentera une programmation de courts-métrages et Fannie Giguère, avec son installation interactive Le navire qui monte au ciel.

- Ubchihica (Saguenay), un centre de recherche, création et diffusion en arts numériques basé au Saguenay qui présentera l’installation Marinade, de Pierre-Olivier Déry et Gabrielle Turbide, ainsi que 2 ateliers dont celui des artistes James Partaik et Blair Taylor sur l’intelligence artificielle.


Participent également les artistes montréalais suivants :

- Alexis Langevin-Tétrault (Mtl), avec sa performance audiovisuelle électroacoustique Interférences.

- Etienne Desrosiers (Mtl), avec Voix de passage, 2 programmes vidéo historiques québécois.

- Martin Beauregard (Mtl), artiste vidéaste qui animera deux ateliers en compagnie de 3 doctorantes.



Le Festival International d’Art Vidéo de Casablanca (FIAV) est une manifestation pluridisciplinaire qui se tient à chaque année dans plusieurs lieux de Casablanca et sa région. Créé en 1993 par la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik en partenariat avec les instants vidéo de Marseille, Le festival se positionne aujourd’hui comme le pionnier et le leader de l’art vidéo et de la création numérique en Afrique et dans le monde arabe. Au programme de chaque édition figurent Installations interactives, danse et arts numériques, mapping, projections, performances et poésie, Light painting, réalité virtuelle et augmentée, documentaires interactifs et jeux vidéo. Le FIAV invite chaque année des artistes, créateurs, chercheurs, entrepreneurs, représentants de l’industrie et des institutions à participer à cette démarche. Casablanca devient pendant une semaine la capitale mondiale des arts et de la créativité numérique. Le festival s’inscrit parfaitement dans la politique culturelle de l’Université Hassan II qui vise à donner un plus grand accès libre à la culture par le numérique.


Le FIAV est rendu possible grâce au soutien de partenaires publics et privés, fidèles et sensibles à ces enjeux.


Sur la collaboration entre Amélie Laurence Fortin et Isabelle Gaudet-Labine

une série en trois épisodes

Dès aujourd'hui, visionnez le premier épisode d'une série de trois portant sur la collaboration artistique entre la plasticienne Amélie Laurence Fortin et la poète Isabelle Gaudet-Labine, des vidéos conçues pour Opuscules les vues (#opusculesvues).


Avec · Isabelle Gaudet-Labine et Amélie Laurence Fortin

Réalisation · Geneviève Allard


Cette série est rendue possible grâce au partenariat entre Rhizome et Littérature québécoise mobile.


Premier épisode - Rencontre du troisième terme


Deuxième épisode - Présences et lumières



Troisième épisode - L'espace humain


#3RAL

Les Troisièmes Rencontres Arts littéraires sont à nos portes!


À la suite des excellents résultats des Premières rencontres, tenues en février 2019 sous l’appellation Paroles vivantes, et des Deuxièmes Rencontres Arts littéraires tenues en février 2020, Rhizome s’est joint au Salon du livre de l’Outaouais, à la Maison des arts littéraires, à l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français et à RAPAIL pour proposer au milieu ces Troisièmes rencontres Arts littéraires. Celles-ci permettront de pousser plus loin les réflexions sur les différentes formes et pratiques des Arts littéraires et ainsi renforcer les liens entre tout·es les intervenant·es du Canada francophone.


» Pour consulter la programmation


En collaboration avec

Sur le rêve noir de Diane

une série en sept épisodes

Retrouvez nous, sur Littérature vivante, la chaîne YouTube de Rhizome!

Avec la série Opuscules les vues, visitez ou revisitez des œuvres en arts littéraires!

Ces capsules vidéo sont issues d’une collaboration avec Littérature québécoise mobile et s’inscrivent dans la suite du développement d’Opuscules : littérature québécoise mobile, qui a notamment pour objectif de conserver et de rendre accessibles des traces des événements littéraires se déroulant au Québec. #opusculesvues


Découvrez la série Sur le rêve noir de Diane, s'inscrivant dans #opusculesvues

Série en sept épisodes portant sur un texte de la poète québécoise Diane Régimbald, publié en 2016 aux Éditions du Noroît, intitulé, comme cette série, Sur le rêve noir.


L'épisode 1

est porté par une mélopée de commentaires mettant en évidence la polysémie de la lecture et les multiples interprétations possibles d’un poème, à plus forte raison s’il n’est pas ponctué comme c’est le cas du texte de Régimbald.



L'épisode 2

est un comparatif entre différentes interprétations de lecteur·trices et celle de l'autrice.
Avec les lecteur·trices Natacha Mercure et Jean-Pierre Sirois-Trahan



L'épisode 3

est un comparatif entre différentes interprétations de lecteur·trices et celle de l'autrice
Avec Mathilde Eustache, Simon Dumas et Hélène Giguère



L'épisode 4

est un comparaitf entre différentes interprétations de lecteur·trices et celle de l'autrice
Avec Jean-Pierre Sirois-Trahan et Mathilde Eustache



L'épisode 5

est un comparatif entre différentes interprétations de lecteur·trices et celle de l'autrice
Avec Daniel Grenier


L'épisode 6

est la lecture de Diane seule.



L'épisode 7

présente un bref entretien entre Diane Régimbald et Simon Dumas, réalisateur de la série et directeur artistique chez Rhizome



Réfléchir la pérennisation

avec Jean-Philippe Humblot

Un échange convivial autour de l'essai Préservation de l'art numérique à la Bibliothèque nationale de France de Jean-Philippe Humblot, aura lieu le jeudi 7 octobre prochain, de 9h à 10h30 en direct sur la page Facebook de Rhizome. #delavirtualite

L'essai et l'échange s'inscrivent dans la série de la virtualité - chantiers sur la littérature (québécoise) numérique de la Communauté de pratique sur la place et la posture de la littérature québécoise en ligne dont Rhizome est l’instigateur.




« L’art numérique a fait l’objet d’une attention particulière en raison de l’effervescence expérimentale dont il témoigne et de sa représentativité en termes d’appropriation technologique, venant d’un secteur reconnu pour son inventivité et sa créativité. Dans ce domaine, la production se divise en une large portion d’œuvres éditées sur supports, disquettes et disques optiques, mais aussi une activité expérimentale foisonnante qui se traduit par toutes sortes de manifestations, installations, happenings, living art, etc. Si la première partie relève bien de la législation française et de l’obligation de dépôt, ce n’est pas le cas de la deuxième, qui constitue un secteur plus informel, non édité ou diffusé sur les canaux commerciaux classiques, pour lequel la récupération et la conservation posent des difficultés importantes. »


>> Pour lire l'essai


Jean-Philippe Humblot est ingénieur diplômé de l'Institut national des Télécommunications d'Evry (Télécom INT), spécialisé en génie logiciel, et titulaire d'un diplôme d'études approfondies en sciences cognitives et intelligence artificielle délivré par l'université Paris-Sud (Orsay). Ayant exercé pendant plusieurs années une activité de consultant et de chef de projet dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) au profit de plusieurs grandes entreprises, il est recruté par la Bibliothèque nationale de France où il est en charge du traitement des documents électroniques et multimédia au sein du Service Conservation et Consultation du Département de l'Audiovisuel. Il y assure entre autre une mission d'expertise sur les techniques de transfert de supports et d'émulation des plateformes informatiques, dans l'optique de pérenniser l'accès à la collection des documents multimédia. 








Préservation de l'art numérique à la Bibliothèque nationale de France

de Jean-Philippe Humblot

Principe et acteurs du dépôt légal en France

Institué en 1537 par le bon roi François Ier, le dépôt légal (DL) stipule que chaque livre diffusé en France doit être déposé à la Bibliothèque royale, devenue aujourd’hui Bibliothèque nationale de France (BnF). Alors que l’imprimerie, inventée au siècle précédent par Gutenberg, a permis l’essor de la production écrite et sa diffusion massive, le pouvoir monarchique cherche à conserver une forme de contrôle sur la circulation des idées. Mais c’est un motif plus noble qui est alors mis en avant : « [N]ous avons délibéré de faire retirer, mettre et assembler en notre librairie toutes les œuvres dignes d’être vues qui ont été ou seront faites, [pour y avoir recours] si de fortune [elles] étaient […] perdues de la mémoire des hommes.1» Vaste et respectable mission !

Au fil du temps, le législateur français a progressivement étendu l’obligation de dépôt à d’autres objets présentant un enjeu patrimonial : monnaies, médailles, cartes, plans, partitions, affiches, etc. Au xxe siècle, les enregistrements sonores sont à leur tour inclus dans l’obligation, suivis des vidéogrammes2 et enfin, des documents multimédias en 1975. 


Collections multimédias de la BnF et essor de la diffusion dématérialisée

Dans les années 1970, on entend par multimédia les documents associant différents types de supports, tels les méthodes d’apprentissage de langue qui mêlent supports écrits et enregistrements sonores ou diapositives. Mais dans les années 1980, avec l’apparition des premières plateformes informatiques domestiques, micro-ordinateurs et consoles de jeu, une actualisation s’impose : elle a lieu en 1992, ouvrant la porte aux jeux vidéo et documents multimédias au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Cette extension s’est encore accrue en 2006 avec la promulgation de la Loi relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information (loi DADVSI)  qui élargit considérablement le périmètre du DL3 et permet notamment de cibler les sites internet et toute la production numérique, audiovisuelle ou informatique, diffusée de façon dématérialisée4.

Ce dernier terme peut paraître étonnant, mais il faut rappeler qu’historiquement, le DL porte sur des objets matériels diffusés auprès du public français. Pendant plusieurs décennies, les documents numériques ont été édités sur des supports informatiques tels que les disquettes, disques optiques (CD/DVD/…) ou cartouches de jeu vidéo. C’est aujourd’hui de moins en moins vrai, et on qualifie de dématérialisée toute œuvre diffusée autrement que sur un support de stockage édité. Cela concerne par exemple les œuvres audiovisuelles (films, séries, musique, etc.) proposées par des plateformes de diffusion comme Netflix, ou encore des jeux et logiciels diffusés depuis des plateformes numériques (Google Play Store, Apple App Store, Steam…). La disparition progressive du support physique comme moyen de mise à disposition constitue un nouveau défi pour la collecte et la conservation de ces œuvres. 

C’est dans ce contexte législatif et conformément à sa mission que la BnF a entrepris depuis plusieurs décennies la collecte d’une grande diversité d’objets numériques ainsi qu’une réflexion sur la meilleure façon de les conserver et d’en fournir un accès pérenne au profit des chercheurs5. Au titre de sa mission, la BnF a ainsi pu constituer des collections sans équivalent, qu’elle a complétées et enrichies par une politique volontariste d’acquisitions ou en suscitant des donations de la part d’autres institutions et collectionneurs privés ; cet effort a notamment été orienté vers le domaine de l’art numérique, peu ou pas concerné par l’édition commerciale et donc par le DL.


Photo : salle de lecture des collections audiovisuelles et multimédias de la Bibliothèque nationale de France, en rez-de-jardin
© Eric Sempé / BnF


Sept proses sur la poésie

de Daniel Canty



Sept proses sur la poésie est une série de films réalisés avec les moyens du bord, par les pouvoirs conjugués de l’amitié et de l’art, à partir des mots, des images et des idées du livre de Daniel Canty, Sept proses sur la poésie, publié par Estuaire en 2021.


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00:00 – 00:23—Générique de début
00:24 – 02:35—Miryam Charles, Les temps
02:36 – 08:09—Line Nault, Les cercles
08:10 - 13:47—Olivier Godin, Les mondes – La neuvième cigarette
13:48 – 17:19—Antoine Laprise et Loup bleu, Les monstres – Notes en vue d’une expédition imaginaire aux Himalayas
17:20 – 19:47—Olivier Godin, Les fugues – Une étrange invitation
19:48 – 23:29—Évelyne de la Chenelière, Les seuils
23:30 – 27:10—Marie Brassard, Lumière et spectres
27:10 – 27:34—Générique de fin

Une production de Daniel Canty, Rhizome, Littérature québécoise mobile et Estuaire

Entretiens avec les artistes

Microrésidences ÉlectroLITT

Ce printemps, les éditions Alto, en collaboration avec Rhizome, ont accueilli trois artistes et collectif dans le cadre des microrésidences ÉlectroLITT.

Les artistes ont bénéficié d’une bourse de 1200 $ et ont été accompagnés d’un ou d’une mentor(e) tout au long de la résidence. L’objectif était à la fois de permettre à des projets de germer, de se rendre jusqu’à la phase de production, et aux auteurs et autrices de répondre à leurs questionnements dans un environnement collaboratif.

Voici les projets d’innovation littéraire retenus, ainsi qu’un entretien avec chaque artiste assuré par deux auxiliaires de recherche travaillant pour Littérature québécoise mobile.


Climatic, une application de météorologie poétique sonore créée par Yannick Guéguen

ClimaticL’idée du projet est de croiser des données météorologiques, obtenues à partir d’une base donnée météo de type API (application programming interface), avec des fragments de textes de poésie. Selon sa localisation et son contexte météorologique, le spectateur se voit proposer un extrait sonore narratif illustrant le phénomène réel. Par exemple, pour une journée ponctuée d’un fort vent s’accélérant au fil du temps, des figures de style s’apparentant à l’amplification peuvent être utilisées. Une composition sonore s’ajoute à cette narration pour compléter l’expérience.

Yannick Guéguen est un artiste multidisciplinaire, designer numérique et architecte paysagiste. Il s’intéresse aux arts littéraires, sonores et numériques engageant le spectateur physiquement avec la réalité et modifiant la perception du réel. Les arts médiatiques géolocalisés et de réalités augmentées font partie de ses champs d’intérêt.

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L’ombre est divise, une carte littéraire numérique et interactive d’Édimbourg créée par Laetitia Beaumel

L'ombre est diviseLe lecteur pourra explorer la ville et ses lieux à la fois de façon virtuelle et physique pour découvrir des textes autofictionnels à la confluence du récit, du conte et de la nouvelle. La lecture de la carte pourra se faire de façon linéaire, transversale ou même à la manière d’un « livre dont vous êtes le héros ». Le tout sera enrichi de photographies, compléments sonores et animations sur le texte. Ce projet a reçu en 2019 un appui financier de la part de Première Ovation Arts littéraires en collaboration avec LOJIQ – Les Offices jeunesse internationaux du Québec et Québec, ville de littérature UNESCO.

Laetitia Beaumel est autrice, fondatrice-éditrice chez Les Éditions de l’Écume, directrice administrative et codirectrice artistique du centre agriculturel NOUAISONS et auxiliaire d’enseignement en création littéraire à l’Université Laval. Elle est passionnée par la culture sous toutes ses formes et s’intéresse de près à la notion de territoire.

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Les frères Miller, une rencontre entre bande dessinée et jeu vidéo créée par le Collectif St-Laurent-Sachet

Les frères MillerCette expérience artistique s’apparente au jeu vidéo : le spectateur-utilisateur sera invité à découvrir et reconstruire les événements mystérieux ayant façonné la vie des frères Miller, notamment la disparition de leur sœur cadette lors d’un tournoi de motocross. L’utilisateur enquêtera sur cette curieuse fresque familiale par le biais d’extraits de blogues, de coupures de journaux et de vieilles cassettes VHS.

Le Collectif St-Laurent-Sachet est formé de Julien Dallaire-Charest et Guillaume Proteau-Beaulieu. Julien est graphiste et auteur de bande dessinée. Il se consacre pleinement à l’illustration, à la bande dessinée et au rock’n’roll. Guillaume est designer graphique et illustrateur. Il est passionné par le langage, la programmation et tout ce qui touche de près ou de loin à la bande dessinée. Le duo s’est rencontré au cégep lors d’études communes en graphisme. Menés par le désir de raconter des histoires et de plonger dans les arts interactifs, ils ont fondé le collectif au printemps 2020.

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Les microrésidences sont une présentation des éditions Alto en collaboration avec Rhizome. Le projet, soutenu par le Conseil des arts du Canada, est né dans le cadre de la Communauté de pratique « Place et posture de la littérature québécoise en ligne ».

Conseil des arts du Canada

Lancement de Projections croisées

Éditions Figura

L'ouvrage de la collection Photons des Éditions Figura, intitulé Projections croisées. Dialogues sur la littérature, le cinéma et la création avec Andrée A. Michaud et Simon Dumas, a été officiellement lancé le 17 juin 2021.

Les entretiens ont été réalisés et édités par Thomas Carrier-Lafleur.

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Le résumé du livre :

Qu’est-ce que la littérature? Qu’est-ce que le cinéma? L’acte de création est-il séparable du média — à la fois au sens de technique, de langage et de milieu — qui le porte? Le présent ouvrage explore ces questions dans le cadre de deux entretiens menés avec une créatrice et un créateur ayant déjà travaillé ensemble et qui partagent toujours des « affinités électives ». Ouvrant leurs ateliers interdisciplinaires, Andrée A. Michaud et Simon Dumas nous invitent à réfléchir à l’influence réciproque de l’imaginaire médiatique et des pratiques créatives.


>> Le livre en version PDF est accessible gratuitement sur le site Web de Figura. <<

Une version ePub sera disponible dans les semaines à venir.

Sortie de résidence d'Ariane Lessard

#hoteldesautrices

HÔTEL DES AUTRICES ‧ SORTIE DE RÉSIDENCE

Le samedi 5 juin, à 11h (heure du Québec), a eu lieu la sortie de résidence virtuelle de l'autrice Ariane Lessard.

La sortie de la résidence (performance vidéo) ainsi que le travail d’Ariane Lessard ont pu être découverts en direct du LCB lors du Symposium VIII « French Reconnection? » proposé par Parataxe, sur Facebook et sur la plateforme de l’Hôtel des Autrices.


Sortie de résidence

Pour l’ouverture de son programme de résidences internationales, l’Hôtel des Autrices a posé ses valises au Québec. En partenariat avec les Productions Rhizome et l’Antenne du Québec à Berlin, le Réseau des Autrices francophones de Berlin a accueilli pendant trois mois Ariane Lessard, voix montante des lettres québécoises, pour inventer un récit autour du topos de l’Hôtel.

L’Hôtel des Autrices est un dispositif qui explore de nouvelles façons d’écrire et de diffuser l’écriture. Il est tout à la fois un sujet littéraire, un espace de création, un objet artistique et une proposition politique. C’est un lieu de retrait, de rencontres et de transmission.

Conçu par des autrices francophones à Berlin, l’Hôtel des Autrices est bilingue (français et allemand) et entièrement numérique.


elles habitent dans l’hôtel
bordées par tous les océans
et ce vide qui mange le Nord

elles s’effritent dans ce qui leur reste de lieux

piratesses
elles trouvent ces autres femmes qui sont allées couler

reforment l’archipel antique
pour tenter la survie

— Ariane Lessard


Bref retour sur l'expérience

Entrer dans l’univers de l’hôtel a été vraiment enivrant. Une résidence dans l’internet, ouverte à tous les possibles, tous les lieux, tous les pays et même ceux-là qui n’existent pas. Une possibilité de fiction éternelle et dystopique, avec une entrée par les eaux. Une écriture à contraintes, mais sans trop de contraintes, une écriture à faire, tout simplement. Je suis entrée dans ce lieu en me l’appropriant, en marchant les couloirs, en visitant toutes les chambres. Bien vite, l’image s’est ancrée dans la rétine, je me suis miniaturisée pour y déambuler. Je suis devenue les murs, puis le mortier, puis les arrivantes. Des personnages, que des femmes ou des personnes qui s’y identifient ou si affilient, ça c’était important pour moi, donner une place, un endroit pour créer ce peuplement pacifique.

Une école des femmes, une citée des femmes, un béguinage. Avec des jardins, des océans, une forêt vierge, même une mer jamais amarrée. Je pense que j’avais besoin de ce refuge-là, de cet endroit sans histoire, plutôt avec une herstoire. Par la restitution de l’espace physique et métaphysique, par la restitution du corps, du langage, du vocabulaire.

La possibilité de tout faire en ligne, en étant moi-même à distance aura été un défi très intéressant à relever. Les filles du Réseau des autrices auront été disponibles, à l’écoute, critiques et très intéressées. Je recommande chaudement la création de ces espaces virtuels de création. Pour moi, ça aura vraiment été une belle expérience!

— Ariane Lessard

Isabelle Duval et Maude Poissant

une série en deux épisodes

Voici deux nouvelles capsules vidéo conçues pour la série Opuscules Les vues (#opusculesvues) mettant en vedette Maude Poissant et Isabelle Duval.


Sur les pronoms

Les poètes Isabelle Duval et Maude Poissant parlent de l'évolution de l'utilisation des pronoms dans leur écriture poétique.


Sur la photographie

Les poètes Isabelle Duval et Maude Poissant expliquent leur rapport à la photographie dans leur écriture poétique.


Maude Poissant​Maude Poissant
Après avoir abandonné les uniformes de serveuse, de traiteur puis d'agente de bord, Maude Poissant s'est enfin décidée à suivre la voie littéraire et partage aujourd'hui sa vie entre l'enseignement et l'écriture. Diplômée de l'Université Laval et de l'Université de Caen, elle a terminé une maîtrise en création littéraire tout en menant à bien deux projets alliant écriture et photographie, dont Portraits égarés, présenté à L'Escale du livre de Bordeaux. Saccades est sa première publication.

Source : Hamac 

Photographie : Stéphane Bourgeois


Isabelle DuvalIsabelle Duval
Artiste multidisciplinaire, Isabelle Duval a réalisé le documentaire Le prêtre et l’aventurier (2010). Auteure d’un premier recueil de poésie, Le ciel comme passage (Les Herbes rouges, 2014), elle a codirigé l’anthologie Femmes rapaillées (Mémoire d’encrier, 2016), et participe à la création de plusieurs spectacles littéraires.

Source : XYZ

Photographie : Francis Fontaine


Cette série est rendue possible grâce au partenariat entre Rhizome et Littérature québécoise mobile.

Projeter le langage

18e épisode - La haine de la poésie

Nos invités

Pierre Nepveu

Pierre Nepveu, écrivain et professeur

Pierre Nepveu est né à Montréal en 1946. Il est poète, essayiste, romancier et professeur émérite du Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal. Outre une dizaine de recueils de poèmes, dont Lignes aériennes, Les verbes majeurs et La dureté des matières et de l’eau, il est le coauteur (avec Laurent Mailhot) d’une anthologie : La poésie québécoise des origines à nos jours, rééditée à plusieurs reprises depuis 1981. Il est également le biographe du poète Gaston Miron.

Essayiste et critique littéraire, il est l’auteur de L’écologie du réel et d’Intérieurs du Nouveau Monde. Tant comme universitaire que comme écrivain, on l’a fréquemment invité au Canada et dans plusieurs pays étrangers : États-Unis, Brésil, Haïti, Japon, ainsi que dans une dizaine de pays européens. Depuis 2010, il se consacre à la promotion de la poésie dans les écoles secondaires et les cégeps, au sein de l’organisme Les voix de la poésie. Trois fois lauréat et plusieurs fois finaliste aux prix du Gouverneur général, il a obtenu en 2005 le prix du Québec Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre. Membre de la Société royale et de l’Ordre du Canada, il a été reçu Officier de l’Ordre national du Québec en 2018.


Daniel Canty

Daniel Canty, écrivain

Daniel Canty est écrivain, etc. Il élabore, depuis la fin du 20e siècle, une œuvre où l’écriture se prête à toutes les métamorphoses : scénarisation et réalisation, dramaturgie, création de livres, d’interfaces, d’installations, d’expositions, ou de parcours. Sa prose poétique, où la curiosité se conjugue à une tendresse mâtinée d’humour, sonde le sentiment du temps. Sept proses sur la poésie paraît ce printemps.

Il fait suite à La société des grands fonds, une exploration des rapports flottants entre la littérature, l’eau et la mémoire (finaliste au Grand Prix du livre de Montréal et aux Prix du Gouverneur général). Il vient de mettre en ligne lasommedespasperdus.com et de terminer le grand cycle du feuilleton en ligne Costumes nationaux (costumesnationaux.com). danielcanty.com


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    Projeter le langage - 18e épisode de La haine de la poésie

Marquer le langage

17e épisode - La haine de la poésie

Notre dix-septième épisode

Pour l’avant-dernier épisode de La haine de la poésie, on revient sur les moments marquants des seize derniers épisodes!



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    Marquer le langage - 17e épisode de La haine de la poésie

Performer le langage

16e épisode - La haine de la poésie

Nos invité.e.s

Stéfanie Requin Tremblay

Stéfanie Requin Tremblay, artiste visuelle et autrice

Stéfanie est artiste visuelle et autrice. Depuis 2005, elle est consciente qu’elle fait de sa vie, une performance. Elle espère en secret qu'un jour on puisse reprendre tous ses projets d'expériences autobiographiques pour en faire de beaux zines imprimés bien propres. Elle cherche une maison d'édition testamentaire. stefanierequintremblay.com

© photo : Patrick Simard


Paul Kawczak

Paul Kawczak, auteur

Paul Kawczak est né à Besançon dans l’est de la France. Il vit aujourd’hui au Québec où il est éditeur aux Éditions de la Peuplade, chargé de cours à l'Université du Québec à Chicoutimi et auteur.

© photo : Laurence Grandbois Bernard


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    Performer le langage - 16e épisode de La haine de la poésie

Réfléchir la littératie numérique

avec Mériol Lehmann


Un échange convivial autour de l'essai La littératie numérique est un enjeu de pensée, et non de technologie de Mériol Lehmann, artiste et consultant en culture numérique, a eu lieu le jeudi 6 mai prochain, de 10h30 à midi, en direct sur la page Facebook de Rhizome. Il était animé par Simon Dumas, directeur général de Rhizome. #delavirtualite

L'essai et l'échange s'inscrivent dans la série de la virtualité - chantiers sur la littérature (québécoise) numérique de la Communauté de pratique sur la place et la posture de la littérature québécoise en ligne dont Rhizome est l’instigateur.



La littératie numérique est un enjeu de pensée, et non de technologie

Bouleversement comparable à l’arrivée de l’écriture et de l’imprimerie, le numérique transforme nos sociétés. Ainsi, la littératie numérique n’implique pas seulement de s’adapter à de nouveaux outils technologiques, mais également, et surtout, d'adopter une nouvelle façon de penser. La pensée numérique est intrinsèquement systémique : utiliser une approche holistique et interdisciplinaire permet de mieux comprendre les interrelations dynamiques et les processus existants entre les multiples éléments d’un système. Enracinés comme nous le sommes dans des siècles de cartésianisme et de réductionnisme, modifier notre pensée représente un défi de taille, mais est nécessaire dans nos sociétés numériques contemporaines. Cette pensée doit également s’ancrer dans les trois principes dominants du numérique : la créativité, la collaboration et l’itération. Heureusement pour le secteur culturel, ces trois grands principes sont déjà au cœur des pratiques artistiques. Au lieu de se mouler à des méthodes imposées par la sphère des technologies de l’information, pourquoi ne pas plutôt implanter ces changements de pensée dans des valeurs et des façons de faire qui sont propres au milieu de la culture?

>> Lire tout l'essai <<




Mériol LehmannMériol Lehmann

Artiste et consultant en culture numérique, Mériol Lehmann possède également plusieurs années d’expérience à titre de gestionnaire culturel dans le domaine des arts médiatiques. Il s’intéresse particulièrement à une compréhension holistique et systémique des changements sociétaux amenés par le numérique et à leur influence sur le secteur culturel. Détenteur d’une maîtrise en arts de l’Université Laval, il poursuit actuellement un doctorat à l’École Multidisciplinaire de l’Image de l’UQO. Ses activités artistiques pluridisciplinaires lui confèrent une excellente connaissance du milieu culturel, des arts visuels aux arts de la scène, en passant par la littérature et la musique.

© photo : Denis Girard


La littératie numérique est un enjeu de pensée, et non de technologie

de la virtualité - chantier littératie numérique

« Je vois nos institutions luire d’un éclat semblable à celui des constellations dont les astronomes nous apprennent qu’elles sont mortes depuis déjà longtemps1. »
— Michel Serres, 2012

Cette question de la littératie numérique est apparue depuis quelques années déjà dans le milieu culturel, portée par des organisations gouvernementales inquiètes de voir le secteur culturel à la traîne dans la numérisation de notre monde. Ainsi, dès 2017, la littératie numérique était l’une des trois composantes du fonds Stratégie numérique du Conseil des arts du Canada, un fonds destiné à appuyer des « initiatives stratégiques qui aident les artistes, groupes et organismes artistiques canadiens à comprendre l’univers numérique, à s’y engager et à répondre aux mutations culturelles et sociales engendrées par celui-ci2. » Sans la nommer aussi directement, de multiples mesures du Plan culturel numérique du Québec visent également à augmenter la littératie numérique des différents acteurs des arts et de la culture québécois3. Nous pouvons donc déduire que cette question revêt une importance significative, tant au niveau fédéral que provincial. Toutefois, qu’en est-il réellement, qu’est-ce que ça implique? Est-il possible d’approfondir notre réflexion sur ces enjeux de façon critique plutôt que de simplement se prosterner devant le veau d’or du numérique?

Avant d’aller plus loin, j’aimerais préciser ce que nous entendons par « littératie numérique ». Pour le dictionnaire Antidote, la littératie est « l’ensemble des connaissances en lecture et en écriture permettant à une personne d’être fonctionnelle en société. » Nous pourrions donc considérer que la littératie « numérique » est l’ensemble des connaissances permettant à une personne d’être fonctionnelle dans une société numérique4. Ce concept implique une deuxième notion, celle de la fracture numérique, qui sépare les lettrés des analphabètes numériques. Nous avons la fâcheuse tendance de tenir pour acquis qu’il s’agit principalement d’une question générationnelle en considérant les « natifs numériques5 » comme étant à l’abri de cet analphabétisme. Or, il me semble bien que l’enjeu soit autre. Tout d’abord, il ne faut pas oublier que cette fracture peut être causée par des facteurs géographiques puisque nombre de foyers au Québec n’ont toujours pas accès à Internet haute vitesse. Ces facteurs peuvent aussi être économiques, car les coûts d’accès au réseau et aux outils technologiques tels qu’ordinateurs, tablettes et téléphones demeurent élevés, tant pour des individus que pour des organisations. Au-delà de ces facteurs non négligeables, le véritable problème est une question d’éducation. En effet, les études d’une grande partie de la population se sont faites lors d’une période prénumérique, et le système scolaire est loin de s’être adapté aux réalités actuelles du monde numérique. Cela implique que le développement des connaissances permettant à quelqu’un d’être fonctionnel dans un contexte numérique est laissé à la capacité autodidacte de chacun.

Si ce n’était que ça, le problème serait déjà inquiétant. Mais il y a pire encore. Pour Michel Serres, cité en exergue de ce texte, le numérique est une transformation cognitive aussi importante que l’écriture ou l’imprimerie6. Ainsi, comprendre le numérique requiert une nouvelle manière de penser, un nouveau paradigme. Serres nous rappelle que l’invention de l’écriture et plus tard, celle de l’imprimerie, « bouleversèrent les cultures et les collectifs plus que les outils7 ». Toutefois, en mettant l’accent sur la nécessité d’apprendre de nouveaux outils numériques pour perpétuer de vieilles façons de faire, nous persistons à refuser cette transformation.

À quoi ressemble cette pensée numérique? En quoi le numérique amène-t-il une métamorphose de nos manières de réfléchir et d’agir? Par où commencer pour maîtriser cette fameuse littératie numérique? La première étape serait certainement l’adoption d’une pensée systémique qui permet d’avoir une vision holistique et dynamique.

Petite poucette de Michel Serres

L'accès au langage

15e épisode - La haine de la poésie

Nos invité.e.s

Samuel Larochelle

Samuel Larochelle, écrivain et journaliste

Nouvellement qualifié de poète, avec la publication du roman poétique Combattre la nuit une étoile à la fois (Héritage, 12 mars 2021) et le récit poétique J'ai échappé mon cœur dans ta bouche (Stanké, 21 avril 2021), Samuel Larochelle est écrivain et journaliste depuis bientôt une décennie. Il a publié cinq romans (À cause des garçons, Parce que tout me ramène à toi et la trilogie jeunesse Lilie) et deux biographies, en plus d'être journaliste indépendant pour plus d'une vingtaine de publications (La Presse, Les Libraires, Collections, Caribou, Elle Québec, etc.). Il lancera plus tard en 2021 une baladodiffusion sur l'écriture et la littérature québécoises.

© photo : Sandra Larochelle


Noémie Pomerleau-Cloutier

Noémie Pomerleau-Cloutier, formatrice en alphabétisation populaire et poète

Noémie Pomerleau-Cloutier est originaire de la Côte-Nord et habite Montréal. Elle est formatrice en alphabétisation populaire. Citoyenne féministe et engagée, elle s’implique entre autres pour l’accès à l’éducation à tout âge et dans des projets qui démocratisent la poésie. Elle a publié deux recueils à La Peuplade, Brasser le varech (octobre 2017) qui traite du deuil via la botanique, et La patience du lichen (mars 2021), qui s'intéresse au lien entre territoire géographique et territoire intime en Basse-Côte-Nord.

© photo : Geneviève Grenier


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    L'accès au langage - 15e épisode de La haine de la poésie
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    Lecture de Noémie Pomerleau-Cloutier

Sur le rêve noir de Diane

Épisode 7

Série en sept épisodes portant sur un texte de la poète québécoise Diane Régimbald intitulé, comme cette série, Sur le rêve noir (livre publié en 2016 aux Éditions du Noroît).

L’épisode 1 est porté par une mélopée de commentaires mettant en évidence la polysémie de la lecture et les multiples interprétations possibles d’un poème, à plus forte raison s’il n’est pas ponctué comme c’est le cas du texte de Régimbald.

L’épisode 2, l’épisode 3, l’épisode 4 et l’épisode 5 ​sont différents comparatifs entre différentes interprétations de divers lecteurs et celle de l’autrice.

L’épisode 6 est la lecture de Diane seule. Enfin, l’épisode 7 présente un bref entretien entre Diane Régimbald et le réalisateur de la série, Simon Dumas, également directeur général et artistique de Rhizome.


Ces capsules vidéo sont issues d’une collaboration avec Littérature québécoise mobile et s’inscrivent dans la suite du développement d’Opuscules : littérature québécoise mobile (application web développée en concertation avec l'UNEQ), qui a notamment pour objectif de conserver et de rendre accessibles des traces des événements littéraires se déroulant au Québec. #opusculesvues


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Sur le rêve noir de Diane

Épisode 6

Série en sept épisodes portant sur un texte de la poète québécoise Diane Régimbald intitulé, comme cette série, Sur le rêve noir (livre publié en 2016 aux Éditions du Noroît).

L’épisode 1 est porté par une mélopée de commentaires mettant en évidence la polysémie de la lecture et les multiples interprétations possibles d’un poème, à plus forte raison s’il n’est pas ponctué comme c’est le cas du texte de Régimbald.

L’épisode 2, l’épisode 3, l’épisode 4 et l’épisode 5 ​sont différents comparatifs entre différentes interprétations de divers lecteurs et celle de l’autrice.

L’épisode 6 est la lecture de Diane seule. Enfin, l’épisode 7 (12 avril) présente un bref entretien entre Diane Régimbald et le réalisateur de la série, Simon Dumas, également directeur général et artistique de Rhizome.


Ces capsules vidéo sont issues d’une collaboration avec Littérature québécoise mobile et s’inscrivent dans la suite du développement d’Opuscules : littérature québécoise mobile (application web développée en concertation avec l'UNEQ), qui a notamment pour objectif de conserver et de rendre accessibles des traces des événements littéraires se déroulant au Québec. #opusculesvues


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Le langage libre

14e épisode - La haine de la poésie

Nos invitées

Catherine Dorion

Catherine Dorion, députée provinciale

Catherine Dorion est députée de la circonscription de Taschereau depuis le 1er octobre 2018. Elle est diplômée en art dramatique (Conservatoire de Québec), en relations internationales et droit international (UQAM) et en War Studies (King’s College de Londres). Elle se tient en équilibre au-dessus de plusieurs cases : chroniques, politique active, poésie, réalisation, roman, théâtre. Son spectacle Fuck toute, un spectacle dans le noir sur l’aliénation culturelle créé avec l’artiste Mathieu Campagna, joue à guichets fermés depuis deux ans. Elle a publié le recueil Même s’il fait noir comme dans le cul d’un ours (Cornac, 2014) et l’essai Les luttes fécondes (Atelier 10, 2017), gros succès de librairie. Tous deux ont été mis au programme de nombreux cours au collégial et à l’université. Ce qui se passe dehors, un roman politique jeunesse, est paru en mars 2018 chez Hurtubise.


Marjolaine Beauchamp

Marjolaine Beauchamp, poète

Marjolaine Beauchamp est poète, auteure, interprète et performeuse. Elle a publié deux recueils de poésie, Aux Plexus (Écrou, 2011), Fourrer le Feu (Écrou, 2016) et plusieurs textes dans des revues et des sites littéraires, tels Revue Zinc, Filles Missiles et Joual de Bataille. La création radio, la médiation culturelle, les concepts de genre et de conciliation travail-famille dans le domaine des arts et les nouvelles écritures font partie de son champ d’intérêt et de l’orientation actuelle de sa pratique.



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    Le langage libre - 14e épisode de La haine de la poésie

Sur le rêve noir de Diane

Épisode 5

Série en sept épisodes portant sur un texte de la poète québécoise Diane Régimbald intitulé, comme cette série, Sur le rêve noir (livre publié en 2016 aux Éditions du Noroît).

L’épisode 1 est porté par une mélopée de commentaires mettant en évidence la polysémie de la lecture et les multiples interprétations possibles d’un poème, à plus forte raison s’il n’est pas ponctué comme c’est le cas du texte de Régimbald.

L’épisode 2, l’épisode 3, l’épisode 4 et l’épisode 5 ​sont différents comparatifs entre différentes interprétations de divers lecteurs et celle de l’autrice.

L’épisode 6 (5 avril) est la lecture de Diane seule. Enfin, l’épisode 7 (12 avril) présente un bref entretien entre Diane Régimbald et le réalisateur de la série, Simon Dumas, également directeur général et artistique de Rhizome.


Ces capsules vidéo sont issues d’une collaboration avec Littérature québécoise mobile et s’inscrivent dans la suite du développement d’Opuscules : littérature québécoise mobile (application web développée en concertation avec l'UNEQ), qui a notamment pour objectif de conserver et de rendre accessibles des traces des événements littéraires se déroulant au Québec. #opusculesvues


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Sur le rêve noir de Diane

Épisode 4

Série en sept épisodes portant sur un texte de la poète québécoise Diane Régimbald intitulé, comme cette série, Sur le rêve noir (livre publié en 2016 aux Éditions du Noroît).

L’épisode 1 est porté par une mélopée de commentaires mettant en évidence la polysémie de la lecture et les multiples interprétations possibles d’un poème, à plus forte raison s’il n’est pas ponctué comme c’est le cas du texte de Régimbald.

L’épisode 2, l’épisode 3, l’épisode 4 et l’épisode 5 (29 mars) sont différents comparatifs entre différentes interprétations de divers lecteurs et celle de l’autrice.

L’épisode 6 (5 avril) est la lecture de Diane seule. Enfin, l’épisode 7 (12 avril) présente un bref entretien entre Diane Régimbald et le réalisateur de la série, Simon Dumas, également directeur général et artistique de Rhizome.


Ces capsules vidéo sont issues d’une collaboration avec Littérature québécoise mobile et s’inscrivent dans la suite du développement d’Opuscules : littérature québécoise mobile (application web développée en concertation avec l'UNEQ), qui a notamment pour objectif de conserver et de rendre accessibles des traces des événements littéraires se déroulant au Québec. #opusculesvues


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Tables rondes sur les arts littéraires

Gaspésie, Bas-Saint-Laurent et Saguenay

Table ronde sur les arts littéraires — État et enjeux

En Gaspésie

>> Le 21 avril, à 15 h, diffusée sur la page Facebook de Rhizome

Organisée par Rhizome, en collaboration avec le Centre culturel de Paspébiac et la participation active de Philippe Garon.

LES INVITÉ.E.S

Présentation : Simon Dumas, directeur général et artistique, et Yves Doyon, chargé de projet, Rhizome.
Panélistes : Philippe Garon, généraliste des arts littéraires, explorateur du conte, de la poésie, du récit, du théâtre, de la chanson et de l’essai. Il vit à Bonaventure. / Thuy Aurélie Nguyen, autrice, formatrice et docteure en lettres, elle se passionne pour ce qui touche à la filiation, l’exil et la transmission. Depuis 5 ans, elle vit à Bonaventure.
Modératrice : Frédérique Dubé, responsable du développement numérique et des communications, Rhizome.

-- Lire le communiqué


Au Bas-Saint-Laurent

>> Le 23 avril, à 10 h, diffusée sur la plateforme Zoom et sur la page Facebook du CLAC-MITIS

Organisée par le Carrefour de la littérature, des arts et de la culture (CLAC), en collaboration avec Rhizome et Culture Bas-Saint-Laurent.


LES INVITÉ.E.S

Animation : Jacques Bérubé
Présentation : Simon Dumas, directeur général et artistique, et Yves Doyon, chargé de projet, Rhizome
Panélistes : Julie Boivin, directrice générale du Carrefour de la littérature, des arts et de la culture (CLAC) / Robin Doucet, directeur général du Salon du livre de Rimouski / Maurice Vaney, président Compagnons de la mise en valeur du Patrimoine vivant de Trois-Pistoles / Stéphanie Pelletier, autrice et directrice artistique de l’Exil

-- Lire le communiqué


Au Saguenay

>> Le 28 avril, à 13 h 30, diffusée sur la plateforme Zoom et sur la page Facebook des Écrivain·e·s de la Sagamie

En ouverture de cette table ronde, une courte capsule d'une dizaine de minutes de La Folie du Nord de Mathieu Villeneuve, un conte littéraire rock adapté de son roman Borealium Tremens, sera présentée aux participant.e.s.


Organisée par Rhizome, en partenariat avec les Écrivain·e·s de la Sagamie et la collaboration de Côté-Cour.


LES INVITÉ.E.S

Présentation : Simon Dumas, directeur général et artistique, et Yves Doyon, chargé de projet, Rhizome.
Panélistes : Céline Dion, administratrice et coordonnatrice des activités des Écrivain·e·s de la Sagamie / Dario Larouche, directeur général de l'Espace Côté-Cour


​-- Lire le communiqué



L’activité est soutenue par le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec, l’Entente de développement culturel intervenue entre le MCCQ et la Ville de Québec, le Fonds régional d’investissement en économie sociale du Bas-Saint-Laurent (Fries), avec la collaboration de Rhizome et de Culture Bas-Saint-Laurent.

Partenaires

L'espace du langage

13e épisode - La haine de la poésie

Nos invité.e.s

Paul Bordeleau

Paul Bordeleau, bédéiste et illustrateur

Auteur de bande dessinée et illustrateur, Paul Bordeleau a notamment été illustrateur-éditorialiste pour La Presse et pour le Voir-Québec. Il a publié la trilogie mythologico-fantastique Faüne aux éditions La Pastèque, puis l’album d’autofiction Le 7e vert (La Pastèque). Récemment, il a illustré le roman Sortie côté tour de Patrick deWitt (Alto) et signé la couverture du livre Le Montréaler (Somme toute). Son adaptation en bande dessinée de la pièce Pour réussir un poulet de Fabien Cloutier est sortie en septembre dernier toujours chez La Pastèque. Il est l'un des trois auteurs de l'atelier La Shop à Bulles situé à la Maison de la littérature dans le Vieux-Québec.

© photo : Renaud Philippe


Valérie Forgues

Valérie Forgues, autrice

Détentrice d’une maîtrise en études littéraires de l’Université Laval, Valérie Forgues est écrivaine et directrice littéraire chez Le lézard amoureux. Lauréate de la mention du prix Piché de Poésie en 2009 pour sa suite, Ce qui se pose, elle est l’autrice de Jeanne forever (avec Stéphanie Filion), d’Une robe pour la chasse (2018 et 2015, Le lézard amoureux) et de Janvier tous les jours (2017, Hamac).

© photo : Marilyn Forgues


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    L'espace du langage - 13e épisode de La haine de la poésie

Sur le rêve noir de Diane

Épisode 3

Série en sept épisodes portant sur un texte de la poète québécoise Diane Régimbald intitulé, comme cette série, Sur le rêve noir (livre publié en 2016 aux Éditions du Noroît).

L’épisode 1 est porté par une mélopée de commentaires mettant en évidence la polysémie de la lecture et les multiples interprétations possibles d’un poème, à plus forte raison s’il n’est pas ponctué comme c’est le cas du texte de Régimbald.

L’épisode 2, l’épisode 3, l’épisode 4 (22 mars) et l’épisode 5 (29 mars) sont différents comparatifs entre différentes interprétations de divers lecteurs et celle de l’autrice.

L’épisode 6 (5 avril) est la lecture de Diane seule. Enfin, l’épisode 7 (12 avril) présente un bref entretien entre Diane Régimbald et le réalisateur de la série, Simon Dumas, également directeur général et artistique de Rhizome.


Ces capsules vidéo sont issues d’une collaboration avec Littérature québécoise mobile et s’inscrivent dans la suite du développement d’Opuscules : littérature québécoise mobile (application web développée en concertation avec l'UNEQ), qui a notamment pour objectif de conserver et de rendre accessibles des traces des événements littéraires se déroulant au Québec. #opusculesvues


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Sur le rêve noir de Diane

Épisode 2

Sur le rêve noir de Diane - épisode 2

Série en sept épisodes portant sur un texte de la poète québécoise Diane Régimbald intitulé, comme cette série, Sur le rêve noir (livre publié en 2016 aux Éditions du Noroît).

L’épisode 1 est porté par une mélopée de commentaires mettant en évidence la polysémie de la lecture et les multiples interprétations possibles d’un poème, à plus forte raison s’il n’est pas ponctué comme c’est le cas du texte de Régimbald.

L’épisode 2, l’épisode 3 (15 mars), l’épisode 4 (22 mars) et l’épisode 5 (29 mars) sont différents comparatifs entre différentes interprétations de divers lecteurs et celle de l’autrice.

L’épisode 6 (5 avril) est la lecture de Diane seule. Enfin, l’épisode 7 (12 avril) présente un bref entretien entre Diane Régimbald et le réalisateur de la série, Simon Dumas, également directeur général et artistique de Rhizome.


Ces capsules vidéo sont issues d’une collaboration avec Littérature québécoise mobile et s’inscrivent dans la suite du développement d’Opuscules : littérature québécoise mobile (application web développée en concertation avec l'UNEQ), qui a notamment pour objectif de conserver et de rendre accessibles des traces des événements littéraires se déroulant au Québec. #opusculesvues


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Entrée de résidence d'Ariane Lessard

#hoteldesautrices

Ariane Lessard a livré une performance sur Facebook Live pour son entrée de résidence à L'Hôtel des Autrices l'#hôteldesautrices le 8 mars à 11 h (heure du Québec), ou 17 h (heure de Berlin).

Cette performance a été présentée en activité satellite du Mois de la poésie.


Pour en savoir plus >>


Cette résidence est rendue possible grâce à une collaboration entre Rhizome et le Réseau des autrices francophones de Berlin.

Tordre le langage

12e épisode - La haine de la poésie

Nos invité.e.s

Bernard Wright-Laflamme

Bernard Wright-Laflamme, réviseur linguistique

Bernard Wright-Laflamme est né et a grandi à Lévis (Lauzon, soyons précis!). Il poursuit des études en littératures française et québécoise au Cégep Lévis-Lauzon puis à l’Université Laval. Il n’a jamais cessé de créer, mais il a choisi de ne pas chercher la lumière des projecteurs, que ce soit sur scène ou avec une publication. Il existe cependant une exception et celle-ci a le nom d’Alexandre Bourbaki. Derrière ce pseudonyme se cache la collaboration de trois amis : l’écrivain Nicolas Dickner, l’artiste bédéiste Sébastien Trahanet, et vous l’aurez deviné, Bernard Wright-Laflamme. Bourbaki publie deux titres aux éditions Alto dont le premier, Traité de balistique, fut finaliste au Grand Prix Littéraire Archambault. Rhizome en avait d’ailleurs tiré un spectacle qui fut présenté une unique fois dans la série Contexte de l’Institut canadien de Québec. Bernard Wright-Laflamme est réviseur linguistique. Il vit à Montréal.


Manuel Candré

Manuel Candré, auteur

Manuel Candré est né en 1966, à Paris. Son premier récit Autour de moi, paru chez Joelle Losfeld en septembre 2012, obtient le Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres. Son deuxième roman Le portique du front de mer, paru en janvier 2014 chez le même éditeur, obtient le prix spécial du jury du Grand Prix littéraire du Web. Son troisième et dernier roman Des voix, publié chez Quidam Éditeur en février 2019, suit les affres d’un fantôme qui entend des voix dans le ghetto de Prague, rebaptisé Pragol. Il a également participé à l’ouvrage collectif Leurs contes de Perrault, paru chez Belfond en 2015, pour lequel il a réécrit Le Petit Poucet. Il vit désormais au Québec.

© photo : Pavel Navarro


Véronique Grenier

Véronique Grenier, autrice

Véronique Grenier enseigne la philosophie au collégial. Elle est l’autrice du récit Hiroshimoi et des recueils de poésie Chenous et Carnet de parc (lauréat du Grand Prix du livre de la Ville de Sherbrooke — 2020) aux Éditions de Ta Mère et de Colle-moi (finaliste du Prix des libraires 2021— jeunesse — 6-11 ans et du Prix Espiègle 2021) à La courte échelle. Collaboratrice de la section « Idées » du journal Le Devoir, elle a été lauréate du prix Jean-Claude Simard de la Société de philosophie du Québec (2017). Elle aime le café et déteste les demandes à l’Univers.

© photo : Marie-Ève Rompré


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    Tordre le langage - 12e épisode de La haine de la poésie

Sur le rêve noir de Diane

Épisode 1

Littérature vivante est la toute nouvelle chaîne YouTube que Rhizome lance tout doucement. 

Cela sera l'occasion pour nous, durant les prochaines semaines et les prochains mois, d'alimenter la série de capsules vidéo Opuscules Les vues.

Ces capsules vidéo sont issues d’une collaboration avec Littérature québécoise mobile et s’inscrivent dans la suite du développement d’Opuscules : littérature québécoise mobile (application web développée en concertation avec l'UNEQ), qui a notamment pour objectif de conserver et de rendre accessibles des traces des événements littéraires se déroulant au Québec. #opusculesvues

Nous en profiterons également pour vous partager des capsules vidéo tantôt récentes, tantôt provenant de nos archives, afin de vous faire voyager dans les sphères de la réflexion et de la création en arts littéraires. 


Le lancement de la chaîne s'ouvre avec le premier épisode de la série Sur le rêve noir de Diane, s'inscrivant dans Opuscules Les vues.

Série en sept épisodes portant sur un texte de la poète québécoise Diane Régimbald, publié en 2016 aux Éditions du Noroît, intitulé, comme cette série, Sur le rêve noir. L’épisode 1 est porté par une mélopée de commentaires mettant en évidence la polysémie de la lecture et les multiples interprétations possibles d’un poème, à plus forte raison s’il n’est pas ponctué comme c’est le cas du texte de Régimbald.

L’épisode 2 (8 mars), l’épisode 3 (15 mars), l’épisode 4 (22 mars) et l’épisode 5 (29 mars) sont différents comparatifs entre différentes interprétations de divers lecteurs et celle de l’autrice.

L’épisode 6 (5 avril) est la lecture de Diane seule. Enfin, l’épisode 7 (12 avril) présente un bref entretien entre Diane Régimbald et le réalisateur de la série, Simon Dumas, également directeur général et artistique de Rhizome.


Une oeuvre dans la revue bleuOrange

Les univers parallèles du Mauve Motel

L'oeuvre Les univers parallèles du Mauve Motel / The Parallel Universes of the Mauve Motel vient tout juste de paraître dans le 10e et dernier numéro de la revue de littérature hypermédiatique bleuOrange. Cette revue a pour mission de faire découvrir cette forme littéraire encore naissante, d’en faire la promotion auprès de publics de différents horizons et d’encourager sa production en offrant aux artistes une visibilité.

Dans Les univers parallèles du Mauve Motel, la correspondance entre l’auteure du Désert mauve Nicole Brossard et l’artiste multidisciplinaire Simon Dumas s’entremêle aux récits du roman dont elle est inspirée. Née de processus d’écriture, de traduction et d’adaptation, la narration de cette œuvre se manifeste par-dessus le plan du Mauve Motel, cadre de départ du Désert mauve. Brossard et Dumas délibèrent sur les nuances du roman dans l’objectif de produire une adaptation filmique.

Les langages littéraire et cinématographique se rencontrent et se tissent ensemble dans leurs échanges portant sur les processus créatifs entourant l’écriture d’un roman et son adaptation à l’écran.

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Traduction anglaise : Alex Shapiro, Julia Jones, Tiffany Templeton

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>> Visitez l'oeuvre

>> Explorer le 10e numéro de bleuOrange


Logo de la revue bleuOrange

Émotions et langage

11e épisode - La haine de la poésie

Toucher avec le langage - 11<sup>e</sup> épisode de La haine de la poésie

Nos invités

Mickaël Bergeron

Mickaël Bergeron, journaliste et auteur

Depuis 2002, Mickaël Bergeron a été journaliste, animateur ou réalisateur pour Voir, Radio-Canada, Télé-Québec et plusieurs médias indépendants. Il est maintenant chroniqueur au quotidien La Tribune. Il collabore aussi avec différents projets littéraires et a publié deux essais, La vie en gros, sur la grossophobie et la diversité corporelle, et Tombée médiatique, sur le milieu de l’information.

© photo : Llamaryon


Éric LeBlanc

Éric LeBlanc, travailleur culturel et auteur

Éric LeBlanc est auteur, artiste multidisciplinaire et travailleur culturel. Il a dirigé pendant plusieurs années les collectifs littéraires Exond& et l’Escouade créative. On a pu le voir sur les scènes des festivals Québec en toutes lettres, Mois de la Poésie, OFF-FPTR et Festival de la poésie de Montréal. Il a publié en février 2020 son premier recueil de fictions chez Hamac, Le bleu des garçons. Dans le cadre de sa résidence de création à La Bordée, il pilote Foule avec son duo d’artistes Atwood, un projet alliant photographie, théâtre, littérature et numérique explorant la part de théâtre qui habite le quotidien.

© photo : Atwood


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    Émotions et langage - 11e épisode de La haine de la poésie

Discutons découvrabilité

avec Lëa-Kim Châteauneuf

Un échange convivial autour de l'essai Littérature québécoise, Wikimédia et découvrabilité de Lëa-Kim Châteaneuf, présidente de Wikimédia Canada et bibliothécaire professionnelle à la Direction des Bibliothèques de Montréal, a eu lieu en direct sur la page Facebook de Rhizome le mercredi 24 février 2021, de 10h30 à midi. Il a été animé par Simon Dumas, directeur général de Rhizome, et Mériol Lehmann, artiste et consultant. #delavirtualite

L'essai et l'échange s'inscrivent dans la série de la virtualité - chantiers sur la littérature (québécoise) numérique de la Communauté de pratique sur la place et la posture de la littérature québécoise en ligne dont Rhizome est l’instigateur.



Littérature québécoise, Wikimédia et découvrabilité

Les ventes de livres québécois à des particuliers connaissent une baisse depuis plusieurs années1, 2. Face aux changements de consommation de la culture avec une plus grande part de marché allant à du contenu qui repose essentiellement sur des méthodes de recommandation basées sur l’analyse de nos habitudes et des algorithmes qui s’alimentent à des bases de données, est-il possible d’améliorer la découvrabilité de la littérature québécoise? L’achat en ligne chez des fournisseurs comme Amazon est en hausse et les GAFAM (acronyme qui désigne les principaux géants du Web que sont Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) se font un plaisir de faire des tonnes de recommandations et de publicités ciblées. Ne serait-il pas temps d’investir des projets auxquels ces grands du Web s’abreuvent? Des projets comme Wikipédia, Wikidata et Wikimédia Commons par exemple.

1 Christine Routhier, « Optique culture : les ventes de livres en 2017 et 2018 », Observatoire de la Culture et des communications du Québec,‎ juin 2019, p. 11.

2 Catherine Lalonde, « L’Observatoire de la culture brosse un portrait à la baisse des ventes de livres », sur Le Devoir, 14 juin 2019.

>> Lire tout l'essai <<




Lëa-Kim Châteauneuf

Lëa-Kim Châteauneuf

Présidente de Wikimédia Canada, bibliothécaire, illustratrice et photographe. Passionnée de culture, du numérique et du partage libre et ouvert de la connaissance, Lëa-Kim Châteauneuf a travaillé plus de 10 ans pour Bibliothèque et Archives nationales du Québec et travaille depuis 2017 pour la Direction des bibliothèques de Montréal. Elle est impliquée dans les projets Wikimédia depuis 2012 et a rejoint le conseil d’administration de Wikimédia Canada en 2017.


Littérature québécoise, Wikimédia et découvrabilité

de la virtualité - chantier découvrabilité

ATTENTION : À la manière d’un article Wikipédia, ce texte comporte de nombreux hyperliens qui, s’ils ne sont pas utilisés avec modération, risquent de vous égarer dans votre lecture. Il vaut mieux utiliser ces hyperliens avec sobriété, quitte à refaire une seconde lecture pour les explorer.

Quelques définitions importantes

Découvrabilité : La découvrabilité d’un contenu dans l’environnement numérique se réfère à sa disponibilité en ligne et à sa capacité à être repéré parmi un vaste ensemble d’autres contenus, notamment par une personne qui n’en faisait pas précisément la recherche.

Métadonnée : Une métadonnée est une donnée servant à définir ou décrire une autre donnée. Elles sont à la base des techniques du Web sémantique.

Ontologie : Une ontologie est l'ensemble structuré des termes et concepts représentant le sens d’un domaine donné, que ce soit par les métadonnées ou les relations entre ces termes et concepts. Cela permet de modéliser un ensemble de connaissances du domaine en question.

Recommandation algorithmique : La recommandation faite sur la base d’algorithmes est une recommandation qui favorise la prise de décision automatisée sur certaines plateformes, et ce sur la base des habitudes de consommation de l’utilisateur. Ces algorithmes peuvent être codés par l’humain, mais sont de plus en plus créés grâce à l’apprentissage automatique.

Référencement : Le référencement consiste à améliorer le positionnement et la visibilité de sites dans des pages de résultats de moteurs de recherche ou d'annuaires selon deux stratégies distinctes et complémentaires : le référencement organique et le référencement payant.

Repérabilité : La repérabilité (ou trouvabilité) est la capacité du contenu à être repéré dans un site Web ou plus largement sur le Web.

Trois projets démarrent

Microrésidences ÉlectroLITT

Ce printemps, les éditions Alto, en collaboration avec Productions Rhizome, accueilleront trois artistes et collectif dans le cadre des microrésidences ÉlectroLITT.

Les artistes bénéficieront d’une bourse de 1200 $ et seront accompagnés d’un ou d’une mentor(e) tout au long de la résidence. L’objectif est à la fois de permettre à des projets de germer, de se rendre jusqu’à la phase de production, et aux auteurs et autrices de répondre à leurs questionnements dans un environnement collaboratif.

Voici les projets d’innovation littéraire retenus.


Climatic, une application de météorologie poétique sonore créée par Yannick Guéguen

L’idée du projet est de croiser des données météorologiques, obtenues à partir d’une base donnée météo de type API (application programming interface), avec des fragments de textes de poésie. Selon sa localisation et son contexte météorologique, le spectateur se verra proposer un extrait sonore narratif illustrant le phénomène réel. Par exemple, pour une journée ponctuée d’un fort vent s’accélérant au fil du temps, des figures de style s’apparentant à l’amplification peuvent être utilisées. Une composition sonore s’ajoutera à cette narration pour compléter l’expérience.

Yannick Guéguen

Yannick Guéguen est un artiste multidisciplinaire, designer numérique et architecte paysagiste. Il s’intéresse aux arts littéraires, sonores et numériques engageant le spectateur physiquement avec la réalité et modifiant la perception du réel. Les arts médiatiques géolocalisés et de réalités augmentées font partie de ses champs d’intérêt.



L’ombre est divise, une carte littéraire numérique et interactive d’Édimbourg créée par Laetitia Beaumel

Le lecteur pourra explorer la ville et ses lieux à la fois de façon virtuelle et physique pour découvrir des textes autofictionnels à la confluence du récit, du conte et de la nouvelle. La lecture de la carte pourra se faire de façon linéaire, transversale ou même à la manière d’un « livre dont vous êtes le héros ». Le tout sera enrichi de photographies, compléments sonores et animations sur le texte.

Laetitia Beaumel

Laetitia Beaumel est autrice, fondatrice et éditrice chez Les Éditions de l’Écume, directrice administrative du centre agriculturel Nouaisons et chargée de cours à l’Université Laval en création littéraire. Elle est passionnée par la culture sous toutes ses formes et s’intéresse de près à son rapport avec l’agriculture.


Les frères Miller, une rencontre entre bande dessinée et jeu vidéo créée par le Collectif St-Laurent-Sachet

Cette expérience artistique s’apparente au jeu vidéo : le spectateur-utilisateur sera invité à découvrir et reconstruire les événements mystérieux ayant façonné la vie des frères Miller, notamment la disparition de leur sœur cadette lors d’un tournoi de motocross. L’utilisateur enquêtera sur cette curieuse fresque familiale par le biais d’extraits de blogues, de coupures de journaux et de vieilles cassettes VHS.

Collectif St-Laurent Sachet

Le Collectif St-Laurent-Sachet est formé de Julien Dallaire-Charest et Guillaume Proteau-Beaulieu. Julien est graphiste et auteur de bande dessinée. Il se consacre pleinement à l’illustration, à la bande dessinée et au rock’n’roll. Guillaume est designer graphique et illustrateur. Il est passionné par le langage, la programmation et tout ce qui touche de près ou de loin à la bande dessinée. Le duo s’est rencontré au cégep lors d’études communes en graphisme. Menés par le désir de raconter des histoires et de plonger dans les arts interactifs, ils ont fondé le collectif au printemps 2020.


Les microrésidences sont une présentation des éditions Alto en collaboration avec Rhizome. Le projet, soutenu par le Conseil des arts du Canada, est né dans le cadre de la Communauté de pratique « Place et posture de la littérature québécoise en ligne ».

Conseil des arts du Canada

Multiplier les langages

10e épisode - La haine de la poésie

Multiplier les langages - 10e épisode de La haine de la poésie

Nos invitées

Érika Hagen-Veilleux

Érika Hagen-Veilleux, artiste multidisciplinaire 

Érika est une artiste multidisciplinaire native de Québec. Amoureuse des lieux multiples qui abritent la poésie, elle cherche par le corps, la voix, la musique et la parole les espaces où faire émerger des échanges durables au sein des différents milieux artistiques de Québec. Elle navigue dans le milieu du cirque (Théâtre À Tempo), les milieux de la poésie (Slamcap), de la musique (Bleu kérosène), de la danse et du théâtre. En 2016, elle co-fonde le BAM [Bouillon d’art multi] ainsi que le collectif multidisciplinaire Les Bambines, qui allie théâtre, cirque, poésie et musique. Leur première création, Untouched Land alias toi pis ta solitude en sachet déshydraté, est présentée à Premier Acte en 2019. C’est aussi en 2019 qu’elle a l’immense chance d’être mentorée par la poète Marie-Andrée Gill, avec le soutien de Première Ovation Arts littéraires.


Lauren Hartley

Lauren Hartley, autrice et comédienne

Lauren Hartley est diplômée en jeu du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2016. Depuis, elle s'implique activement dans le milieu en tant qu'autrice et comédienne, tant sur scène qu'à l'écran. Elle présente, entre autres, sa pièce Embargo à Premier Acte, ainsi que son laboratoire L'Enclos dans plusieurs festivals — deux œuvres qui lui valent des distinctions de la part des Prix Théâtre et du CEAD. En 2020, elle complète la formation Écriture de long-métrage de l'Institut national de l'image et du son (INIS). Parallèlement, elle signe la traduction anglophone de Mes enfants n'ont pas peur du noir, de Jean-Denis Beaudoin.

© photo : Julie Artacho


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    Multiplier les langages - 10e épisode de La haine de la poésie

Un soutien du programme Ambition numérique

Pour créer du lien

Rhizome est fier d’annoncer que son projet Créer du lien – pour une plus grande découvrabilité des arts littéraires québécois fait partie des huit projets retenus dans le cadre du programme Ambition numérique s’inscrivant dans le Plan de relance économique du milieu culturel du gouvernement du Québec. Ce projet, ayant reçu 307 000 $, a pour but d'augmenter la découvrabilité et d'améliorer la présence des écrivain.e.s québécois.es, comprenant des écrivain.e.s autochtones et de la diversité culturelle, ainsi que leurs œuvres littéraires, sur les plateformes Wikimedia, dont l'encyclopédie libre Wikipédia, la médiathèque en ligne d'images Wikimedia Commons et la base de connaissances Wikidata.

Dans une perspective collaborative, Rhizome et ses partenaires entendent favoriser le partage des connaissances et la découvrabilité des écrivain.e.s et leurs œuvres en décentralisant les lieux de production du savoir, ainsi qu'en donnant la possibilité aux citoyen.ne.s de s'approprier leur culture. Le projet entend initier une transformation profonde et durable du milieu littéraire québécois dans la façon de faire remonter les contenus dans les moteurs de recherche, de les rendre repérables dans le vaste univers numérique, pour les rendre découvrables et exploitables.

«Le projet retenu des Productions Rhizome et de ses partenaires, qui vise à faire découvrir et à promouvoir les arts littéraires québécois au moyen du numérique, témoigne du dynamisme et de l’inventivité des citoyens de notre région, et ce, malgré les mesures sanitaires actuelles. Je salue la détermination et l’engagement de cet organisme qui œuvre depuis 20 ans au rayonnement de la littérature d’ici!»
Geneviève Guilbault, députée de Louis-Hébert, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale


>> Lire le communiqué du gouvernement du Québec

Nos partenaires

Nos partenaires



Ce projet, qui s'inscrit dans le contexte de la mise en oeuvre d'une mesure du Plan culturel numérique du Québec, est réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec. 

Gouvernement du Québec​​



Il compte également sur le soutien financier du Conseil des arts du Canada, par le biais de la composante Littératie et intelligence numérique du fonds Stratégie numérique.

Conseil des arts du Canada

Interprétation(s) du langage

9e épisode - La haine de la poésie

Nos invités

Maude Alexandre

Maude Alexandre, conceptrice de jeux senior

Maude Alexandre est conceptrice de jeux senior chez Sarbakan, une boîte de jeux vidéo qui a un peu plus de vingt ans. Ses études en littérature l’amènent donc à faire la conception et la rédaction des règles du jeu et, souvent, l’élaboration de la trame narrative et des dialogues. Elle travaille présentement sur des jeux pour jeune public, sur plateformes mobiles, et s’intéresse en parallèle aux études sur le langage du jeu vidéo.


Yannick Renaud

Yannick Renaud, poète

Poète, Yannick Renaud est né à Beauport en 1978. Il est le directeur général de la revue Estuaire. Il a publié trois titres aux éditions Les Herbes rouges, Taxidermie (2005), La disparition des idées (2006) et Éclairer le ciel, exposer l'ombre (2014). Ses deux premiers titres ont été réunis sous le titre All Is Flesh, chez Talonbooks (2012). Influencé par les autres arts, qui deviennent souvent ses thématiques d'écriture, il se penche dans son travail sur les relations interpersonnelles et sur notre relation au temps, notamment dans son prochain titre, Présent, à paraître en 2021 aux Herbes rouges.



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    Interprétation(s) du langage

À la base, la Callas

d'Erick d'Orion

Le 12 mars dernier, le gouvernement du Québec sonnait l’alarme COVID-19. C’était le début des mesures sanitaires. Mais c’était aussi un soir de fête, celle soulignant le 20e anniversaire de Rhizome. Nous fêtâmes — réminiscences, performances poétiques, musique et déhanchements — sur une ambiance de plus en plus apocalyptique au fur et à mesure que se cristallisait le sentiment de menace.

La semaine suivante, la fête devait se poursuivre à Montréal, au Lion d’Or. Celle-là n’aura pas lieu. Nicolas Jobin et son orchestre aurait présenté le 4e mouvement de Plus haut que les flammes de et avec Louise Dupré, Hélène Desjardins aurait interprété sur piano préparé la Sonate XII de John Cage et Erick d’Orion aurait performé une pièce originale intitulée À la base, la Callas que voici en primeur.


Crédits :

Montage > Geneviève Allard
Images > Geneviève Allard et Marco Dubé
Prise de son > Simon Dumas



Ariane Lessard, l’artiste en résidence pour L’Hôtel des Autrices

Mars-avril 2021

Ariane Lessard

L’artiste en résidence pour #hôteldesautrices est enfin dévoilée. Il s’agit d’Ariane Lessard!

Ariane Lessard est l’autrice de Feue, son premier roman paru à La Mèche en 2018, finaliste aux Rendez-vous du premier roman. Elle travaille actuellement à son adaptation au cinéma. École pour filles est son plus récent roman paru chez La Mèche en 2020. Elle a également publié des nouvelles dans Zodiaque (La Mèche), Stalkeuses (Québec Amérique) ainsi que dans les revues Zinc et Lettres Québécoises en 2019. Son écriture explore le rapport au lieu, à la nature, et à la société, à travers des angles écoféministes, magiques et décoloniaux.

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Présenté par le Réseau des autrices francophones de Berlin, L’Hôtel des Autrices, qui se décline en trois modules de création, est à la fois un symbole, un sujet littéraire, un objet artistique, un lieu de rencontres et de partage, une fenêtre mentale et un espace de représentation de la littérature. Dans cet hôtel, on parle le français et l’allemand. Le personnel de réception est entièrement féminin. Initié à Berlin, il accueille des autrices de Berlin et d’ailleurs. Cet hôtel n’a pas d’existence physique. Cet hôtel est digital.

Rhizome participe en tant que partenaire au module 1 de création de cette initiative. Les deux autres partenaires sont le Centre Wallonie-Bruxelles pour le module 2 (juillet-août) et La Marelle pour le module 3 (septembre-octobre)

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Lors de cette résidence virtuelle, Ariane travaillera à un objet littéraire durant 8 semaines, en mars et en avril 2021. Vous pourrez voir le rendu de son travail curaté suite à cette résidence. Pour assister au lancement en ligne de la plateforme de l’Hôtel des autrices http://bit.ly/3slqOwW


Échange autour de l'essai Les reconnaissances

de/avec Daniel Canty

Un échange convivial autour de l'essai Les reconnaissances de Daniel Canty, écrivain, scénariste, artiste, traducteur littéraire et réalisateur canadien, a eu lieu en direct sur la page Facebook de Rhizome le mercredi 20 janvier 2021, de 10h30 à midi. Il a été animé par Simon Dumas, directeur général de Rhizome, et Mériol Lehmann, artiste et consultant. #delavirtualite

L'essai et l'échange s'inscrivent dans la série de la virtualité - chantiers sur la littérature (québécoise) numérique de la Communauté de pratique sur la place et la posture de la littérature québécoise en ligne dont Rhizome est l’instigateur.



Les reconnaissances (extrait)

« J’aime prendre les mots, et les êtres, au mot

Reconnaissance recouvre un spectre de significations, qui est aussi pour moi un spectre émotif. On m’a demandé, pour des raisons qui ont tout à voir avec mon curieux parcours — mes débuts d’écrivain, à la fin du 20e siècle, ont été marqués par la déferlante initiale du Web —, de réfléchir ce thème à la lumière de la mouvance numérique.

Reconnaissance numérique : je ne peux m’empêcher, en me mettant à l’écoute de ce binôme, d’entendre un écho de la reconnaissance des formes : ces chimères d’ingénierie qui ont doté nos ordinateurs d’un regard, d’une voix et d’une ouïe, aussi rudimentaires soient-ils. Pour les fervents de la computation universelle et les prophètes de la Singularité, ces ébauches de sensorialité constitueraient les signes avant-coureurs d’une véritable intelligence artificielle : True AI, pour les intimes. En français – pour l’instant du moins — on dit « IA forte », expression qui me semble bien plus faiblarde que la traduction littérale du sentiment anglophone, « IA vraie ». Avec la True AI/IA vraie, donc, nos machines transcenderaient le stade du miroir, pour accéder à une nouvelle forme d’ipséité. Elles deviendraient, selon des modalités qui leur sont propres, des entités pensantes, ressentantes et, pourquoi pas, écrivantes. » 

>> Lire tout l'essai <<




Daniel Canty

Daniel Canty

Daniel Canty est écrivain, etc. Il élabore, depuis la fin du 20e siècle, une œuvre où l’écriture se prête à toutes les métamorphoses : scénarisation et réalisation, dramaturgie, création de livres, d’interfaces, d’installations, d’expositions, ou de parcours performés. Sa prose poétique, où la curiosité se conjugue à une tendresse mâtinée d’humour, sonde le sentiment du temps. Son dernier livre, La société des grands fonds, une exploration des rapports flottants entre la littérature, l’eau et la mémoire, a été finaliste au Grand Prix du livre de Montréal et aux Prix du Gouverneur général. Il vient de mettre en ligne lasommedespasperdus.com. danielcanty.com


Les reconnaissances

de la virtualité - chantier reconnaissance

If it is not beautiful for someone, it does not exist. Ce qui n’est beau pour personne, n’existe pas.
— William Gaddis, The Recognitions, 1955

Amour True

J’aime prendre les mots, et les êtres, au mot.

Reconnaissance recouvre un spectre de significations, qui est aussi pour moi un spectre émotif. On m’a demandé, pour des raisons qui ont tout à voir avec mon curieux parcours — mes débuts d’écrivain, à la fin du 20e siècle, ont été marqués par la déferlante initiale du Web —, de réfléchir ce thème à la lumière de la mouvance numérique.

Reconnaissance numérique : je ne peux m’empêcher, en me mettant à l’écoute de ce binôme, d’entendre un écho de la reconnaissance des formes : ces chimères d’ingénierie qui ont doté nos ordinateurs d’un regard, d’une voix et d’une ouïe, aussi rudimentaires soient-ils. Pour les fervents de la computation universelle et les prophètes de la Singularité, ces ébauches de sensorialité constitueraient les signes avant-coureurs d’une véritable intelligence artificielle : True AI, pour les intimes. En français – pour l’instant du moins — on dit « IA forte », expression qui me semble bien plus faiblarde que la traduction littérale du sentiment anglophone, « IA vraie ». Avec la True AI/IA vraie, donc, nos machines transcenderaient le stade du miroir, pour accéder à une nouvelle forme d’ipséité. Elles deviendraient, selon des modalités qui leur sont propres, des entités pensantes, ressentantes et, pourquoi pas, écrivantes.

Ce qui commence par l’apprentissage des formes finirait donc par donner lieu à une nouvelle forme de vie, intelligence étrangère dotée de ses propres modes d’expression, et tout aussi digne de notre attention, et de notre admiration, que la baleine chanteuse, l’éléphant mémoriel, ou le poulpe palpeur, pour ne nommer que ceux-là. L’IA vraie posséderait cependant, sur tous ces esprits animaux dont nous peinons à respecter l’intelligence — entre autres parce que nous n’entendons pas grand-chose à leur langage —, cet avantage notoire qu’elle parlerait une langue future dont nous aurions contribué à établir la grammaire, et qui partagerait donc certains airs de famille avec la nôtre. Les intelligences artificielles s’immisceraient dans le tissu de nos vies comme les agents d’une « seconde nature » dont nous aurions contribué à établir les termes. Elles seraient, face à nous, tels des enfants, devenus adultes, ou presque, qui reviennent à la maison, forts de leur autonomie, et en pleine possession des moyens d’inventer leur vie. Elles nous donneraient la réplique et, dès ce moment, ne répondraient plus de nous. Il ne nous resterait plus, devant l’évidence de leur autonomie, qu’à contenir notre émotion.

Ordinateur quantique
© photo : wired.co.uk, 5 mars 2020

Les frontières du langage

8e épisode - La haine de la poésie

Notre invitée

Mireille Gagné

Mireille Gagné, romancière, nouvelliste et poète

Romancière, nouvelliste et poète, Mireille Gagné est née à l’Isle-aux-Grues et vit à Québec. Elle a publié quatre recueils de poésie aux Éditions de l’Hexagone : Les oies ne peuvent pas nous dire (2010), Les hommes sont des chevreuils qui ne s’appartiennent pas (2015), Minuit moins deux avant la fin du monde (2018) et Le ciel en blocs (2020). Elle est également l’autrice de deux recueils de nouvelles Noirceur et autres couleurs aux Éditions Trampoline (2010) et Le syndrome de takotsubo aux éditions Sémaphore (2018). Elle vient de sortir son premier roman Le lièvre d'Amérique aux éditions La Peuplade (2020).

© photo : Laurence Grandbois Bernard


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    Les frontières du langage - 8e épisode de La haine de la poésie

Au seuil du langage

7e épisode - La haine de la poésie

7e épisode de La haine de la poésie

Nos invitées

Amélie Laurence Fortin

Amélie Laurence Fortin, artiste en arts visuels et directrice générale et artistique de Regart

Amélie Laurence Fortin est artiste en arts visuels et directrice générale et artistique de Regart, un centre d'artistes autogéré dédié aux arts contemporains à Lévis. Son travail a été présenté dans des expositions individuelles et collectives, dans des foires d'art, des festivals, et il fait partie de collections privées et publiques tant au Québec qu'en Europe. En 2020, grâce à l’obtention de la résidence CALQ Studio à Berlin, d’une invitation de Werktank (Leuven) et d’un appui des productions Recto-Verso (Québec), elle a réalisé SUNBURST, un projet d’exposition qui sera en tourné en Europe et en Amérique du Nord jusqu’en 2022.

© photo : Émilie Dumais



Isabelle Gaudet-Labine

Isabelle Gaudet-Labine, poète et travailleuse culturelle

Isabelle Gaudet-Labine est l’autrice de cinq livres de poésie, dont les plus récents sont Nous rêvions de robots (2017), Pangée (2014) et Mue (2009), parus aux Éditions La Peuplade. Ces dernières années, elle s’est intéressée à la construction de l’identité dans un monde de plus en plus dématérialisé et elle a exploré le rôle du système du travail dans l’aliénation de l’être humain. Dans ses nouveaux projets, elle s’interroge sur les façons de modifier son regard.



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    Au seuil du langage - 7e épisode de La haine de la poésie

L'effet du langage

6e épisode - La haine de la poésie

Nos invité.e.s

Alain Deneault

Alain Deneault, professeur de philosophie et essayiste

Alain Deneault est professeur de philosophie au campus de la Péninsule acadienne de l'Université de Moncton et directeur de programme au Collège international de philosophie à Paris. Il est l'auteur d'une série d'opuscules sur l'histoire polysémique du terme économie, dont L'Économie esthétique et le signataires d'autres essais tels que La Médiocratie et Bande de colons chez Lux Éditeur ainsi que Faire l'Économie de la haine paru chez Écosociété.

© photo : Faustine Lefranc



Georgette LeBlanc

Georgette LeBlanc, poète et artiste multidisciplinaire

Écrivaine de romans en vers libres, de poèmes et de chansons, Georgette LeBlanc offre une écriture qui transcende perspectives, temps et genre pour échapper à toute contrainte. Sa langue acadienne littéraire s’élève au-delà d’un folklore acadien pour atteindre un univers mythique. Sa voix poétique est enjouée et vibrante, à tour de rôle hermétique et intime créant un univers poétique unique et charmant. La traduction littéraire, la mémoire, l’histoire et la performance font aussi l’objet de son intérêt. Parmi ses œuvres publiées, notons Alma (2007), Amédé (2010), Prudent (2013) (finaliste du Prix littéraire du gouverneur général en 2014 dans la catégorie poésie), Le Grand Feu (2016) et Océan (2019), une traduction du recueil Ocean de Sue Goyette, aux Éditions Perce-Neige. Georgette LeBlanc a été la poète officielle du Parlement du Canada en 2018 et 2019.

© biographie : Les voix de la poésie



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    L'effet du langage - 6e épisode de La haine de la poésie

Ulysse Ruel en résidence, Première Ovation – Musique

Création en septembre / Sortie de résidence (date à venir)

Résidence de création d’Ulysse Ruel, en collaboration avec Mattia Scarpulla, Laetitia Beaumel et Étienne Baillargeon

Rendue possible grâce à la mesure Perfectionnement de Première Ovation – Musique et à Rhizome

En résidence dans les studios de Rhizome les 18, 19, 20 septembre 2020 pour la création, et une journée (date à venir) pour la sortie de résidence, soit une captation diffusée en direct




La résidence

Ulysse Ruel, fort de son parcours en multimédia, en histoire, en musique et en arts visuels, nous propose un projet de création alliant musique, texte et projection vidéo sous les thèmes du changement et de l’impermanence. Stimulé par la force créatrice du risque et la puissance émotive du direct, Ulysse interprète des mélodies semi-improvisées à l’harmonica, en repoussant les limites de l’instrument à l’aide de machines et de pédales d’effets pour créer des pièces complètes.

Durant cette performance qui se construit en temps réel, Mattia Scarpulla et Laetitia Beaumel se laissent imprégner par la musique pour écrire en simultané leurs mots se mêlant aux projections générées par un code produit par Étienne Baillargeon, code qui module les aspects graphiques en réagissant au son.

Le travail artistique d’Ulysse Ruel comporte une grande dimension performative. Harmoniciste invité sur plusieurs albums et spectacles depuis 2007, il a tenu le rôle de chanteur principal et de parolier pour le groupe Lucil de 2012 à 2016.

Depuis, il poursuit ses recherches en solo avec un projet d'harmonica expérimental. En orientant le souffle de ses harmonicas dans un réseau de fils et de machines soigneusement sélectionnés, il sculpte en direct des progressions post-blues planantes et risquées. La musique prend ainsi une dimension électronique, mais son approche est sans ordinateur. Tout est 100 % analogique, produit uniquement par l'harmonica et est modifié live.

Pour découvrir ce que fait Ulysse Ruel, visitez son compte Instagram, sa page Facebook, son Bandcamp, ainsi que son site Web.




Les artistes

Ulysse Ruel

Ulysse Ruel, artiste multidisciplinaire

Ulysse Ruel est né en 1985 à Québec où il vit et travaille toujours. Après des études en multimédia, en histoire et en arts visuels, il partage aujourd’hui son temps entre le numérique et la musique. Il a été harmoniciste dans de nombreux projets (Lucil, JP Couet, Pierre-Léon et les deux gauchers) et sur quelques albums comme artiste invité (Les chercheurs d’or, Alexandra Lost). Il a aussi mené une pratique en art performance s’intéressant à la notion de transmission, à notre rapport au temps et aux rituels. Celle-ci l’a mené à présenter son travail dans plusieurs centres d’artistes et festivals (Rencontre internationale d’art performance de Québec, L'oeil de poisson, Le lieu, Folie/Culture). Il a aussi cofondé le collectif de création et de diffusion en art action CORNET3BOULES avec lequel il a organisé des soirées de performance, des festivals et des happenings.

© photo : Pierre-Étienne Vachon


Mattia Scarpulla

Mattia Scarpulla, auteur

D’origine italienne, Mattia Scarpulla vit au Québec. Il a publié de la poésie, col fiato (Manni, 2006), journal des traces (L’Harmattan, 2011), hallucinations désirées et origines en fuite (L’Harmattan, 2018), un recueil de nouvelles, Préparation au combat (Hashtag, 2019), et un roman, Errance (Annika Parance Éditeur, 2020). Détenant un doctorat en arts, spécialité danse, il complète un second doctorat en études littéraires - volet recherche et création, à l’Université Laval. Il organise des ateliers corporels d’écriture et collabore à la création de spectacles littéraires.



Laetitia Beaumel

Laetitia Beaumel, autrice

Laetitia Beaumel est musicienne, autrice et herboriste. Arrivée d’Europe en 2007, elle s’implique depuis plus de dix ans dans le paysage artistique de Québec en participant à plusieurs projets collectifs (Migration, Cosmogonie des corps) et en s’investissant tant en enseignement qu’en médiation culturelle. Stimulée par sa double culture et par une vie multifacette, Laetitia Beaumel se passionne pour le dialogue interdisciplinaire et intersectoriel. Elle mène actuellement un doctorat en littérature, musique et agriculture à l’Université Laval, se penchant de près sur les rapports culture-agriculture. Cofondatrice de NOUAISONS, un programme de résidences de création en milieu rural, elle a aussi donné naissance, début 2020, à L’Écume, une maison d’édition de poésie à Québec. Dernier ouvrage publié : Notre sang volatil, Les Éditions d’art Le Sabord (Trois-Rivières), 2018.

© photo : Pierre Barrellon


Étienne Baillargeon

Étienne Baillargeon, artiste visuel

Étienne Baillargeon est un artiste multidisciplinaire de la région de Québec. Il a participé à plusieurs expositions, soirées de performances et événements collectifs, tant au sein de centres d'artistes reconnus que par le biais d'initiatives indépendantes. Ses créations performatives et sculpturales démontrant un penchant avéré pour l'expérimentation vidéo, sonore, la fabrication additive et la modélisation 3D. il est appelé à collaborer avec des artistes provenant de divers pratiques : danse, poésie, musique, théâtre et arts visuels pour des collaborations. Il a présenté son travail en Belgique, en France et au Québec.

Faire coexister les langages

5e épisode - La haine de la poésie

Nos invitées

Julia Caron

Julia Caron, journaliste et animatrice de radio

Julia Caron is an award-winning journalist who is constantly seeking out and sharing captivating stories across the furthest reaches of the province. Early on in her career with CBC, Julia firmly established herself as a natural storyteller and tenacious sleuth. She is perhaps best known for her obsession with history, and what we can learn about the present from our past. That is reflected in everything from her extensive knowledge of early photography and film all the way down to her vintage wardrobe. A voracious reader and art lover, you're likely to cross paths with Julia in libraries, art galleries and museums across Quebec. She frequently participates in local literary events and festivals in both official languages, and proudly calls herself a franglophone (yes, it's a thing).



Rachel McCrum

Rachel McCrum, poète et artiste de la parole

Rachel McCrum is originally from Northern Ireland and lived in Edinburgh, Scotland between 2010 and 2016. She was the first BBC Scotland Poet-in-Residence, Broad of cult spoken word cabaret Rally & Broad, and recipient of a Robert Louis Stevenson Fellowship. Her first solo show ‘Do Not Alight Here Again’ was performed at the Edinburgh Fringe Festival in 2015. She has performed and taught poetry and performance in Ireland, Scotland, the UK, Greece, South Africa, Haiti, and Canada. She is now delighted to call Montreal home, where she is the curator of the Atwater Poetry Project, co-director of the Mile End Poets’ Festival (with Ian Ferrier), and works full time as a freelance poet, performer, event curator, and workshop facilitator. Her first collection The First Blast to Awaken Women Degenerate (Stewed Rhubarb Press, 2018) is published in a bilingual edition with Mémoired’encrier in 2020, as Le premier coup de clairon pour réveiller les femmes immorales.

© photo : Ryan McGoverne



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    Faire coexister les langages - 5e épisode de La haine de la poésie

Infections toxiques et contaminations fertiles de la littérature, par le numérique

de la virtualité - chantier création

1 Les actes du colloque sont disponibles à l’adresse https://art-et-reseaux.fr
2 Luc Boltanski et Eve Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 1999.
3 Par exemple : Alexandra Saemmer, « De l’architexte au computexte. Poétiques du texte numérique, face à l’évolution des dispositifs?nbsp;», Communication et langages, n° 203, 2020, p. 97-112; « La littérature informatique, un art du dispositif », Valoriser la littérature numérique en bibliothèque, éd. Franck Queyraud, Lyon, Presses de l’ENSSIB, 2019, p. 28-35.
4 Foucault, M. (1994). Dits et écrits III, 1976-1979, Paris, Gallimard.
5 Yves Citton, Médiarchie, Paris, Seuil, 2018.
6 Yann Le Cun, Quand la machine apprend, Paris, Odile Jacob, 2019, p. 281.
7 Pour plus de précisions, voir Alexandra Saemmer, « Le parler fransais des Gilles et John. Enquête sur les crypto-langages militants au sein des plateformes », Hermès, n° 84, 2019, p. 131-137.
8 Leonardo Flores, Third generation electronic literature, Electronic book review, 2019, https://electronicbookreview.com/essay/third-generation-electronic-literature/
9 Pour plus de précisions, Alexandra Saemmer, « Rachel Charlus, profil de fiction sur Facebook. Tentative d'épuisement d’Un Monde Incertain de Jean-Pierre Balpe », Fabula / Les colloques, Pratiques contre-narratives à l’ère du storytelling. Littérature, audiovisuel, performances, 2019, http://www.fabula.org/colloques/document6055.php
10 L’un des sites web de Jean-Pierre Balpe est accessible ici : https://www.balpe.name/+-Un-Monde-Incertain-15-+
11 Louise Merzeau, « L’intelligence des traces », Intellectica - La revue de l’Association pour la Recherche sur les sciences de la Cognition (ARCo), Association pour la Recherche sur la Cognition, 2013, n n° 59, vol. 1, p.115-135.
12 Robert Musil, L’Homme sans qualités, trad. Philippe Jaccottet, Paris, Seuil, 1956.
13 Omission est aujourd’hui encore partiellement accessible à travers le profil Marga Bamberger : https://www.facebook.com/people/Marga-Bamberger/100018518658377
14 Alexandra Saemmer, Tramway, http://revuebleuorange.org/bleuorange/02/saemmer/
15 Cécile Portier, Etant donné, http://etantdonnee.net
16 Les grammaires de reconnaissance d’un récepteur activent, face à une production culturelle, des connaissances et savoirs assumés, institués, reconnus ou légitimés au sein d’une société donnée, mais sont également structurées de l’intérieur par des systèmes d’appartenance (classe sociale, éducation, genre, capital économique et culturel, croyances…). Voir Eliséo Véron, La sémiosis sociale. Fagments d’une théorie de la discursivité, Paris, Presses universitaires de Vincennes, 1987.
17 Emmanuel Guez, « Art numérique, émancipation, créativité », intervention au séminaire du Cemti « Pour une éducation critique aux médias en contexte numérique », organisé par Sophie Jehel et Alexandra Saemmer, le 15 avril 2016.
18 « Nous nommons architextes (de arché, orgine et commandement), les outils qui permettent l’existence de l’écrit à l’écran et qui, non contents de représenter la structure du texte, en commandent l’exécution et la réalisation. Autrement dit, le texte naît de l’architexte qui en balise l’écriture » (Yves Jeanneret et Emmanuel Souchier, « Pour une poétique de « l’écrit d’écran », Xoana, n° 6, 1999, p.103).
19 « Software has become our interface to the world, to others, to our memory and our imagination » (Lev Manovich, Software takes command, New York, Bloomsbury, 2013, p. 2).
20 Roland Barthes, La Chambre Claire. Notes sur la photographie, Paris, Gallimard, 1980.
21 Yann Le Cun, Quand la machine apprend, Paris, Odile Jacob, 2019, p. 287.
22 M. X. Chen, Y. Cao, J. Tsay et al., « Gmail Smart Compose: Real-Time Assisted Writing” » KDD ’19, August 4–8. 2019, Anchorage, AK, USA, https://doi.org/10.1145/3292500.3330723
23 Cathy O’Neil, Algorithmes, la bombe à retardement, Paris, Les arènes, 2018.
24 Yann Le Cun, Quand la machine apprend, Paris, Odile Jacob, 2019, p. 311.
25 Warren Sack, « Une machine à raconter des histoires : Propp et les software studies », Les Temps Modernes, vol. 676, n° 5, 2013, p. 216-243.
26 La page initiale, ante-chronologique, est accessible à l’adresse https://www.facebook.com/anna.wegekreuz/; une page recomposée restituant l’ordre chronologique des parutions, est accessible à l’adresse https://www.facebook.com/NouvellesDeLaColonie/
27 Antoinette Rouvroy, Thomas Berns, « Gouvernementalité algorithmique et perspectives d’émancipation. Le disparate comme condition d’individuation par la relation? », Réseaux, n° 177, 2013, p. 163-196.
28 Alain Damasio, Les Furtifs, Paris, La Volte, 2019.
29 Christophe Bruno, The Dadameter, https://christophebruno.com/portfolio/the-dadameter-2008/
30 Antoine Boute et al., Manuel de civilité biohardcore, Bruxelles, Coédition Tusitala Editions, 2020.
31 Friedrich Kittler [1993], Mode protégé : « Le logiciel n’existe pas », trad. Vargoz Frédérique, Rennes, Les Presses du réel, 2015.
32 Les tweets sont réunis sur le site de l’auteur : http://www.fuirestunepulsion.net/ulysse/
33 Brian Kim Stefants, The Dreamlife of letters, https://collection.eliterature.org/1/works/stefans__the_dreamlife_of_letters.html
34 Zarca, Paname underground, Paris, Le livre de poche, 2018.
35 Nathalie Quintane, Tomates, Paris, POL, 2015.

D'un langage à l'autre

4e épisode - La haine de la poésie

Nos invités

Thomas O. St-Pierre

Thomas O. St-Pierre, traducteur, essayiste et romancier

Thomas O. St-Pierre est l’auteur de quatre romans publiés chez Leméac, dont Même ceux qui s’appellent Marcel (2014), Charlotte ne sourit pas (2016) et La chasse aux autres (2018), ainsi que de l’essai Miley Cyrus et les malheureux du siècle (2018) paru chez Atelier 10. Il a pendant quelques années enseigné la philosophie au collégial; il est désormais traducteur et habite Québec. Il a publié son cinquième livre, Absence d’explosion, en février.



Jean-Christophe Réhel

Jean-Christophe Réhel, poète et romancier

Jean-Christophe Réhel est né le 25 avril 1989, à Montréal. Il est poète et romancier. Il a remporté le Prix littéraire des collégiens avec son roman Ce qu’on respire sur Tatouine (Del Busso éditeur). Il est aussi l’auteur de cinq recueils de poésie : Bleu sexe les gorilles (Éditions de l'Écrou, 2014), Les volcans sentent la coconut (Del Busso, 2016), La fatigue des fruits (L'Oie de Cravan, 2018), La douleur du verre d'eau (Éditions de l'Écrou, 2018), Peigner le feu (La Courte Échelle, 2019). Il collabore régulièrement à l'émission de radio Plus on est de fous, plus on lit! et publie « Le poème à Réhel » toutes les semaines dans le journal Le Devoir depuis janvier 2020.

© photo : Alain Lefort



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    D'un langage à l'autre - 4e épisode de La Haine de la poésie

Pas une petite affaire privée

de Nicolas Tardy

Texte tiré d’une série imaginée pour le 20e anniversaire de Rhizome et intitulée Suis-je seul·e quand j’écris? ╱ Neuf artistes et écrivain·e·s ayant collaboré avec Rhizome en disent plus sur leur expérience de création en arts littéraires. Nicolas Tardy a participé à la première édition de la résidence croisée Nantes / Québec, en 2017, avec Chantal Neveu, pour l'écriture à quatre mains de Dans l'architecture



Quand on écrit, on ne mène pas une petite affaire privée.
Gilles Deleuze


Tous reliés au reste du monde — avec des influences, plus ou moins conscientes, autour de soi; et le poids de l'Histoire des arts.

La mienne a commencé (fin du collège) par une fiche de lecture sur un livre de poche illustré consacré à Picasso. Choc de cet autre regard — donné en partage — sur le monde. Les images d'art (classique) entrevues jusqu'alors ne m'apparaissaient que comme des traces du passé et je ne percevais la littérature (de genres) que comme une forme d'évasion. J'enchaînais alors les découvertes au gré d'explorations livresques de l'art du XXe S. (et dans une moindre mesure des précédents), délaissant tout autre type de lecture.

Décennie suivante (début des 90's) : Mulhouse; étudiant en art. Cours d'Histoire des Idées. Yves Tenret (écrivain) nous demande de faire un exposé sur un mouvement artistique, les liste. Parmi eux : le lettrisme — qui m'était inconnu. Je le choisis et découvre par capillarité, la poésie sonore, la poésie concrète et visuelle. Un pan entier de la création qui se greffe sur mes récentes découvertes de l'Art Conceptuel et Fluxus. Point commun entre tous : le langage. Le catalogue Poésure et Peintrie : d'un art, l'autre devient mon livre de chevet. Je commence à produire des collages de mots et images issus de magazines. Patricia Brignone (critique d'art) me montre quelques cartes postales reçues de Stéphane Bérard (artiste/poète) associant mise en scène photographique de style amateur à une légende Parodic' (je reprends le terme à Arnaud Labelle-Rojoux, artiste-écrivain-performeur, pour qui je changerai ensuite d'école). J'envoie un collage à Bérard. Il me donne les coordonnées d'un fanzine de poésie visuelle. J'y participe, y trouve des adresses de poètes, leur envoie mes collages. Boule de neige. Je plonge dans le mail art — intensément (environs 3 ans). Toute ma production textuelle circule alors ainsi. Parallèlement, je développais un travail de courtes performances en auto-filmage.

Paris. Interruption des études. Je sers la France. Visite et revisite les expositions Kurt Schwitters et Hors Limites, L'art et la vie 1952-1994 (Beaubourg). Rencontre plusieurs destinataires de mes collages (Christophe Tarkos; Hubert Lucot; Bernard Heidsieck; Nathalie Quintane; Bérard…). Pas de doute, je n'étais vraiment pas seul.

Je retourne à mes études et en province. Je crée avec ma compagne, Caroline Scherb, une première micro-revue (une deuxième suivra). Progressivement, les images (anecdotiques) disparaîtront des collages. S'élargit le réseau d'échange avec des poètes, quelques artistes. Pas de doute, je suis encore moins seul. Je rencontrerai la plupart d'entre eux dans les années qui suivent : Julien Blaine; Joël Hubaut; L'épongistes (Robic et Roesz); Jean-Pierre Bobillot; Lucien Suel; Charles Dreyfus; Julien d'Abrigeon; Olivier Domerg…

M'étant rapproché géographiquement (Avignon) de ce dernier — ex étudiant en Lettres Modernes — il me fait découvrir le versant livresque de la poésie contemporaine (principalement française), notamment via les revues où je découvris des autrices françaises contemporaines qui commençaient à être enfin présentes (outre Quintane, Michèle Métail était la seule que j'avais alors croisée lors de mes lectures). Incompréhension face aux tendances «lyriques», mais grand intérêt pour les écritures du montage (Vannina Maestri; Véronique Pittolo; Véronique Vassiliou (avec qui je codirigerai une revue en ligne quelques années plus tard); Olivier Cadiot; Cécile Mainardi…), les écritures de l'articulation écrit/oral (Christian Prigent; Katalin Molnár; Jean-Pierre Verheggen…). Effet boule de neige. Je lis aussi quelques poètes français des siècles passés (choc de Lautréamont), des modernes (choc de Ponge), quelques américains (choc de Burroughs)… Je ne pratique plus le mail art (qui peine à se renouveler). L'ordinateur me permet d'unifier mes prélèvements de texte et d'ajouter mes mots. Je corresponds encore avec certains auteurs. Des revues acceptent mes textes.

Nous nous installons à Marseille (encore étudiants). Je passe des heures à la bibliothèque du cipM (centre internationale de poésie Marseille). J'assiste à des lectures et performances. J'écris de plus en plus. J’arrête les auto-filmages. Mon rapport au corporel migre vers la pratique de la lecture publique. Je finis mes études d'art et enchaîne sur une année d'études en multimédia.

Aujourd'hui, je n'écris pas seul, j'ai cette double histoire en moi — littéraire et visuelle.

Je suis persuadé que mon rapport à la circulation du rythme et du sens dans mes textes doit autant au all-over pollockien qu'au cut-up burroughsien.

Les mots sont pour moi des briques manipulables. C'est autant héritage de la poésie concrète que des Compléments de noms de Michèle Métail. L'usage du traitement de texte accentue cette dimension de manipulation.

Mes textes peuvent n'être que du montage. C'est autant l'influence des écrits situationnistes que celle de Denis Roche ou de Vannina Maestri.

Mes textes ne sont pas plus intéressants parce que j'utilise un matériel émanant de moi ou prélevé. C'est ce que je fais avec qui compte. C'est autant l'influence de Rauschenberg que celle de Burroughs.

Je fais beaucoup usage de la ponctuation. C'est autant l'influence de l'écriture de Hubert Lucot que la pratique du montage vidéo ou l'écoute de certaines musiques.

Si je varie les supports (papier ou électronique) et les modes d'écriture c'est autant l'influence du travail protéiforme de Lucien Suel que celle de Bruce Nauman ou Martin Kippenberger. Cela bouscule mes habitudes et me permet de proposer différentes expériences de lecture. Ce dernier point est aussi influencé par l'histoire du livre d'artiste.

Si j'ai expérimenté l'écriture sur Twitter, c'est autant influencé par ma connaissance des écritures à contraintes que par mon ancienne pratique du mail-art.

Si j'ai une approche du langage souvent qualifiée de littérale, c'est autant lié à mes lectures de Jean-Marie Gleize ou d'Emmanuel Hocquard, qu'à ma connaissance des ready-mades duchampiens et leurs descendances.

Avec le temps, j'ai constaté (on a toujours du mal à voir ce que l'on a sous les yeux) que la question de la représentation était ce qui traversait mes écrits. Sachant d'où je viens, on peut comprendre pourquoi.

Je n'écris pas seul; je fais parfois usage d'images (fixes ou animées) faites par d'autres qui filtrent le réel pour moi. Partant de cela, je peux produire des novélisations ou des ekphrasis, intégrés ou non dans un ensemble plus vaste.

Je ne publie pas toujours seul. J'ai réalisé des éditions en collaboration avec Élisabeth Mercier; Frédérique Loutz; Claude Horstmann; Leïla Brett — 4 plasticiennes aux approches très différentes — où nous avons cherché une articulation singulière entre le texte et le visuel, fuyant l'illustratif (il ne s'agit pas de redire ce que l'on montre, ou inversement).

Je ne lis — publiquement — pas seul. Je prends en compte mon corps dans l'espace de lecture, le contexte du lieu, la durée de ma lecture, ses conditions techniques. C'est autant l'influence des auto-filmages de Nauman, que des lectures-actions de Heidsieck.

Je ne lis parfois littéralement pas seul — mais en duo avec des musiciens (Arnaud Mirland; Sophie Agnel; Corentin Coupé; Clara de Asis…). Il s'agit alors pour moi d'un tressage entre voix et musique. N'étant pas musicien, je vois le son comme une matière à couper, à placer en premier ou arrière-plan. Que j'ai été formé pour les arts visuels n'est forcément pas étranger à cette perception.

Et puis — grâce à Rhizome — j'ai fait l'expérience en 2017 de littéralement ne pas écrire seul. Avec Chantal Neveu, nous avons écrit à quatre mains Dans l'architecture, véritable expérience d'osmose où nos formes d'écriture (majoritairement le vers court pour elle, la prose très ponctuée pour moi) ont fini par migrer chez l'un et l'autre, jusqu'à ne plus savoir qui a écrit quoi et se reconnaître chacun pleinement dans ce texte.

Depuis, j'ai écrit (entre autres) deux livres en vers. Je ne les écrivais pas seul; j'écrivais avec le souvenir de cette expérience.


Nicolas Tardy

Virtualiser le langage

3e épisode - La haine de la poésie

Nos invités

François Dumont

François Dumont, professeur de littérature, poète et essayiste

François Dumont est professeur au Département de littérature, théâtre et cinéma de l'Université Laval. Il est l’auteur de recueils de poèmes, dont Brisures (Le Noroît, 2005) et Battements (Le Noroît, 2017) et de plusieurs essais, dont Usages de la poésie (PUL, 1993), Le poème en recueil (Nota bene, 2010) et L’ombre du roman (Nota bene, 2017). Il a tenu des chroniques au quotidien Le Devoir et à la revue Voix et images et a réalisé plusieurs rééditions, dont la première édition intégrale du Journal de Saint-Denys Garneau (Nota bene, 2012). Il a aussi cosigné Histoire de la littérature québécoise avec Michel Biron et Élisabeth Nardout-Lafarge (Boréal, 2007) et réalisé des enregistrements de poèmes et de chansons avec l’Atelier volant (dont Contrepoints, Biennale des poètes en Val-de-Marne, 2010). Il travaille actuellement à l’édition des œuvres complètes de Jacques Brault et collabore à un groupe de recherche sur la littérature québécoise contemporaine.

© photo : Fangliang Xu


Vincent Lambert

Vincent Lambert, poète et essayiste

Vincent Lambert est né en 1980, à Saint-Narcisse-de-Beaurivage. En 2005, il s’est joint au comité de rédaction de la revue Contre-Jour où il a publié quelques essais et préparé des numéros sur la magie et la poésie d’Anne Hébert. Chroniqueur à la revue l’Inconvénient, il a publié les recueils Paysages récents (Le Lézard amoureux, 2005), La fin des temps par un témoin oculaire (l’Hexagone, 2013) et Mirabilia (Le Quartanier, 2019). Son essai L’Âge de l’irréalité. Solitude et empaysagement au Canada français (1860-1930) s’est mérité le prix Victor-Barbeau 2019. Il habite Saint-Philémon, un petit village des Appalaches, sur la rive sud de Québec.

© photo : Le Quartanier, Justine Latour



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    Virtualiser le langage - 3e épisode de La Haine de la poésie

Les langages de la poésie

2e épisode - La haine de la poésie

Nos invité.e.s

Jean-Pierre Masse

Jean-Pierre Masse, réalisateur

Jean-Pierre Masse a réalisé une trentaine de films, dont beaucoup de documentaires engagés. Mentionnons entre autres le premier documentaire sur le Front de libération du Québec (FLQ), des films tournés en Haïti et en Angola, ainsi que les incontournables documentaires La nuit de la poésie 1970, 1980 et 1991, coréalisés avec Jean-Claude Labrecque. Il a été un des membres fondateurs du Vidéographe, où il a initié les artistes et citoyens à utiliser les équipements du centre. De 1976 à 2008, il a été professeur de cinéma à l'UQAM, contribuant à former un grand nombre de cinéastes québécois. Il a également participé à de nombreuses productions artistiques et éducatives.

© photo : Geneviève Bergeron-Dupré


Louise Dupré

Louise Dupré, poète

Poète, romancière et essayiste, Louise Dupré a fait paraître une vingtaine de titres, qui lui ont mérité de nombreux prix et distinctions. Parmi ses livres récents, mentionnons les recueils de poésie Plus haut que les flammes et La main hantée, publiés aux Éditions du Noroît et aux Éditions Bruno Doucey, ainsi que les romans L'album multicolore et Théo à jamais, chez Héliotrope. Récemment, elle a collaboré avec les Productions Rhizome dans le cadre du spectacle multimédia Plus haut que les flammes. Elle est membre de l'Académie des lettres du Québec.

© photo : Geneviève Bergeron-Dupré



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    Les langages de la poésie - 2e épisode de La Haine de la poésie

Contrôler le(s) langage(s)

1er épisode - La haine de la poésie

Nos invités

Érick D'Orion

Érick D'Orion, artiste en art audio, en nouveau média et en installation

Artiste interdisciplinaire de l'audio et commissaire résidant à Montréal depuis 2015, auparavant à Québec dès 1993. Concentrant en bonne partie ses recherches audio sur le maximalisme, il effectue un travail qui se rapproche étroitement du noise, de la musique concrète, du free jazz et de l’électroacoustique. Il conçoit également l’environnement sonore et la musique pour des projets en cinéma, théâtre et autres projets interdisciplinaires. Depuis l’été 2015, il travaille en collaboration avec l’artiste interdisciplinaire Catherine Lalonde Massecar (Duo Massecar • d’Orion); ils combinent autant les approches en création sonore, les pratiques en contexte réel, que la dramaturgie clandestine. Il est commissaire au volet Installations sonores pour le Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville depuis 2010.

© photo : Catherine Lalonde Massecar


Sébastien B Gagnon

Sébastien B Gagnon, poète

Sébastien B Gagnon écrit dans la tempête. À ses yeux, l’enchaînement des catastrophes suscite des potentialités d’actions contre la passivité, cette coupole qui s’abat sur les populations. Les mots sont pour lui les veines des gestes qui permettent les soulèvements et altèrent les jours perdus pour qui refuse le silence de la mort collective. Avec lui, la littérature et l’art sont des aventures qui multiplient les possibles. Il a publié Disgust and Revolt Poems Mostly Written in English by an indépendantiste (Rodrigol, 2012) ainsi que Mèche (Oie de Cravan, 2016, Prix des libraires québécois 2016, catégorie poésie). Il travaille sur plusieurs projets aux aspects multidisciplinaires dont un Traité de démolition, son prochain livre à paraître et présente régulièrement performances et concerts, entre autres avec le musicien Joël Lavoie au sein du duo de poésie et musique électroacoustique boutefeu. Il codirige également Le Cosmographe, maison d’édition indépendante et secrète.

© photo : Félix Geffray



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    Contrôler le(s) langage(s) - 1er épisode de La haine de la poésie

La haine de la poésie, une série radio/balado

À CKRL 89,1 FM,  de septembre 2020 à mai 2021

Notre toute nouvelle série radio/balado La haine de la poésie cherche à mettre en lumière un imaginaire collectif de la poésie. Comme une façon qu’elle a d’être à la fois partout et invisible, ignorée même, mais jamais totalement absente de la vie de quiconque.

Avec cette série, nous voulons démontrer que la poésie n’est ni niché ni élitiste et qu’elle joue un rôle dans la société, pour tou.te.s, même pour les non lecteur.trice.s et les non initié.e.s.

Nous vous donnons ainsi rendez-vous un mercredi sur deux, de 16h45 à 17h15, sur les ondes de CKRL 89,1 FM, et ce, dès le 16 septembre 2020. Nous vous proposerons une rencontre avec des personnes actives dans la société — que ce soit sur le plan culturel, politique ou philosophique —, nous leur demanderons ce qu’est la poésie pour elles et quelle est la place qu’elle prend dans leur vie, et ce, même si elles n’en lisent pas.

Surveillez également notre site Web qui consacrera un article - série La haine de la poésie - par épisode, soulevant le voile sur les dessous de la réalisation (photos à l’appui), donnant parfois à écouter une séquence balado, à regarder des capsules vidéos ou à lire des textes des invité.e.s.

Suivez-nous aussi sur les médias sociaux — Facebook, Instagram et Twitter — avec le mot-clic #hainedelapoésie!


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// AU PROGRAMME

  • 16 septembre1er épisode - Contrôler le(s) langage(s), avec Érick D’Orion, artiste en art audio, en nouveau média et en installation, et Sébastien B. Gagnon, poète

    30 septembre2e épisode - Les langages de la poésie, avec Jean-Pierre Masse, réalisateur, et Louise Dupré, poète et romancière

    14 octobre3e épisode - Virtualiser le langage, avec François Dumont, professeur en littérature, poète et essayiste, et Vincent Lambert, poète et essayiste

    28 octobre4e épisode - D'un langage à l'autre, avec Thomas O. St-Pierre, traducteur, essayiste et romancier, et Jean-Christophe Réhel, poète et romancier

    11 novembre5e épisode - Faire coexister les langages, avec Julia Caron, journaliste et animatrice radio, et Rachel McCrum, poète et artiste de la parole

    25 novembre6e épisode - L'effet du langage, avec Alain Deneault, professeur de philosophie et essayiste, et Georgette LeBlanc, poète et artiste multidisciplinaire

    9 décembre7e épisode - Au seuil du langage, avec Amélie Laurence Fortin, artiste en arts visuels et directrice générale et artistique de Regart, et Isabelle Gaudet-Labine, poète et travailleuse culturelle

    6 janvier8e épisode - Les frontières du langage, avec Mireille Gagné, romancière, nouvelliste, poète

    20 janvier9e épisode - Interprétation(s) du langage, avec Maude Alexandre, conceptrice de jeux sénior, et Yannick Renaud, poète

    3 février10e épisode - Multiplier les langages, avec Érika Hagen-Veilleux, artiste multidisciplinaire, et Lauren Hartley, autrice et comédienne

    17 février11e épisode - Émotions et langage, avec Mickaël Bergeron, journaliste et auteur, et Éric LeBlanc, travailleur culturel et auteur

    3 mars12e épisode - Tordre le langage, avec Bernard Wright-Laflamme, réviseur linguistique, Manuel Candré, auteur, et Véronique Grenier, autrice

    17 mars13e épisode - L'espace du langage, avec Paul Bordeleau, bédéiste et illustrateur, et Valérie Forgues, autrice

    31 mars14e épisode - Le langage libre, avec Catherine Dorion, députée provinciale, et Marjolaine Beauchamp, poète

    14 avril15e épisode - L'accès au langage, avec Samuel Larochelle, écrivain et journaliste, et Noémie Pomerleau-Cloutier, formatrice en alphabétisation populaire et poète

    28 avril16e épisode - Performer le langage, avec Stéfanie Requin Tremblay, artiste visuelle et autrice, et Paul Kawczak, auteur

    11 mai17e épisode - Marquer le langage, retour sur les moments marquants des seize derniers épisodes

    26 mai18e épisode - Projeter le langage, avec Pierre Nepveu, écrivain et professeur, et Daniel Canty, écrivain

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    // ÉQUIPE DE PRODUCTION

    •   • Simon Dumas, concept et scénarisation
    •   • Geneviève Allard, réalisation
    •   • Juliette Bernatchez, assistance à la réalisation
    •   • Frédérique Dubé, direction numérique et webmestre
    •   • Simon Dumas et Manuel Candré, coordination 
    •   • Nathalie LeBlanc, prise de son et musique originale
    •   • Marco Dubé, caméra et montage

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Madeleine

de Bertrand Pérignon

Je suis au Québec pour fêter des anniversaires.

Alors j’ai pensé cuisiner des gâteaux.

Puis non.

Je viens de Lorraine où les gâteaux sont des « Madeleines ».

Selon les croyances, l’une ou l’autre cuisinière meusienne, plus ou moins prénommée Madeleine, aurait conçu dans la précipitation cette manière de pâtisserie, jetant au four une boule de pâte posée sur une coquille Saint-Jacques.

Circuit court, zéro déchet, tout le monde d’accord.


Certains diront de ce gâteau qu’il est un gâteau raté

Personne pour lui séparer la face du profil

Si cette pâte mal agencée devait – dieu sait comment

Se maintenir sur une table

Seul un centre d’inertie douteux déciderait de sa base


Certains se demandent à raison : une telle couque est-elle faite pour l’inertie ?

N’entre-t-elle pas de facto dans le champ du mobile ?

Ils penseront : c’est un gâteau à bascule 

Erigé pour le pivot

Parangon de l’instable

Limite révolutionnaire


D’autres opposeront : cette boursouflure ne peut-être qu’un sommet 

Déséquilibré, mal centré, hasardeux, c’est certain

Mais aussi : volonté de verticalité sur l’horizon


Ce gâteau imprécis, gonflé au petit bonheur dans un coquillage de récup, matérialise l’indécision,

Amalgame les contradictions, dont la première est la réussite dans le ratage

La madeleine, irréductible oxymore


Sous sa bosse menace la tentative de l’objet de s’échapper à lui-même

Formidable tension de ce protubérant téton

qui contient toutes les révoltes, les affranchissements, les évasions, les indépendances, les affirmations souhaitables ou refoulé.e.s

Feu le philosophe Jean-Paul Curnier : « Dans le peuple, l’envie de fuir le peuple a toujours existé ».

La madeleine s’extrait d’elle-même, recherche le dépassement de soi, contemporaine.

Cet abcès de peuple passé au four écrit son nom

– car la madeleine lorraine, malgré sa genèse foutraque, mérite sa nomenclature –

Cette cloque, donc, qui ne demande qu’a péter, signe : la boulotte

Déf. : « Turgescence qui, dans sa désignation-même, témoigne de la réussite ou du ratage du gâteau, obtenue à la faveur d’un coup de chaud habilement déclenché au moment opportun, afin de provoquer le désordre escompté ».

Voyons-y une tentative de fuite provoquée par un coup de chaud

Voyons-y un petit tertre de pâte arrondi issu de Lorraine

Voyons-y l’annonce de ces lieux de rassemblement publics que les urbanistes n’ont pas encore nommés « tiers-lieux libertaires »

La madeleine par sa boulotte annonce le rond-point lorrain

Remblais de rassemblement par coup de chaud

des sans dents qui s’y gèlent en gilets


Action de débordement, la boulotte est encore ce cocon

Une coupole de résistance après le grand effondrement

Le refuge des amis que l’on aura su conserver

Pour continuer à partager

L’amour des choses rondes

Et molles et dures ou molles ou dures

Mettons : mi-molles mi-dures

C’est imprécis, encore une fois, à qui le doit-on ?

A la Madeleine, son sorbitol qui force le moelleux

Au sucre trimoline qui est un sucre inverti

Si bien qu’après la fin des fins

Dedans notre cocon entre amis

Plutôt que de dire « oh, quel inverti sucré »

On pourra dire à la place, « mais quelle belle trimoline molle »

Comme le suggérait en période d’effondrement

Un poète au sud de la Lorraine


Car on voit bien tout le danger contenu dans ce gâteau à bascule

Une brioche ouverte à toutes les directions

Girouette moelleuse qui changera de cap à tout vent

Pour vous indiquer toute vérité du moment

S’efforçant de rejoindre le plus grand sens commun

Pour se féliciter de n’y être pas arrivé.


De ce gâteau

De cette madeleine

Où voit-on le dominant dominer la mie dominée ?




Bertrand Pérignon, 10 mars 2020 

Texte écrit à l'occasion du 20e anniversaire de Rhizome et lu lors d'une soirée du Festival Dans ta tête au Café Cléopâtre, le mardi 10 mars 2020, avec distribution de madeleines de Commercy (les seules authentiques) dans le public. 

D’où je viens

de Simon Dumas

Texte tiré d’une série imaginée pour le 20e anniversaire de Rhizome et intitulée Suis-je seul·e quand j’écris? ╱ Neuf artistes et écrivain·e·s ayant collaboré avec Rhizome en disent plus sur leur expérience de création en arts littéraires. Simon Dumas, directeur artistique et fondateur de Rhizome, est de ceux et celles là, sinon le premier il va sans dire!



Suis-je seul quand j’écris? Je ne suis jamais seul en littérature, ni quand je lis ni quand j’écris. Même si j’écris peu. Mon amour des lettres ne m’a pas tant mené à un métier d’écrivain — quoique j’aspire à l’écriture, que j’essaie d’écrire des livres et que j’en publie parfois — qu’à une activité connexe, quelque peu singulière, qui consiste principalement à mettre en scène des écrivains. Enfin, je devrais ici user de prudence tant cette notion de « mise en scène » est lourdement chargée de sens, d’attentes… d’une sorte d’aura dont les cernes luminescents sont imprégnés d’une force, peut-être celle d’inertie d’une tradition séculaire. « Moi, je fais un métier qui existe », m’avait lancé un ami metteur en scène alors que nous conversions de la chose. « Depuis mille ans! », avait-il ajouté. Sur le coup, je n’avais su que répondre. Ça m’avait cloué le bec, coupé l’élan.

Et le mien, il n’existe pas?

Ça va faire vingt ans qu’avec Rhizome je produis, crée, fais tourner toutes sortes de projets — spectacles, installations, performances — dans lesquels des écrivains, tous genres confondus, s’impliquent. Ils écrivent des textes inédits, participent aux répétitions, aux sessions d’idéation, de travail, puis ils montent sur scène. Bref, ils ont accepté de dévier de leurs habitudes de création, de sortir de la solitude de l’écriture, de se soumettre à un décalage.

« Moi, je fais un métier qui existe. »

J’avais été choqué sur le coup. Puis, à la réflexion, je me suis dit qu’il avait raison. Mon métier n’existe pas puisqu’il est volontairement situé dans une sorte de no man’s land disciplinaire. Mon office est décalé, c’est-à-dire qu’il a élu domicile dans la case d’à côté. Il n’est pas chez lui, ce ne sont pas ses affaires. Il manipule des outils qui ne sont pas les siens. Or, ce décalage, c’est précisément ce qui nous intéresse : que se passe-t-il si, provenant de la littérature, ma destination devient la représentation plutôt que le livre?

Un autre ami, le poète Bertrand Laverdure, m’a récemment demandé si j’allais bientôt m’intéresser à la réalité virtuelle. J’ai répondu que non, qu’il me semblait que je n’avais pas encore exploré tous les possibles de la représentation, de ce que ça implique si moi, imposteur, je me saisis des treize systèmes de signes du théâtre [i]. Plus je la déplie, plus la représentation déploie devant mon regard ébahi ses multiples merveilles. Elle a entre autres ceci de particulier que l’émetteur et le récepteur des signes partagent le même espace-temps. C’est fort différent du livre où, forcément, il y a une coupure dans l’espace et dans le temps (un décalage) : l’écrivain n’est pas dans le même lieu ni dans le même temps que le lecteur. Je ne suis pas en train de dire que mon intérêt se déplace du livre (un support) vers la représentation (un autre support). Au contraire, à mesure que j’avance dans mon ouvrage, que je découvre ce que cela implique de passer de l’écrit au dit, du papier au vivant, d’un espace virtuel à un autre réel, ce sont les lignes de force qui s’établissent entre ces deux modes d’expression artistique qui me fascinent. Un texte est un espace entièrement virtuel où tout — récit, expériences, sensations — se déroule dans le giron du langage. Le théâtre, quant à lui, propose une expérience basée sur la confrontation entre la matérialité du lieu, des lumières, des corps et l’immatérialité de la fiction (ou du récit, c’est selon). Bien sûr, le langage traverse le théâtre comme il traverse la grande majorité des sphères d’activité de la société. C’est d’ailleurs cette transversalité du langage qui en fait un matériau de création si particulier : un matériau culturel, c’est-à-dire défini et constamment façonné par ses communautés de locuteurs. Le langage devient « matériau » — et non « mode de communication » ou encore « outil » — lorsqu’il est à la source d’une démarche artistique. Autrement dit, je soutiens que la littérature, c’est fondamentalement de l’art créé à partir du matériau « langage » et que l’art survient lorsqu’une pensée soumet un matériau à un stress (ou à un décalage) et que celui-ci lui oppose une résistance.

Soumettre à un stress, qu’est-ce à dire? Ce pourrait être taper sur une pierre avec un ciseau. En littérature, ce serait triturer la syntaxe, détourner le sens ou favoriser les sens multiples, emprunter systématiquement les chemins de traverse qui s’ouvrent soudainement lorsqu’on écrit. Par opposition, le langage des manuels d’instructions est le moins stressé du monde. Relaxé, il devient utilitaire, communicationnel, usuel.

Le langage comme matériau résiste lorsque le sens des mots refuse d’être univoque, qu’il impose son historicité, laquelle est façonnée par des générations de gens qui ont voulu mettre de l’emphase, imager leur discours ou qui avaient tout simplement mal assimilé le sens véritable de tel terme ou de telle expression. Ce lent glissement sémantique des mots qu’impose l’usage charge graduellement la langue d’une certaine expérience collective. Avec le temps, les mots s’usent. Ils perdent en précision mais gagnent en nuance. Et c’est ce décalage entre les différents sens d’un mot — mais aussi le décalage entre le désir écrivant et l’expérience lectrice — qui donne au texte littéraire son épaisseur et qui fait qu’on peut le forer, en tirer des carottes dont les cernes, situés à différentes profondeurs, recèlent des révélations surprenantes sur l’auteur, mais aussi sur notre société, notre histoire. Sur nous-mêmes aussi.
Moi, ce que je veux faire, c’est confronter cette approche du langage-comme-matériau avec la matérialité d’un lieu, des lumières sur des corps, la vibration d’une parole, la physicalité de l’auteur, de celui qu’on sait à l’origine de ce qu’on entend, sa relation physique aux spectateurs, mais aussi à son propre texte. Voilà un chemin que je n’ai pas fini d’arpenter. Et je n’ai pas encore mentionné le partage, le fait que celui qui dit et celui qui écoute sont ensemble dans le même espace et le même temps, comme quelque chose qui serait à la fois communion (être ensemble) et contrainte (fixité du temps de la représentation).

Le partage.

Un troisième ami, Jean-Yves Fréchette — un homme de création qui, au cours de sa respectable carrière, a fait littérature de tout bois — affirmait lors d’une entrevue que la démarche de Rhizome invite à festoyer autour d’un texte littéraire. Disant cela, il faisait écho à cet autre ami et partenaire, Philippe Franck — critique, artiste et directeur de Transcultures, un OBNL culturel belge— qui lui me qualifie de « metteur ensemble ». Effectivement, je n’aime rien tant que de rassembler des gens autour d’un texte littéraire. Une démarche que je qualifie parfois de « faire lire ». Et le premier cercle de lecteurs est celui des collaborateurs : musiciens, cinéastes ou personnes d’images, éclairagistes, chorégraphes. Il est beau de voir un groupe, dont l’auteur fait partie, se rassembler autour d’un texte et y forer des carottes. Les trous qu’elles laissent dans la matière textuelle laissent passer une sorte de lumière (spéciale ;-)) éclairant un chemin singulier, celui qu’ont emprunté les artistes conviés autour du texte. De part et d’autre de celui-ci, des sentiers de traverse s’ouvrent inopinément. Il appartient à ceux du second cercle de les emprunter ou non.

Ce second cercle est formé des spectateurs.

Enfin, tout cela est probablement d’une évidence crasse. Il y a des choses évidentes — élémentaires même pour mon ami metteur en scène — que je mets des années à découvrir. Mais, les découvrant, je n’emprunte pas le même chemin que celui qui est tracé par les écoles puis « le métier ». Apprendre puis embrasser un métier est une noble chose. La transmission d’un savoir-faire, d’une pensée qui peut avoir mille ans… Ces courroies de transmission sont certainement indispensables, je ne dis pas le contraire. Moi-même, j’ai reçu une formation. J’ai été formé et cette forme qu’on m’a donnée — disons qu’elle a l’aspect d’une cheville ronde — j’essaie depuis vingt ans de la faire entrer dans un trou carré. J’ai dévié de la destination qui avait été tracée pour moi, j’ai choisi la case d’à côté.

Suis-je seul en littérature? Bien que la lecture et l’écriture soient des activités solitaires, on n’est jamais seul. Chaque texte charrie une multitude et je ne peux en lire un sans qu’un son, une image ou un autre texte ne s’impose à moi, lesquels à leur tour me font penser à l’artiste qui pourrait cristalliser ou faire vibrer cette apparition. Mais soyons clairs : ce que je fais à travers Rhizome n’est ni nouveau ni unique. Qui plus est, force est de constater que ce fameux no man’s land disciplinaire est de plus en plus peuplé d’artistes se disant soit pluri, inter, trans ou indisciplinaire. Est-ce la fin des disciplines artistiques pour autant? Je ne pense pas. Même si les pratiques sont multiples et que les frontières éclatent, il me semble que les artistes réfléchissent leur art « à partir » de quelque chose comme une origine. Pour ma part, je demeure une personne de lettres. C’est d’où je viens.

Simon Dumas — 30 janvier 2020

[i] Les treize systèmes de signes du théâtre selon Tadeusz Kowzan : la parole, le ton, la mimique, le geste, le mouvement, le maquillage, la coiffure, le costume, l’accessoire, le décor, l’éclairage, la musique et le bruitage.








Suis-je seule quand j'écris?

de Nicole Brossard

Texte tiré d’une série imaginée pour le 20e anniversaire de Rhizome et intitulée Suis-je seul·e quand j’écris? ╱ Neuf artistes et écrivain·e·s ayant collaboré avec Rhizome en disent plus sur leur expérience de création en arts littéraires. Nicole Brossard en dit plus sur les coulisses de la création du spectacle du Désert mauve.



Une fois la parole dans nos organes, le tremblement intérieur amorcé, une fois l’éclairage LED en place, le mapping et le morphing terminé, qui sommes-nous?


VIE D’ARTISTE

Premier Studio


J’ai écrit ce livre, il y a 30 ans. J’entre dans le studio. Je suis à l’heure. Ils sont déjà là. Trois gars, une fille. Tous les quatre sont assis devant leur ordinateur. Je suis la seule sans écran. Nous parlons, proposons. Taquinons, imaginons. Silence, retour à soi, à chacun son ordinateur, son langage. Stylo, cahier, émotion, je note.
Nous sommes dans un projet. Ils sont là, je suis là, nous échangeons des mots. C’est aussi comme si nous ne parlions pas tout à fait. Nous imaginons. Nous sommes une équipe. On se projette dans l’espace, on sait que quelque chose doit arriver. Il faut une maquette, des idées, deux chaises, des mots, une télé, une table, un révolver. On est au commencement d’un scénario, d’un vocabulaire.

En studio, il faut du noir, des rideaux et des fils et câbles. Peu à peu nous devenons des électriciens, des menuisiers, des éclairagistes, une bande sonore avec des moi concrets dispersés dans le temps des installations. Chacun est au courant à sa manière : charge électrique, circuit, courant alternatif, court-circuit, affaissement de tension. On éteint. Quelqu’un demande « où sont les clés? ». La nuit s’installe.

Tournage :

Matin ensoleillé, arrivée au Pub Limoilou en compagnie d’Angela Parkins et d’un figurant. L’équipe s’affaire. Le bar est beau avec ses chaises argentées qui baignent dans un bleu néon compatible avec une idée du plaisir. Il y a une paire de grosses bottes Marteens qui trainent dans un coin.

Mes personnages sont là : Mélanie, Angela Parkins, Lorna Myher. Tout le monde est occupé, je n’ai pas le temps de mesurer la distance entre personnage et comédienne. Je vois des corps et des visages qui rassemblent la gravité et la beauté imaginées dans les traits et les gestes de mes personnages. Par définition, la simple présence d’une comédienne dans un espace amplifie le réel, le dramatise. C’est émouvant. Tout se joue quantique. Mélanie est assise au bar et elle lit. Désinvolte et paradoxalement très concentrée. Angela parle avec les hommes de son équipe de travail jusqu’à ce qu’elle aperçoive Mélanie. J’ai du plaisir à observer, je sais qu’il me faudra un jour écrire à ce sujet, reconstituer le mystère de l’instant dans son bruissement de réel et de fiction. J’aime les filles, le casting.

Plus tard, figurants et figurantes circulent entre les tables en dansant. L’homme long, le regard intelligent, maigre et vêtu de noir, est assis au fond de la salle. Angela et Mélanie dansent. Puis commence le tournage de l’assassinat d’Angela. À la caméra, Marco reprend plusieurs fois le passage où l’assassin se fraye un chemin parmi la foule. On voit brièvement la main qui tient le révolver. La musique est volume max lorsqu’on entend le coup de feu. J’ai le regard en fièvre.

Deuxième Studio

Méduse : deux semaines de vie collective en studio et de vie réflexive dans une chambre à soi au 5e étage avec vue sur Québec, autoroutes et néons. Tous les matins, je suis à l’heure. Noir, rideau noir, passerelle, plafond écho de pas. Décor à venir. Savoir ne pas savoir. Explorer. Parler, écouter. Patienter. Découvrir ce qui est négociable et ce qui ne l’est pas. Toujours l’identité profonde s’agite. Il n’y a pas d’art au neutre. Il faut des excès, ces excès sont des pièces d’identité. À quoi ressemble l’identité? Au théâtre et au cinéma, probablement plus à une manière d’être dans le corps qu’à une obligation de destin. Apprendre à me déplacer entre les mots et les images d’un double lexique pouvant abriter une idée de présence et d’absence.

En scène : être dans son corps au naturel, ne plus être tout à fait soi, n’avoir jamais été Mélanie, Angela, Kathy. Faire semblant d’être soi, un soi de conversation, un soi créateur. Attendre son tour pour ouvrir la bouche. Parler au bon moment, ne rien oublier. Entendre les voix des personnages, ne pas les voir. Avoir peur d’oublier des mots. Être dans un décor, voir le révolver sur la bibliothèque. Penser que fiction est fiction. Être émue, ne pas vouloir trop vouloir l’être. Ne pas sombrer dans l’émotion. Savoir qu’il y a sans doute un ton juste pour chaque réplique. Le savoir. Se faire avaler par les images. Disparaître comme l’ont fait, le feront tous les gens de médiation depuis l’avènement du numérique. Le numérique nous nettoie de corps et d’esprit, fait vide et décorum autour de nous, équilibre ses mix de pixels et de décibels. Le numérique éblouit.

PROCESSUS. Les arts littéraires sont le résultat d’un processus d’enquête et de vécu autour d’un texte, avec ou sans son auteur.e, enquête ayant le pouvoir de renouveler l’œuvre, de la faire éclater, ou tout simplement de la recadrer, de la réassigner dans l’espace socioculturel. Dans le cas du spectacle Le Désert mauve, ce fut un long, lent, intelligent processus initié, pensé et actualisé par Simon Dumas et Rhizome, un processus qui durera 15 ans et auquel je serai conviée pour de brefs moments, tantôt à Guadalajara et à Manzanillo au Mexique, tantôt à Paris et à Québec. Et le processus deviendra lui-même une narration qui traversera le désert, la conscience féministe, la traduction, la ville de Québec, ainsi que nos conversations. Tout au cours du processus, Simon, non seulement lisait entre les lignes mais il visualisait littéralement entre les mots; de question en question, il écrivait la poétique du processus, son rapport à Mélanie et à Maude Laures, la traductrice. De tous nos échanges, je garde tout particulièrement en tête la question et le commentaire qui organiseront le spectacle : « Est-ce qu’on ne devrait pas commencer par l’assassinat d’Angela Parkins? » « Ça m’a étonné que tu dises que la traduction est l’enjeu principal. Pour moi, c’était Mélanie, le désert, les désirs, la réalité. » Il va sans dire que je ne voyais que la traduction comme source originelle d’inspiration, puis le désert, puis le nucléaire. Mélanie était une évidence. Je ne la voyais pas. Je l’étais. J’étais un déroulement de vie et d’écriture en elle et elle ne m’intéressait que rebelle.

Suis-je seule quand j’écris? Évidemment non, je suis accompagnée de quelques visages, d’une éthique et de toutes mes lectures, celles qui m’auront inspirée et celles, obligées, qui ont cours et clichés dans la culture. La question pourrait aussi être : suis-je libre quand j’écris? Libre de la pensée des autres qui énoncent autour de moi, libre de ne pas voir la guerre, le sexisme, le mensonge, suis-je libre de faire fi? Seul ce dont je ne suis pas libre fait que je suis seule. C’est probablement là que l’œuvre se tisse et c’est là qu’il faut dire à nos risques et périls. C’est ce que j’appelle le non-négociable. Et je me demande parfois si ce non-négociable ne se cacherait pas dans une posture face à ces six émotions que l’on décrit comme étant universelles parce qu’elles s’expriment toujours clairement par une expression faciale caractéristique : la joie, la tristesse, la peur, le dégoût, la colère, la surprise. Pour ma part, j’ajouterais l’extase.

Qui sont ces auteur.es qui acceptent de déplacer leur corps contemporain dans un texte produit avec leur corps ancien de paroles? Qui sont ces auteurs et autrices qui prennent le risque et consentent à jouer dans leur œuvre afin de vivre une nouvelle expérience, des partages et des parcours de collaboration et d’amitié, et aussi une rencontre du corps pensant et du corps numérique qui lui ne parle pas tout à fait de la même manière des couleurs, des gestes et des émotions.
Pour ma part, je continue de rêver que la conscience puisse raffiner les liens qui existent entre l’intime et ce que nous déposons formellement, petit berceau, petit tombeau dans le ci-git textuel et ces bruits de lecture que sont la respiration, les pages tournées et les silences.

NOTE :
1. Il me semble que nous entrons dans une phase d’oralité. On met de plus en plus en scène des textes qui n’ont pas été écrits pour le théâtre ou pour la scène (romans, récits, journal intime, correspondance). On lit de plus en plus à haute voix, on performe le texte, le corps et la voix. On regarde et on écoute ensemble, et ensemble, on se libère peu à peu de l’acte de lecture, car dès que quelqu’un lit pour nous, nous sommes dispensé.es du déchiffrement intime et très souvent du silence songeur qui l’accompagne. Les arts littéraires pourront-ils éviter l’empiétement de la créativité sur la création ou les deux pourront-elles vivre côte à côte à long terme? La créativité, facilitée par les néotechnologies qui la rendent exponentielle et le néolibéralisme qui en assure la commercialisation, deviendra-t-elle à temps complet notre seul déploiement d’organes?

Nicole Brossard


Suis-je seul quand j'écris?

de Mathieu Arsenault

Texte tiré d’une série imaginée pour le 20e anniversaire de Rhizome et intitulée Suis-je seul·e quand j’écris? ╱ Neuf artistes et écrivain·e·s ayant collaboré avec Rhizome en disent plus sur leur expérience de création en arts littéraires. Mathieu Arsenault était un invité du 2Øᵉ de Rhizome à Québec le 12 mars 2020, puis du 2Øᵉ de Rhizome à Montréal le 26 mars (qui aura été partie remise finalement). 



C'est très étrange ce que la préparation de La vie littéraire avec Christian Lapointe a pu faire sur moi. En matière de jeu, je pars de loin. J'ai toujours été timide, anxieux en public, effacé. J'ai lu un de mes textes pour la première fois en public à 22 ans parce qu'on m'avait obligé après avoir remporté un deuxième prix en deuxième année d'université, et la deuxième fois à 28 ans. Je lisais mal et vite, le plus vite possible, faute de savoir quoi faire. J'ai lu vite et mal la troisième fois, et la quatrième fois aussi. Mais cette fois-là, le reste de la soirée était tellement ennuyant qu'il s'est passé quelque chose dans la salle. Suffisamment de gens ont écouté le texte pour faire taire le bar. À 32 ans j'ai fait du slam quand le slam est arrivé à Montréal. Je me suis forcé à apprendre mes textes par cœur. Et à force de les répéter pour me les rentrer dans la tête, les phrases que j'avais écrites m'ont indiqué comment elles souhaitaient être rythmées. La vitesse et la recherche de rythme qui me guident quand je travaille, ça ne vaut rien pour la scène. C'est de la vitesse et du rythme silencieux. J'ai commencé à comprendre ça cette fois-là. Pour lire mes textes, il fallait que je reparte de zéro, je commençais une autre activité artistique. La scène de slam était parfaite pour les textes que j'avais écrits pour Vu d'ici. J'ai été invité à lire dans des endroits étranges. Dans une tente de l'ATSA une fois, une sorte de cafétéria pour les itinérants du centre-ville. Juste avant moi, un conteur s'est fait détruire par les itinérants. Le monde lui criait après. Une madame est montée sur scène, lui a arraché le micro des mains pour répéter « suce-moi à plotte suce-moi à plotte ». Personne ne voulait être là. Il aurait fallu des humoristes, pas un line-up pour Maison de la culture. J'ai commencé ma lecture en disant « inquiétez-vous pas, ce sera pas long ». Mon texte durait 4 minutes, je l'ai lu en 2. Après, un monsieur a échappé son bas mouillé dans la fournaise. Elle s'est étouffée puis on a entendu claclaclaclac, puis de la fumée noire en est sortie et la fournaise est repartie. Après ce soir-là, je n'ai plus jamais été stressé de lire nulle part. Dans un événement appelé Le cabaret de la chatte noire, le public était venu pour être diverti. Ils ont humilié Jonathan Lamy et sa poésie de chants de gorge. Danny Plourde a fait une crise, il a lancé son harmonica dans la foule. Bertrand Laverdure a essayé de les prendre de court en sabotant sa lecture. Moi sur scène, je me suis fermé à tout, j'ai eu une relation avec ma feuille uniquement. Je n'ai laissé rentrer personne dans notre intimité à la feuille et moi. J'ai fait des dizaines de lectures dans des bars où tout le monde était saoul, sur le bord de déraper. J'ai appris à choisir les textes avec les images frappantes, à laisser les propos plus fins derrière, à puncher quand il faut puncher, à souligner à gros trait les moments importants pour rappeler au public que dans le texte que je suis en train de lire pour lui, même s'il est plein de feux d'artifice, il dit une chose et une seule chose. Quand je souligne bien, la troisième grosse bière a l'impression que c'est par elle-même qu'elle a compris que je parlais de la même chose depuis le début. Alors la troisième bière se trouve intelligente et elle aime mon texte. Après des dizaines de fois dans les bars, j'ai lu dans une maison de la culture. Personne n'avait bu, personne n'était dissipé. J'ai lu comme si je répétais « écoutez-moi écoutez-moi » à un public qui écoutait déjà. J'en suis resté traumatisé. Et puis quand j'ai vu l'adaptation de Vu d'ici de Christian Lapointe, j'ai été marqué par ce que Jocelyn Pelletier arrivait à faire. Il performait certains de mes textes sans donner des coups de poing dans la face du public. Il faisait des pauses comme pour dire « c'est grave ce que je suis en train de dire », et tout le monde était d'accord. Pas besoin de feux d'artifice à toutes les dix secondes dans un théâtre. C'est ça qui me manquait, c'est ça que je voulais. J'y suis arrivé assez rapidement avec les ateliers que Christian Lapointe a généreusement adaptés pour mes capacités. Il ne s'agissait jamais de faire de la psychologie, de se rappeler des émotions pour les imiter. Il se concentrait sur la voix. Aujourd'hui chaque nouveau bout de phrase est une nouvelle idée qui vient d'apparaître et chaque nouvelle idée est meilleure que la précédente. Aujourd'hui, on fait la madame sur son balcon qui crie à sa voisine de l'autre côté de la rue, et elle crie juste pour passer par-dessus le bruit de la circulation, et le jeu c'est de faire apparaître la circulation dans la voix. Aujourd'hui on baisse la voix, baisse la voix, baisse la voix, baisse baisse baisse. Rien de plus dans les exercices. On s'est même pas rendus à dire « je » quand on dit « tu » ou à « se pardonner » ou à la plaidoirie au tribunal. Nous en avons fait le plus possible en dix jours d'ateliers.

À la fin du workshop, les employés de la Maison de la littérature sont venus assister à une répétition. J'ai vu Erika Soucy arriver et s'installer. Je suis resté à l'écart pour répéter mon texte. Puis quand le show a commencé, j'ai perdu tout le monde dans l'éclairage. À un moment, je parle de Vickie dans le monologue: « ... j'ai vingt-quatre ans et je pense à vickie gendreau qui avait le même âge quand elle est morte et je ne peux que rester sur le rivage... » J'ai senti des émotions arriver. D'une intensité paniquante. Ça ne s'était jamais produit à ce moment-là. Je me suis battu pour garder le contrôle. Sur scène, c'était facile à performer, je n'avais qu'à me concentrer à tuer tout ce qui sortait et à ne pas perdre le fil du texte. Quand la performance s'est terminée, les lumières se sont éteintes et j'ai revu Erika dans la première rangée, je n'y avais pas repensé et j'ai compris alors que cette partie du texte s'adressait à elle. Elle était la première spectatrice qui avait bien connu Vickie et quelque chose à l'intérieur de moi s'est adressé à elle pendant que moi, toute ma concentration, tout mon corps, étaient réquisitionnés par la performance, par la peur du blanc de mémoire seul sur scène, la peur de perdre le fil et de ne pas pouvoir le retrouver parce que la panique serait trop grande et bloquerait les pensées. Cette chose s'est reproduite à quelques reprises ensuite. J'ai beaucoup médité là-dessus. Mon prochain livre, je l'ai fait pour essayer de comprendre ce phénomène. Sur scène, je suis encore aussi timide, anxieux, effacé. C'est nécessaire pour qu'autre chose que moi se produise. Pour qu'on voie plus que moi en train de lire. Je dois m'effacer pour que vickie et les choses qui se sont réfugiées en moi pour ne pas disparaître puissent remonter. On peut baisser la voix jusqu'à ce qu'elle ne nous appartienne plus, l'avoir si basse qu'elle attrape des râlements d'émotion indéterminée.

Mathieu Arsenault

Suis-je seule quand j’écris?

de Louise Dupré

Texte tiré d’une série imaginée pour le 20e anniversaire de Rhizome et intitulée Suis-je seul·e quand j’écris? ╱ Neuf artistes et écrivain·e·s ayant collaboré avec Rhizome en disent plus sur leur expérience de création en arts littéraires. Louise Dupré revient sur son expérience de création du spectacle Plus haut que les flammes.

Suis-je seule quand j’écris? Devant la page blanche ou le clavier de son ordinateur, on se retrouve face à soi-même. Est-on seul pour autant ? La poète belge Claire Lejeune affirmait que l'écrivain est à la fois solitaire et solidaire. Solitude bénéfique, bien sûr, mais qui risque de devenir stérile si on se sent coupé de son milieu. Voilà pourquoi j’aime travailler avec des artistes d’autres disciplines : vidéastes, cinéastes, musiciens, artistes visuels, chorégraphes, danseuses, artistes de la scène. Ces collaborations me font découvrir en moi des tonalités inédites. C’est d’ailleurs par le théâtre que j’ai fait mon entrée sur la scène littéraire en 1975. J’enseignais alors à Thetford Mines et, en collaboration avec d’autres femmes — des professeures, des amies et des étudiantes —, j'avais écrit et présenté un show qui a été ensuite publié sous le titre de Si Cendrillon pouvait mourir! (Éditions du remue-ménage, 1980). Au début des années 2000, quand Brigitte Haentjens m’a demandé un texte pour le théâtre, j’ai accepté sans hésiter et j’ai écrit Tout comme elle (Québec Amérique, 2006), qui allait être présenté en 2006 à l’Usine C.

Puis je suis revenue à la poésie avec Plus haut que les flammes (Éditions du Noroît, 2010). Quel ne fut pas mon étonnement quand Marie-Ginette Guay a décidé de monter ce texte au Conservatoire d’art dramatique de Québec en me disant : « C’est un texte théâtral. » Je consacre beaucoup d'attention à la voix du texte, qui passe par le travail du rythme et des sonorités : je suis consciente de l'oralité de ma poésie. Et puis, dans Plus haut que les flammes, il y a deux personnages, une femme et un enfant. On y trouve aussi une trame narrative : la visite à Auschwitz de la femme, sa détresse devant les horreurs qui ont eu lieu dans ce camp d'extermination et, enfin, son retour à la paix intérieure grâce à l'amour de l'enfant près d'elle, qui veut continuer à rire, à jouer, à espérer. Grâce à Marie-Ginette Guay, je me suis rendu compte de la dimension dramatique de mon texte. Mon expérience de Tout comme elle avait-elle marqué inconsciemment ma poésie ?

J’ai été ravie que les Productions Rhizome aient le désir de monter un spectacle multimédiatique à partir de Plus haut que les flammes. J’avais pleinement confiance en Simon Dumas, dont j’avais vu plusieurs productions, et j'avais hâte de collaborer avec le compositeur Nicolas Jobin, que je connaissais de nom. J’aurais aussi l’occasion de rencontrer Jonas Luyckx, vidéaste belge qui avait tourné des images d'Auschwitz dans le cadre d'un projet sur Charlotte Delbo. Je savais que ce spectacle m'apprendrait beaucoup sur mon écriture.

Le passage d'un livre à la scène nécessite toujours une adaptation. Simon Dumas a eu la très belle idée de faire réciter mon texte par plusieurs personnes. Sur scène, il y aurait une narratrice principale, qui s'entretiendrait avec des voix hors champ, comme si elle établissait une conversation avec des alter ego, des personnages qui la confrontent ou appuient sa réflexion. Pour ce faire, il fallait découper le texte, le répartir entre les différentes voix, ce qui a provoqué des modifications. Plus haut que les flammes est écrit à la deuxième personne, un tu représentant un je qui se tient à distance de lui-même. Puisqu'il y aurait dialogue, il était primordial que la protagoniste s'exprime à la première personne, le tu étant réservé aux voix qui lui donneraient la réplique. Avec le recul du temps, cela semble une évidence mais, sur le coup, je craignais que mon texte ne soit défiguré. Au contraire, le spectacle permet d'en faire ressortir des nuances inédites : il n'est pas une illustration, mais bien une nouvelle interprétation, une réécriture du livre.

Cela, je l'ai compris plus profondément encore quand Simon Dumas a choisi les personnes qui endosseraient les voix hors champ. Il était clair pour le metteur en scène que j'assumerais le rôle de la femme sur la scène et il fallait trouver d'autres voix qui soient non seulement différentes de la mienne, mais différentes les unes des autres. Ce furent la comédienne et écrivaine Evelyne de la Chenelière, ainsi que les poètes Martine Audet, Catrine Godin et Annie Lafleur. À partir du troisième mouvement s'est ajouté le comédien Roland Lepage. En apportant un timbre de voix masculin, sa présence multiplie les interprétations possibles. La narratrice principale dialogue-t-elle tour à tour avec des voix intérieures et des voix extérieures ? Ou remet-elle en question son genre sexué ? Aux spectatrices et spectateurs de proposer leur propre lecture.

La vision de Nicolas Jobin a également été déterminante dans le spectacle. Dans une entrevue pour les Productions Rhizome, le compositeur affirme le 27 mai 2017 qu'il a eu l'impression, en lisant Plus haut que les flammes, que les « mots se substituaient à des sons ». Il avait le sentiment d'être devant une œuvre musicale, à cause de la découpe en mouvements, du phrasé, de la « façon de jouer avec les sons, de jouer avec les espaces, de jouer avec les silences aussi ». Ce n'est pas un hasard si Simon Dumas lui a confié le soin de décider quelle voix assumerait chacune des parties du texte. Nicolas Jobin a fait le découpage du livre et l'a divisé entre les différentes voix afin que celles-ci, à l'instar d'instruments dans une œuvre musicale, s'intègrent au magnifique oratorio qu'il a composé. Grâce à son travail, le texte et la musique ne font qu'un.

Plus tard, lors d'une résidence à la Maison de la littérature à Québec, Jonas Luyckx se joindra à nous et proposera à son tour sa propre vision en intégrant au spectacle des images d'Auschwitz. Pourtant, les couches d'interprétation successives ne se contredisent pas : le regard attentif de Simon Dumas a fait en sorte qu'elles se nourrissent les unes les autres et donnent au spectacle une pluralité de résonances qui favorisent une redécouverte du texte. Le passage à la scène aura été bénéfique pour Plus haut que les flammes.

Il aura été également bénéfique pour moi et me permet aujourd'hui de répondre avec assurance à la question : suis-je seule quand j'écris? Dans le lit qui me sert chaque matin de cabinet d'écriture, je suis habitée par tous les échanges que j'ai eus avec les artistes avec lesquels j'ai collaboré au fil des ans.

Louise Dupré



Mariage

de Martine Delvaux

Texte tiré d’une série imaginée pour le 20e anniversaire de Rhizome et intitulée Suis-je seul·e quand j’écris? ╱ Neuf artistes et écrivain·e·s ayant collaboré avec Rhizome en disent plus sur leur expérience de création en arts littéraires. Martine Delvaux rappelle ici le volet Prototype n°1 du projet de performance in(ter)disciplinaire Les oracles



Entre l’automne 2014 et le printemps 2016, un travail de collaboration a eu lieu entre Martine Delvaux (écrivaine), Manon Oligny (chorégraphe) et Marilyn Daoust (danseuse). Au fil des étapes de travail (à Québec, Montréal et Bruxelles), une forme a été trouvée alliant texte et danse, écriture et mouvement, le corps, la scène, le clavier et l’écran. Ainsi, une fille en série s’est faite et défaite. Devant public. En direct.

Je ne sais pas comment cohabitent les gestes et les mots, le corps et les lettres. On peut discuter longtemps de cette rencontre entre le monde matériel et l’imaginaire, sans jamais vraiment y arriver. Le mystère demeure. Quelque chose comme une énigme, impossible à résoudre : de quoi est faite cette rencontre? Est-ce qu’on danse des mots? Est-ce que le texte attrape la danse? Arrêt sur image. Les consignes sont claires : ne pas illustrer les mots. Ne pas décrire la danse. Pour que s’épousent texte et mouvement, il faut faire de la place entre eux, protéger les blancs, l’espace où ça se cherche. Rester dans la caresse, l’effleurement, rester en suspens. Pour qu’il y ait rencontre, entre l’écrit et le dansé, entre celle qui écrit et celle qui danse, je me dis qu’il faut protéger le malentendu. Abandonner le rêve d’une communion, l’amour fusionnel que nous servent les films, et défendre le clash, quand ça cogne, quand ça se fracasse, question de ne pas faire l’économie de la rencontre. Voilà le pari : se retrouver en face à face et apprendre à négocier. S’interroger pour vrai, remettre plusieurs fois le cadran à zéro, recommencer sans cesse. L’amour ne dépend pas d’un coup de foudre, d’une entente parfaite. Il repose, au contraire, sur de perpétuels coups de théâtre, et la mésentente dont se nourrit la création, cette entente qui repose sur le fait de rester à côté l’une de l’autre plutôt que mélangées, confondues et confuses, perdues. La rencontre entre écriture et danse a à voir avec l’amour parce qu’elle accepte l’inacceptable, construit à partir de ce qui se défait, échafaude avec des restes. Il faut pouvoir s’abandonner, baisser et ouvrir les bras, lâcher prise. Il faut accepter de céder une partie de qui on est et de ce qu’on a fait. Ouvrir ce qui était fermé, assouplir ce qui était rigide, creuser le fossé au lieu de vouloir remplir, écarter les brèches, accumuler les interstices. Et quand on a l’impression que rien ne va plus, quand la colère monte, les moments de panique, les vagues d’exaspération, une fatigue certaine devant l’exigence de la répétition, alors on sait que le travail se fait. Et il se fait au prix de soi. Travail de l’ombre, la rencontre vient avec une exigence de disparition : je ne peux pas être là, toute là, pas celle que je croyais être, pas celle qui arrive avec ses mots-boucliers, mots-grammaire, mots-dictionnaire. Celle-là doit laisser place aux mots-troués, apprendre à laisser aller, que les mots partent au vent et avec eux des phrases toutes faites, et la pensée qui s’était installée avec elle, en se croyant. Cesser de se croire. Quitter le fauteuil dans lequel on était assise, et rester debout, sur la pointe des pieds, pour tenter d’attraper quelque chose de fragile et de fuyant. Se rassoir un instant pour proposer encore autre chose encore une fois. Parce que c’est une affaire de proposition, demande en mariage perpétuelle. On fait des vœux, on échange des alliances sous forme d’idées. La scène est mise, tout le monde est en place, bientôt on entendra la marche nuptiale. Mais la célébration sera à recommencer, infiniment. Elle ne sera jamais aboutie, jamais arrivée, à refaire, présenter à nouveau, dans un serment de chaque instant. Si les amantes s’épousent, c’est pour être ensemble et séparés, dans un divorce qui a lieu au moment même où elles acceptent, oui, je le veux. Quand l’exigence de la distance accompagne le désir d’être liées. On ne sera jamais la même, malgré qu’on s’aime, on ne fera jamais une seule à partir de nous deux. C’est là l’histoire d’amour entre la danse et l’écriture, entre celle qui tisse les mots et celle qui fait bouger les corps. Et peut-être qu’au final, le mariage a lieu entre la robe et la peau, les muscles et les voiles de dentelle, mais comment savoir ce qui, entre les mots et le corps, est le plus vrai du vrai? Accepter de ne pas décider. Mettre en demeure, à jamais, la vérité. Accepter le saut dans le vide et l’absence d’un point d’arrivée, on marche sans horizon devant nous sinon celui d’une fin annoncée, le moment où ça va s’arrêter, coûte que coûte, le moment du spectacle. Si le mariage a lieu, c’est parce qu’il est sur le point de prendre fin. On habite le seuil, on tangue sur une crête, on trouve un point d’équilibre là même où on court le risque de tout perdre. De se perdre, avant tout. Dans la peur et dans la jubilation. Dans la douleur et dans la joie.

Martine Delvaux


Je m'excuse, je suis hors le livre

de Bertrand Laverdure

Texte tiré d’une série imaginée pour le 20e anniversaire de Rhizome et intitulée Suis-je seul·e quand j’écris? ╱ Neuf artistes et écrivain·e·s ayant collaboré avec Rhizome en disent plus sur leur expérience de création en arts littéraires. Bertrand Laverdure était un invité du 2Øᵉ de Rhizome à Québec le 12 mars 2020.  

Marcel Duchamp (mais il faudrait plutôt dire aujourd’hui Elsa von Freytag-Loringhoven) et Monty Cantsin ont ruiné ma vie.

Je ne vous souhaite pas cette thérapie d’endeuillé paternel par la performance trouble. J’ai tenté de réguler le cycle menstruel de mes pensées dépressives par la scène. Le spectacle littéraire ou la performance saoule m’ont servi de cris pathétiques dans un bureau de psychologue performatif. Devant vous, devant d’autres fous captifs du besoin de parler, fragiles de leur désir de traces, souvent exotiques dans leur façon de revendiquer leur absolu, je me suis montré en Quasimodo des pleurs, en diffuseur de nihilisme doux. J’ai toujours cherché à témoigner de la difficulté de vivre (comme dirait Cocteau) même dans l’opulence la plus crasse, le spectacle le plus commandité, perclus que nous sommes dans nos privilèges de bien gagné des corps dans notre monde de relaxation et de faillites permises. Ce qui m’a donné la première impulsion provient donc de l’ironie, de la dépression et du sang.

Je sais courir par les mots pour m’immiscer dans vos malaises sexuels, vos chaos personnels, vos monades chéries. Je suis le fils de plusieurs fous qui ont fait de moi un élève de la folitude, une caricature de Saint Antoine délirant dans le désert, un malade mental de l’épiphanie. Je suis le père de mille esclandres cachés dans mes textes. J’ai vénéré le cracheur de sang hongrois, lanceur d’alerte Sida et de promotion du mouvement néoiste au MOMA en 1988. J’ai ri avec l’hermétique casseur d’image, ce Duchamp devenu un cliché pire qu’impressionnistes dans le cœur des dévastataires du monde intérieur.

Première performance littéraire hors livre : Polyvalente Pierre-Dupuy, 1984.

Je n’avais que dix-sept ans lorsque je me suis crucifié dans la peine du monde à un festival de jeunes pseudo allumés des polyvalentes, moi, le glorieux produit du privé, déjà Lancelot du Lac vers son trou dans la piscine du temps. Un ami, nerd bouchervillien au talent d’improvisateur, habillé en Kraftwerk, brandissait devant moi une bombe aérosol de couleur rouge. J’avais crié devant tous que j’allais écrire un long poème sur scène, à l’endos d’une affiche quelconque, arrachée en un quelconque endroit, dans la polyvalente qui organisait ce festival. J’écrivis sur scène, live, accompagné d’une musique industrielle, crissante et claquante, exposé torse nu, pantalon new wave peau de vache, soulier italien pointu, ce poème qu’on attendait de moi. Mon orgueil de boulevard, ma vérité tendue, souhaitaient que je remplisse la feuille, cet endos du poster. Je voulais du plein. Ce que j’ai réalisé en composant un poème libre aux confins de l’immodéré dont je ne me souviens plus d’aucun petit mot. Je revois mon écriture galopante, pliant sous le poids de la pente, vrillée vers la droite, écrasée vers la fin en une tache moutonnante, un dépotoir à rimes et à métaphores artaudiennes. Je célébrais à cette époque ma lecture libératrice de L’ombilic des limbes.

Le poème écrit, la performance verbale couchée sur la poussière sèche de cette petite scène de cafétéria de la polyvalente Pierre-Dupuy, j’ai vendu aux enchères mon œuvre, lançant à tous qu’il fallait que l’un d’entre eux monnaie ma félicité, se procure ma célébration proclamante. Je me souviens qu’une jolie fille m’en avait donné un gros dollar. Sans doute ce qui correspond environ à un cinq dollars d’aujourd’hui. Mais avant de procéder à cet encan de poète, j’avais demandé à mon ami habillé en Kraftwerk de m’asperger généreusement les deux bras avec son outil de graffiteur. J’avais pris la pose christique, dans la spontanéité du cliché le plus vif, sans fard, déjà dit dans le monde du déjà dit, heureux de devenir une espèce de chrétien d’arène à Rome devant Dioclétien. J’avais lu sur Néron, Héliogabale et Caligula, mon préféré. Caligula a toujours été mon préféré, celui de Camus, ma référence. C’était à travers eu et lui que je retournais au cirque du vivant, dans cette joie grave de la scène.

Ma solitude me tenait alors en selle. J’avais encore cette beauté drue de la stupéfaction et de la certitude, du cœur gêné et de la mort droite. J’étais beau, petit et vif comme un théorème. Je buvais peu et je n’avais survécu alors qu’à la perte d’un père et à la sortie d’un virage un peu abrupt post liaisons presqu’angéliques avec trois filles d’exception qui n’ont pas déçu leur destinée.

En devenant livresque, on a cru que j’étais respectable.

Puis j’ai fini par publier dans les revues et au Noroît. À une certaine époque, Simon Dumas, que je venais de connaître, s’était mis à caricaturer les livres de mon éditeur. J’étais pris dans la roche et l’eau, la terre et les bulles mystiques. Autour des années 2000, après une nomination au Nelligan pour un livre publié au Noroît (que Simon, par ailleurs, continue à considérer comme mon meilleur livre de poèmes… avoir des amis paradoxaux ne sert à rien d’autre qu’à grandir), je me suis dit que mon chemin n’allait pas rester pâle. Qu’il me fallait retourner à Monty Cantsin et Kratwerk, Artaud et Elsa von Freytag-Loringhoven [1], Breton et Crevel. Je me suis alors lancé dans le hors livre avec une verve inégalée, cherchant à joindre la technologie et le poème mais surtout à matérialiser les maillages moins communs qui m’intéressaient entre poème et performance.

J’ai multiplié les projets de poésie sur scène, de poésie vidéo, de projets hors canon, hors validation rapide, en groupe, pour réunir les troupes, poésie/petits villages d’ici, poésie/métal, poésie/jackass/érotique et porno, poésie/duo avec Belge bio-hardcore, poésie et histoire arboricole de Montréal, je me suis donné aux groupes, pour mieux revenir à moi.

Entre les publications de livres de toutes sortes, romans, poésie, essai dans des maisons de bonne tenue d’ici, Le Quartanier, La Mèche, Mémoire d’encrier, La Peuplade, je carburais à la nouveauté, je ne cherchais que l’inédit, le retour à la déformation du médium, flirtant avec les Dadas (bien morts) et la profération artaudienne (c’était un peu du resucé, mais ça me permettait de crier fort), j’écrivais des monologues-poèmes, des messes sataniques-poèmes, des numéros d’humour noir en poésie en prose, des textes post-Gauvreau, à la Pennequin crieur, à la Prigent qui merdre en n’en revenant pas de son rythme syncopé. Ces performances je les donnais très saoul sur toutes les scènes criardes de l’underground de la vie littéraire et au Off-FIPTR, juste avant que tout le monde devienne un spécialiste du houblon et des micro-brasseries. Mon cinq minutes de gloire dans cette bauge à débauche culmina quand on me gratifia d’un macaron, arborant le leitmotiv du texte lu avec hargne et divagation en 2012, après les élections, au Off-FIPTR. Sur celui-ci, on avait donc imprimé mon slogan : « Kalachnikov tabarnak ».

C’était pendant mes grandes années de perdition. Ma phase blackout et exploratoire. Devenant vieux gras qui ne veut pas lâcher la jeunesse, amoureux de toutes, ouvert à tout dans le monde de l’affection circulatoire, rivière du sang des jours, qui renaissent puis retombent.

Suis-je seul quand j’écris ? Non, pas tout à fait, je réside là en pleine vigueur, près de mes cils qui tanguent et mes doigts qui pulsent sur le clavier. Je vis alors dans mes rêves de foule. J’existe dans l’anticipation des lecteurs/lectrices, je vois mille spectatrices mordantes qui oseront m’aborder. Je me vois délictueux en performance. Liquoreux hawaïen dans la ville d’Elvis. Je bascule dans une transe chamanique, entouré de disciples curieux.

Écrire c’est m’asseoir dans une tour d’où je peux voir mes rêves les plus francs et mes prétentions les plus vives occuper le terrain de mon horizon. Écrire c’est constater ma solitude minable et tout à la fois ma dépendance aux autres.

L’écriture-exhaltation, l’écriture-exutoire, l’écriture-fulgurance, l’écriture-antipublic, la mise en scène sardonique auront été les marqueurs de mon expérience de performance individuelle dans l’univers du hors livre.

Par delà ma phase Klaus Kinski

Tout récemment, je me suis intéressé à la réalité virtuelle. Je me pose encore la question : comment peut-on intégrer la poésie à un univers immersif de type artificiel ? Sans chercher à y répondre, je me suis tout de même mouillé. Je suis du type laborantin, pour moi la littérature est une vaste expérience de tentative interpersonnelle en mode lettriste. C’est ainsi que j’ai joint mon désir d’exofiction, à la poésie et à la réalité virtuelle, en me plongeant dans la vie du poète new-yorkais Frank O’Hara. Ce poète, élément important de l’école de New York, qu’on a comparé à Apollinaire, pour son inventivité verbale, m’aura accompagné pendant deux ans. Saisissant l’occasion de rendre hommage à deux poètes phares dans mon panthéon des fous salvateurs, soient O’Hara et Apollinaire, je ne me suis pas interrogé longuement quant à savoir comment procéder. Il m’a semblé de prime abord qu’il fallait composer des calligrammes en 3D, manipulables, ceux-ci à l’image d’objets évoquant la vie d’O’Hara à New York dans les années 50. Ce qui me stimulait dans ce projet était ce jumelage entre poésie, forme 3D et exofiction. Mon but esthétique : raconter une partie de la vie du poète new-yorkais en utilisant des formes qui rendent à la fois hommage à son inventivité, son appétit pour les arts contemporains et la nouveauté technologique.

J’aime cet aspect de mon travail hors livre qui implique que je sois un réalisateur, un idéateur qui va chercher des professionnels de toutes disciplines pour réaliser ses idées visuelles. Bien entendu, puisque je n’y connaissais rien en programmation sur des logiciels utilisés pour construire les univers immersifs des jeux vidéos, c’est dans le cadre d’une résidence de poésie et d’arts numériques à Issy-les-Moulineaux, au CUBE, que l’on m’a associé avec le talentueux modélisateur Hugo Arcier. Grâce à lui et au financement du Conseil des Arts du Canada, à trois ans de travail et plusieurs versions du projet (2015-2018), nous avons finalement réussi à produire cette installation en réalité virtuelle à 360 degrés dans un univers immersif qui a pour titre La chemise de Frank O’Hara que j’ai eu le bonheur de présenter en primeur à l’Agence TOPO à Montréal le 30 octobre 2019 et au MOIS MULTI, à Québec, du 3 au 7 février 2020. Tout a été conçu à partir de quatre poèmes tirés de ma série La chemise de Frank O’Hara, qui ont été transformés en calligrammes 3D manipulables sous tous les angles et autant de montages sonores des lectures de ceux-ci amalgamés à des extraits de musiques appréciées par O’Hara, entre autres. Montages créés lors d’une autre résidence d’écrivain exploratoire au CENTRE BANG ! à Chicoutimi en décembre 2016.

Maintenant où me lancer, à quoi m’attaquer ? J’aimerais partir loin, m’exiler, voyager avec la poésie, non pas partir en camion en suivant la migration vers le sud des papillons monarques comme Daniel Canty, quoique cette expédition m’a fait beaucoup rêver, mais trouver mon propre itinéraire, mon propre amalgame flore/histoire, poésie/nouveaux médium. J’aime la nature, je reste un amateur de territoires à explorer, mon projet Les Petits Villages et tous mes projets sur les arbres montréalais en attestent; je suis aussi un fervent amateur d’intégration de la poésie aux nouvelles technologies, mon projet O’Hara en témoigne. Il y a en moi autant un Klaus Kinski qu’un Marie-Victorin, un Michel Lemieux, une Huguette Gaulin qu’un Mahmoud Darwich. Mon immolation programmée en réalité virtuelle (à la Christian Lapointe performeur théâtral que j’admire) dans un champ dont je connais les plantes, tout en racontant l’histoire d’une lutte sociale perdue d’avance, moi, en exalté qui continue à dire son texte, à parler en poème tout en se réduisant en cendre, voilà un peu le summum de l’intégration des arts, de la poésie et de la science qui saurait me convenir.

Dans un avenir pas trop lointain, j’aimerais malaxer tout ça, fondre tous les médiums et toutes mes identités en une, partir très loin, découvrir flore et faune, habitants distants et croquer le tout avec des caméras 360 degrés ou tester d’autres médiums neufs.

La poésie n’explore pas assez, ne prend pas assez de risque.

Je compte bien y remédier.


Bertrand Laverdure

***

[1] L’urinoir de Duchamp, la pièce qui a ruiné ma vie, aurait été à tort attribuée à cet artiste conceptuel. Il s’agirait plutôt d’une œuvre de Elsa von Freytag-Loringhoven, poète dada, qui disait faire de « l’art agressif ». Sur la porcelaine, le R.Mutter, si on l’inverse, fait MUTTER et la mère de celle-ci serait morte d’un cancer de l’utérus. De plus, en allemand, si l’on prononce les deux mots d’un seul tenant, cela fait armut, soit pauvreté en langue germanique. L’artiste s’est suicidée en 1927. C’est à partir de 1950 que Duchamp a autorisé les reproductions de l’œuvre se l’attribuant sans ambages. Voir l’article : < ici >.


Am I alone when I write?

de Rachel McCrum

Texte tiré d’une série imaginée pour le 20e anniversaire de Rhizome et intitulée Suis-je seul·e quand j’écris? ╱ Neuf artistes et écrivain·e·s ayant collaboré avec Rhizome en disent plus sur leur expérience de création en arts littéraires. Rachel McCrum était du spectacle Drone / poésie / vision / vibration du Mois de la Poésie dans le cadre du 2Øᵉ de Rhizome à Québec.



‘What's that?
A little green fry or a mushroomy one?
Two lashed ovaries with prosciutto?
How long did she womb it, the feathery one?
Three days and four nights?’


(Whoroscope)

Alone to not-alone as silence to conversation. Conversation implies company. Do I have company when I write? I think I wish I didn't. I wish there was no company at all, just myself and some paper.

I think I think that would make me a better writer. It wouldn't. It doesn't. It would just be lazier and easier.

(That only suits for the writing part, of course. The bit-after-writing, the bit when I would like you to listen to what I've written, thankyouverymuch, I would like to be as not-alone as possible and have many people around who will support and welly me up with nice words. That's why writers are selfish fuckers, require much indulgence, and don't make for very reliable friends.)

Too much of your own company is crazy-making after a while. We walk the same track round and round. Need someone else to come in like a meteorite, knock us out of the field.

You have to be choosy about the company though. There's a bit too much general company these days, bit too much chatter.

The last thing I wrote was about tongues. I think we're in a time where we're all very fond of the sound of our own tongues waggling. I read something about St Antony, patron saint of lost things. When he died, his tongue refused to rot. They dug him up thirty years after his death and his tongue was still there, all fleshy and lolling about – presumably – in his dry bone skull. What a bloody awful thing. Imagine if our tongues never died. Still yabbering away for all eternity.

I read that, and I was angry about all us yabbering away, all the time, and I wanted to go and spend some time with Samuel Beckett. I've been thinking about Beckett. I think he'd have enjoyed Quebec. The irrepressible contradictions of a place trying to be two, three, many things at once. Everyone talking in parallel tracks all the time. The whiff of exile. No resolution. Aye, I think he'd have enjoyed this.

I've been here for just over three years now, and it's done strange things to my tongue. It feels out of shape. I'm long from home, and the tongue is always rooted in the place you were born. Get too far for too long, the tongue gets all stretched and pinced, stuck at the front of the mouth. That's the exciting bit of the tongue, the tip. That's where you can flirt. Stick it out a bit, taste things. Be not-alone. But you need to roll it back once in a while. Give it a rest. Otherwise you forget how to wiggle it right. I'm tired of having to be careful in two languages here. I can't write careful. I need to and find some Irish/Northern Irish. The Irish fuck about with the English language in a way that is resistance and mischief in equal measure, and feels like going home.

‘Ah the banner
the banner of meat bleeding
on the silk of seas and the arctic flowers
that do not exist.’


(Eneug 1)

Beckett's poetry is really Full Metal Beckett. A little goes a long way, without the distraction of characters to dilute it. If the plays are like being a room full of bits of Beckett, being alone with the poetry is like being on an incredibly intense first date. There may only ever be one. The man's charismatic, self-absorbed, in love with his own misery, hypochondriac, and fully aware of how clever he is. He's been having his own conversations for year - you're just one more member of the audience. It's not the most giving of relationships, but if you can take what you need from it and not lose yourself, you'll be alright.

‘there was a happy land
the American Bar
in Rue Mouffetard
there were red eggs there
I have a dirty I say hemorrhoids
coming from the bath’


(Sanies II)

It strikes that Beckett managed to get himself canonised as the patron saint of isolation. That iconic image of the big floating steely head. The women reduced to sandpits or footsteps or a mouth. Sure, Vladimir and Estragon have an iconic everlasting boy's club going on but even that's in the middle of nowhere. It's bollocks, of course – Beckett had galaxies orbiting round him, past, present, and future, as befitting a miserablist charismatic man styling as a sole isolated alone genius in the world. He pulled that one off beautifully.

‘the steam the delight the sherbert
the chargin of the old skinnymalinks
slouching happy body
loose in my stinking old suit’


(Sanies II)

But for all that. Look at the flippant joy of those syllables flapflopping about like fish out of water, only to please themselves. Read it out loud to yourself. Wouldn't it bring a smile to your face? Wouldn't it make ready you to go back out for company? Wouldn't it loosen the tongue?

Rachel McCrum





En écho à mes grands élans

de Juliette Bernatchez 


Texte tiré d’une série imaginée pour le 20e anniversaire de Rhizome et intitulée Suis-je seul·e quand j’écris? ╱ Neuf artistes et écrivain·e·s ayant collaboré avec Rhizome en disent plus sur leur expérience de création en arts littéraires. Juliette Bernatchez, notre complice de bureau, aussi codirectrice du Mois de la Poésie. 


J’ai récemment écrit un texte pour la soirée de financement d’un collectif de théâtre documentaire féministe. Les Reines explorent la solidarité féminine et le rapport des femmes au pouvoir, par l’entremise d’un spectacle qui pourrait s’apparenter à un essai théâtral.
Je devais écrire sur ce thème, mon rapport au pouvoir en tant que jeune femme, universitaire, autrice. Je terminais en disant que j’aimerais être une femme de parole, comme celles qui m’ont précédées. Je montais une filiation, je nommais certaines femmes de lettres, artistes, qui accompagnent mon parcours en tant que créatrice. Des femmes telles que Pauline Julien, Anne-Claire Poirier, Anne Hébert ou Geneviève Desrosiers. Je terminais en disant que, contrairement à ces femmes, je n’avais pas de porte-voix à offrir, car j’avais du mal à ne pas égarer le mien.

Si j’égare souvent mon porte-voix,
comment puis-je avoir la légitimité d’en offrir un aux autres;
comment puis-je identifier ma parole militante, intellectuelle et créatrice comme étant porteuse de sens, si mon sentiment d’imposture prend parfois toute la place;
comment puis-je me sentir adéquate face à tout ce qui se fait et à tout ce que j’ai envie de créer.

Ces questionnements persistent et traversent mon quotidien de récente diplômée, d’autrice, de travailleuse culturelle. Car il faut dire, j’ai les moyens de travailler à ce pour quoi je travaille.
Je suis privilégiée, éduquée, sortie du deuxième cycle universitaire sans dette, ou si peu.
J’ai un mode de vie sain, des passe-temps, des ami·e·s.
J’ai une bonne gestion de mes finances, de mon temps.
Je n’ai étonnamment pas besoin de psychothérapie.
Et je ne me tanne jamais de manger des sandwichs aux tomates.

Mais je dois dire que je cherche constamment les moyens de mes ambitions.
Mes idées dépassent souvent la juste mesure, par leur nombre ou leur contenu.
Je dis oui à toutes les opportunités.
Je veux toujours tout faire pour que tout le monde ait du fun.
Je fonce dans le tas. J’aimerais symboliquement foutre le feu partout.

* * *

J’ai écrit en silence tout au long de mon baccalauréat. J’ai aligné les mots compliqués, rédigé des phrases que je ne serais jamais capable d’énoncer en un souffle. J’essayais constamment de justifier ma place dans le rang des universitaires. Une tentative pour être adéquate.

Je me suis longtemps identifiée comme une étudiante en littérature.
J’ai complété un baccalauréat et une maîtrise en histoire littéraire. Je me suis spécialisée en littérature des femmes québécoises pendant la période de la Révolution tranquille. Ça a été un gros morceau de moi-même. Je commence tranquillement à oublier ces grands moments de down, lorsque l’idée de tout crisser-là t’attend au seuil. Mais je me rappellerai toujours des très grands highs. Mon plus vertigineux a été le jour où j’ai trouvé un article de journal que je cherchais depuis plus de six mois. Je ne pouvais pas déposer mon mémoire sans avoir trouvé cet article. Je m’étais rendue plusieurs fois à la BANQ du Vieux-Montréal pour chercher dans les fonds d’archives, j’avais contacté le journal, épluché les microfilms. Je l’ai finalement trouvé à la bibliothèque de l’Assemblée nationale, littéralement à deux pas de chez moi. Je suis pas mal certaine qu’il n’y a pas un trip d’ecstasy qui vaille ça.

Ce n’est que depuis peu que j’écris délibérément comme j’aimerais livrer mon texte. Je dis délibérément, car à un certain moment dans mon parcours, le désir m’est venu de vulgariser mes recherches en participant à des colloques et à des tables rondes. Des lieux où il était nécessaire que mes raisonnements soient limpides par l’unique moyen de ma voix et de mon corps comme support. J’ai donc commencé, sans le savoir, à rédiger tout haut. J’ai saisi l’opportunité de livrer dans le porte-voix.

C’est à ce moment que j’ai compris que je pouvais réaliser des recherches intellectuelles sans toujours chercher à le faire au moyen de mots inaccessibles ou de tournures de phrases empesées. Plus encore, j’ai compris à ce moment que je pouvais appartenir à ce monde sans avoir à me justifier sans cesse.

De la même façon, j’ai pris du temps à me convaincre que j’étais autrice, ou quelque chose qui s’en rapproche. C’est évidemment le capital symbolique qui a assuré cette légitimation. J’ai reçu une bourse et j’ai automatiquement été comprise dans les rangs.

J’en suis à mes débuts.
Mais je crois que j’aurai toujours du mal à décrire ma démarche artistique en poésie. Elle est basée sur mon constant tiraillement. Sur mon ambivalence. Sur ma volonté de déconstruire.
J’ai envie que ma démarche elle-même soit fluide et équivoque.

J’ai aussi envie qu’elle soit anti-cérébrale. Cela implique que mes textes ne soient pas écrits par mon intellect. Cela implique que je laisse tout sortir, surtout mes feelings les plus bruts, les plus spontanés. Tout ne doit pas être trop réfléchi, trop raisonné. J’ai la volonté que mes écrits soient parlables.

C’est pourquoi je persiste à écrire tout haut.

Si je repense à ce porte-voix inutile lorsque inutilisé, à ce porte-voix égaré, perdu quelque part entre l’effroi et l’imposture, je pense surtout à l’auditoire qui écoute, réagit, hoche la tête, les yeux grands comme des deux piastres. À l’auditoire qui me trouve absolument décomplexée, à mon aise, même si je demeure foudroyée par la peur de l’humiliation.

Pour cet auditoire, je reconnais l’importance d’articuler.
Je reconnais l’importance d’ordonner les mots les uns après les autres.
Je reconnais l’impuissance de ma voix rauque et la nécessité de m’en servir.
Mon porte-voix de plastique comme écho de mes grands élans.

Maintenant, c’est systématique.
Je pense à l’auditoire, cette ou ce destinataire, à qui je pourrais très bien prêter le porte-voix. Et je commence tranquillement à changer de discours dans mon rapport à l’écriture et à la performance.

Je ne crois pas qu’il me faille un porte-voix personnel, un porte-voix qui est mien, pour amplifier la parole des autres. Je peux être celle qui, parfois, tient le porte-voix. Celle qui porte la parole des autres au moyen de mes recherches ou de mon travail auprès des organismes culturels. J’estime que j’ai la volonté et l’aptitude de mettre les autres de l’avant, de nommer, de réunir.

Avec mon besoin de transparence et de bouleversements, je me sais absolument perméable face aux mots et aux choses. J’ai besoin d’être traversée par ce que je lis, ce que j’entends, ce que je vois. Je dois être mise face au mur. J’ai besoin d’avoir la possibilité de changer d’idée, de me tromper et de rectifier le tir par mes propres moyens. J’ai besoin de ressentir très fort le vertige de ma solitude de lectrice, d’amie, d’amante. Pour mieux foutre le feu.
Je dois être exigeante pour moi-même.
Tout cela m’appartient.

Mais « suis-je seule quand j’écris »? J’ose dire que non.
Je suis accompagnée de ces artistes, ami·e·s à qui j’ai prêté le porte-voix, celles et ceux qui me l’ont prêté. Je suis accompagnée de ces femmes et hommes qui m’ont précédée, celles et ceux que j’ai lu·e·s, celles et ceux que j’ai côtoyé·e·s. Je suis accompagnée de mes amoureux manqués, de mon militantisme discret, de mes humeurs variables. Je suis donc absolument certaine que je ne créerai jamais seule.

Juliette Bernatchez

Le Coeur sacré de Jeanne-Mance

une coproduction de Rhizome et du Petit Théâtre du Vieux-Noranda

Jeanne-Mance Delisle, 40 ans de ​création
spectacle en production
​à été présenté au Petit Théâtre du Vieux-Noranda 
du 19 au 21 août 2021

© photo : Ariane Ouellet

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Certaines femmes à la grande pulsion de liberté ont tout remis en question, tout mis à plat sur la table : le patriarcat, le modèle familial traditionnel, la sexualité. Elles ont ouvert un chemin, brisé le carcan, défriché et expérimenté. Elles ont joint la parole à la pensée et les actes à la parole. Elles ont mis leur plan à exécution, ont eu des amants, des maîtresses, des enfants. Elles ont réinventé leur vie. Elles ont laissé derrière elles une trace révolutionnaire de ce qui fut certainement le début d’un mouvement qui continue aujourd’hui d’exploser.

Jeanne-Mance Delisle est de celles-là. Dans son œuvre, tout en exposant les travers hypocrites de sa société, elle a cherché à toucher à ce que l’Être humain a de primitif, d’avant la vie en société. Un retour aux origines. Quarante ans plus tard, qu’est-ce qui a tenu et qu’est-ce qui a cédé de cette repensée du monde?

Deux écrivaines de générations différentes se sont immergées dans l’œuvre de Jeanne-Mance Delisle : Sonia Cotten, directrice artistique et poète, et Erika Soucy, dramaturge, scénariste et poète. Elles ont questionné l’œuvre et projeté leur sensibilité mais aussi leur posture citoyenne, à la rencontre de l’univers de Delisle, de ses personnages, de ce qu’il.elle.s vivent et de leur sacrifice. Cette production, misant sur l’interdisciplinarité et mettant au centre les arts performatifs plutôt que le théâtre traditionnel, offre aux spectateur.tricess les codes des œuvres qui sont présentées, les mettant en contexte. Elle questionne l’œuvre de Jeanne-Mance et provoque chez chacun.e une réflexion sur ses croyances, convictions, préjugés, conditionnements et vérités.

Sur scène : de la musique live, une comédienne et un comédien en plus de la poète. L’autrice, qui tient ici un rôle proche de la conférencière-analyste, sera présente sur scène ou en téléprésence selon de la situation que nous connaissons.

Chez ces dernières, la rencontre est comme un choc souvent, mais l’impact n’a pas lieu au même point de l’être chez l’une et chez l’autre. Chez Cotten, c’est dans sa fibre même, dans les lignes de force du territoire. Chez Soucy, c’est dans la chair. Et la scène devient une zone confrontante où des écrivaines questionnent une œuvre et ses personnages, auxquels on a insufflé vie pour l’occasion.

On est dans #metoo, la censure, la famille, la tragédie ordinaire, l’aveuglement volontaire mais surtout, on est dans la notion de sacré. On est dans la réflexion face à sa propre violence; la petite, l’individuelle, la collective, la dénigrante, la familiale, à travers une œuvre magistrale qui propose une plongée vertigineuse dans le monde secret et obscur de l’âme humaine.

C’est 1980 et c’est 2020. Le débat est tendu, les arguments abrasifs; une étincelle pourrait mettre le feu. Revisiter cette œuvre coup-de-poing s’échelonnant sur 40 ans était nécessaire et a abouti à un spectacle dérangeant, pertinent, percutant. Et c’est une façon de soutenir les artistes qui créent dans les régions, une façon de célébrer une œuvre féministe et les 40 ans d’Un oiseau vivant dans la gueule qui, rappelons-le, s’est tout de même mérité le prix du Gouverneur général en 1987.

« Les personnages de Jeanne-Mance Delisle, animés de pulsions animales, surpris en flagrant délit de passion, sont parmi les plus forts de notre littérature. »
— Stéphane Lépine

Une création initiée par le Petit Théâtre du Vieux-Noranda / Les Zybrides en coproduction avec Productions Rhizome

Direction artistique du projet : Sonia Cotten
Mise en scène : Simon Dumas
Direction de production et assistance à la mise en scène : Marylise Gagnon
Adjoint de production : Luca Mancone
Scénographie : Julie Mercier
Chorégraphie : Audrée Juteau

Extraits des textes de Jeanne-Mance Delisle (éditions de la Pleine Lune) :

Un « reel » ben beau ben triste (1994)
La bête rouge (1996)
Un oiseau vivant dans la gueule (1987)
Ses cheveux comme le soir et sa robe écarlate (1983)

Textes : Sonia Cotten et Erika Soucy
Jeu : Valérie Côté et Stéphane Franche
Interprétation des textes : Sonia Cotten et Erika Soucy
Conception musicale : Marie-Hélène Massy-Émond et Jean-Philippe Rioux-Blanchette
Conception des éclairages : Lyne Rioux
Direction technique et Intégration technologique: Valentin Foch
Communication et découvrabilité : Camille Barbotteau et Marika Mercier

Informations : projets@petittheatre.org 

   



             



BIOGRAPHIES
Jeanne-Mance Delisle est Abitibienne de souche, d'âme et d'esprit. Dramaturge, romancière, nouvelliste, elle a remporté le Prix littéraire de l'Abitibi-Témiscamingue pour sa pièce Un «reel» ben beau, ben triste en 1978. En 1987, elle a reçu le Prix littéraire du Gouverneur général du Canada pour Un oiseau vivant dans la gueule et, en 1991, le Grand Prix de la prose du Journal de Montréal, pour ses Nouvelles d'Abitibi (Éditions de la pleine lune, 1991). Jeanne-Mance Delisle est aussi l'auteure de divers monologues (Femme d'un bûcheron, Musée canadien des civilisations) ainsi que de courtes pièces non disponibles au CEAD. Ces ouvrages peuvent être demandés directement à l'auteure. Un «reel» ben beau, ben triste a été joué à Rouyn-Noranda (Théâtre de Coppe), à Québec (Théâtre du Bois de Coulonge, Théâtre La Bordée) à Gatineau (Théâtre de l'Île), à Montréal (Théâtre du Nouveau Monde). La traduction écossaise The Reel of the Hanged Man, de Martin Bowman et Bill Findlay, a été produite à Édimbourg (et aussi en tournée à Glasgow, à Stirling, à Paisley et à Lerwick) en 2000, où elle a connu un énorme succès. Un oiseau vivant dans la gueule a été présenté au Festival de théâtre des Amériques et au Théâtre de Quat'Sous. Sa traduction anglaise, A Live Bird in Its Jaws, signée Yves Saint-Pierre, a été jouée à Toronto et sa traduction écossaise, A Live Bird in the Mouth, de Martin Bowman, sera produite en Écosse au cours de la saison 2009-2010.


© photo : Yves Richard 


Sonia Cotten, direction artistique, écriture et interprétation des textes
Poète québécoise née en 1974 en Abitibi-Témiscamingue, au Québec. Elle a publié quatre recueils aux Éditions Poètes de brousse, et deux recueils pour enfants.Deux fois récipiendaire d'une bourse du Fonds dédié aux arts et aux lettres de l'Abitibi-Témiscamingue, elle présente ponctuellement son travail sur les scènes du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l'Europe grâce aux bourses de déplacement du CALQ entre 2007 et 2015. Elle a remporté, en 2015, le 1er prix du concours de poésie Geneviève-Amyot. Vient de paraître un premier roman jeunesse, Cours, Ben, Cours!, coécrit avec Philippe Garon, de Gaspésie, et publié chez Bouton d’or Acadie.

© photo : Hector Vallet


Erika Soucy, écriture et interprétation des textes
Née en 1987 à Portneuf-sur-mer, sur la Côte-Nord. Autrice, chroniqueuse et comédienne, elle est de la promotion 2010 du Conservatoire d’art dramatique de Québec. On lui doit les recueils de poésie Cochonner le plancher quand la terre est rouge (Trois-Pistoles, 2010), L’Épiphanie dans le front (Trois-Pistoles, 2012) et Priscilla en hologramme (L'Hexagone, 2017). Son premier roman, Les murailles (VLB éditeur, 2016), a remporté le Prix de création littéraire de la Bibliothèque et du Salon international du livre de Québec et est porté à la scène en avril 2019, au Théâtre Périscope. L'adaptation théâtrale du texte s'est d'ailleurs méritée une nomination au Prix Michel-Tremblay 2019.

© photo : Hugo B. Lefort


Simon Dumas, mise en scène
Simon Dumas est un artiste interdisciplinaire dont les racines sont plongées dans la littérature. Auteur, il a fait paraître cinq livres de poésie dont Mélanie (2013) et Révélations (2016) aux éditions de l’Hexagone. Il est aussi, depuis maintenant vingt ans, producteur et metteur en scène de spectacles interdisciplinaires, notamment pour le compte de Rhizome dont il est le cofondateur et le directeur général et artistique. Invariablement, ces projets prennent leurs assises sur des textes littéraires et font participer les auteurs à des processus collectifs de création. Inversement, des artistes d’autres disciplines se frottent aux écrivains. Ce sont des processus de lecture et de rencontres qu’il tente de mettre en branle, lecture littéraire, lecture interdisciplinaire et « traduction » d’un langage artistique vers un autre. Simon Dumas vit à Québec. Il est né en 1976.


Marylise Gagnon, direction de production et assistante à la mise en scène
Diplômée du Project Management Institute de la Pennsylvanie et de Gestion et Technique de Scène à Montmagny, Marylise possède une solide expertise en gestion de projet dans le monde du spectacle, des événements et des installations. Passionnée par son métier, elle cumule les expériences diverses et développe une polyvalence appréciée par ses collaborateurs. Entre autres, elle oeuvre à titre de directrice de production chez Rhizome et comme directrice de tournées internationales pour Ex Machina. Depuis toujours, elle a soif de nouvelles connaissances et compétences complémentaires à la gestion de projet. C’est ce qui l’a poussée à entreprendre récemment un certificat en analyse des aystèmes d’affaires à l’Université Laval.


Julie Mercier, scénographie
Julie Mercier vit et travaille à Rouyn-Noranda. Artiste de la relève, ses pratiques sont multiples (arts visuels, peinture, théâtre, danse, scénographie, arts du cirque, improvisation), bien que sa formation soit d’abord en arts visuels (Major in fine arts : Concordia). On peut voir ses peintures à la galerie Rock Lamothe, et on reconnaît son travail à la craie dans différents cafés de Rouyn-Noranda (Saint-Exupéry, Gisement). Elle fait partie de l’équipe de création du Cirque des frères Collini et a joué dans plusieurs pièces de théâtre locales (Fiasco!, Boeing, Boeing!, etc.).

© photo : Hector Vallet


Audrée Juteau, chorégraphie
Artiste en danse, Audrée Juteau obtient son diplôme de EDCM (LADMMI) en 2003. Interprète chevronnée, elle travaille avec plusieurs chorégraphes et compagnies tels Katie Ward, Deborah Dunn, Estelle Clareton, Aurélie Pedron et la Fondation Jean-Pierre Perreault (dans l’ultime tournée de Joe). Récipiendaire de la bourse DanceWeb 2010 — ImPlusTanz (Autriche) et du prix chorégraphique David-Kilburn (2015), elle termine sa maîtrise en danse contemporaine à l’Université du Québec à Montréal en 2016. Audrée réalise ses premières expériences chorégraphiques au sein du groupe The Choreographers. La porosité entre la performance et la vie la fascine et en 2012 elle décide d’entreprendre sa propre démarche. S’en suit une série de créations : Poisson (2013), Youme (2013), Sam affecte (2015), Les Strange strangers (2016)... En 2018, Juteau met sur pied L’Annexe-A, organisme de création et de soutien aux artistes situé dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue.

© photo : Hector Vallet


Lyne Rioux, conception des éclairages
Diplômée en études cinématographiques de l’Université de Montréal en 1992, Lyne Rioux est une professionnelle dans le domaine du spectacle en Abitibi-Témiscamingue depuis 1997. En plus de faire partie de l’équipe du Théâtre du Cuivre depuis vingt-cinq ans, elle exerce comme travailleuse autonome les rôles de conceptrice des éclairages, régisseure, directrice de tournée et technique.

© photo : Louis Jalbert


Valentin Foch, direction technique et Intégration technologique
Valentin c’est un p’tit gars qui vient d’la France et qui a décidé de devenir adulte dans le grand nord québécois, et plus précisément en Abitibi-Témiscamingue. Diplomé d’une maîtrise en création numérique, Valentin est le maître d'oeuvre de projets numériques du Petit Théâtre du Vieux Noranda autant dans l’accompagnement des artistes que dans l’intégration technologique dans les arts vivants. Créateur, Valentin développe des oeuvres où il détourne les objets du quotidien en cherchant à humaniser l’artificiel et à explorer l’âme des nouvelles technologies. Sa pratique artistique s’oriente autour du codage, du mapping et de la récupération de matériaux incongrus pour créer des machines électrométriques qui répondent aux stimuli humains. Il a également cofondé, en 2016, le collectif d’artistes numériques CrocoDeal Dunil.


Valérie Côté, jeu
Bachelière en travail social et intervenante auprès des communautés, Valérie Côté met les arts de la scène au cœur du développement humain. Issue du milieu de l’improvisation, elle est active sur les scènes de l’Abitibi-Témiscamingue depuis une quinzaine d’années. Elle a oeuvré dans plusieurs projets de théâtre d’intervention, et particulièrement dans des spectacles de théâtre fondés sur des improvisations à partir des récits de vie des spectateurs. Cofondatrice des Productions Côté-Vivard, elle a réalisé plusieurs tournées de sensibilisation sur des enjeux sociaux. En 2017, elle fonde Le Théâtre Enraciné qui propose des services de théâtre d’intervention (Projet Odabi), d’animation et de formation théâtrale. En janvier 2018, elle a rejoint l’équipe d’Inven(taire) à vif, production du Théâtre du Tandem. Polyvalente, audacieuse, elle passe de monologues d’humour au théâtre de récit, en passant par le coaching en écriture, la mise en scène et le jeu dramatique.

© photo : Charles Roussel


Stéphane Franche, jeu
Stéphane Franche est un artiste aux multiples talents : improvisation, gymnastique acrobatique, doublage, animation et réalisation cinématographique. Formé à l’Option-Théâtre du Cégep de St-Hyacinthe, il a poursuivi ses études au baccalauréat en Art dramatique à l’UQAM. Parmi ses réalisations au cinéma, on le retrouve en tant que comédien dans Under a Leaden Sky, film primé au Gala des Jutra, À tous ceux qui ne me lisent pas, Le Banquet, Vigile, Au pied du mur et Plume. À la télévision, il a incarné Alain Chevalier dans le téléroman Watatatow jusqu’en 2005. On l’a vu également dans Toi & Moi ainsi que dans plusieurs émissions. C’est toutefois au théâtre que Stéphane a été le plus actif. On a pu le voir dernièrement dans Bande de Bouffons au théâtre du Tandem mise en scène par Jacques Laroche. Stéphane a aussi prêté sa voix à de nombreuses productions, que ce soit en publicité, doublage ou surimpression vocale.

© photo : Julie Beauchemin


Marie-Hélène Massy Emond, conception musicale
Autrice-compositrice-interprète issue de la tradition québécoise des chansonniers. Son cycle de création actuel s’articule autour du féminin en région-ressource. Intéressée par les thèmes de la compromission, de la solitude et de lien au territoire, elle développe dans ses œuvres sonores (hörspiel) et scéniques l’esthétique artisanale du fait-main à partir d’une posture écoféministe. Depuis trois ans, elle s’associe à différents artistes et artisans du théâtre au Québec, en France et en Italie pour réfléchir et créer des projets destinés aux lieux non-dédiés et à l’espace public. Tels qu’avec L’Inven(taire) à vif, de 2017 à 2018, avec le Théâtre du Tandem, le projet Piazza della Solitudine avec le Collectif Wundertruppe. En 2019, elle lance son album La cendre et le miel.


Jean-Philippe Rioux Blanchette, conception musicale
Jean-Philippe Rioux-Blanchette est un artiste de la relève, multi-instrumentiste, preneur de son et obsédé des textures sonores. Il est revenu s’installer dans le Nord-Ouest québécois après une maîtrise en sociologie. C’est depuis ce retour qu’il multiplie les projets musicaux et sonores, comme musicien, concepteur sonore, preneur de son ou autres tâches connexes (Ma Noranda, Les Chiens-Loups, Les Zybrides 4.0, résidences artistiques, etc.). Il travaille les notes et non-notes dans une démarche conceptuelle. Pour lui, l’imagination est matérielle et les sons sont une manière d’en marquer le relief.


Les arts littéraires et la pluralité des pratiques

Mini documentaire

Mini documentaire sur les arts littéraires et la pluralité des pratiques avec, par ordre d'apparition : Jean-Yves Fréchette ·Yves Doyon · Mathieu Arsenault · Nicole Brossard · Vanessa Bell · Nicolas Jobin · Louise Dupré · Simon Dumas · Marco Dubé 

Caméraman/monteur : Marco Dubé


Une présentation réalisée grâce au soutien du Conseil de la culture, à l'occasion du Lancement de Confluence. À la rencontre de la littérature d'ici




Nicolas Jobin

​Entretiens avec des écrivain•e•s

Rhizome met en scène des écrivains est d'abord un projet de visibilité de l'organisme afin d'expliquer au public un de ses rôles les plus importants, soit la production de spectacles littéraires mettant en scène des écrivain-e-s. Dans ses élans, Rhizome se prend au jeu et décide de monter de courtes vidéos sur ces écrivains qui font état de leur travail au sein de divers projets avec l'organisme. Une fois lesdites capsules publiées, l'équipe se rend compte de la qualité des enregistrements, qui dépassent largement le concept initial pour offrir au public de précieux entretiens sur la démarche artistique des auteurs, leur vision, leurs difficultés autant que leurs aisances, dans leur processus de création. ​​

Nicolas Jobin, artiste lyrique multidisciplinaire et communicateur

Rencontre avec Nicolas Jobin : 




Crédits et partenaires

Production Rhizome © 2017
Montage : Virginie Savard et Ariane Lehoux
Caméra :  Virginie Savard ​​

Érika Soucy

​Entretiens avec des écrivain•e•s

Rhizome met en scène des écrivains est d'abord un projet de visibilité de l'organisme afin d'expliquer au public un de ses rôles les plus importants, soit la production de spectacles littéraires mettant en scène des écrivain-e-s. Dans ses élans, Rhizome se prend au jeu et décide de monter de courtes vidéos sur ces écrivains qui font état de leur travail au sein de divers projets avec l'organisme. Une fois lesdites capsules publiées, l'équipe se rend compte de la qualité des enregistrements, qui dépassent largement le concept initial pour offrir au public de précieux entretiens sur la démarche artistique des auteurs, leur vision, leurs difficultés autant que leurs aisances, dans leur processus de création. ​​

Érika Soucy, poète, romancière et dramaturge

Rencontre à la Maison de la littérature avec Erika Soucy :






Crédits et partenaires

Production Rhizome © 2017
Montage : Virginie Savard et Ariane Lehoux
Caméra Virginie Savard 

Mélissa Verreault

​Entretiens avec des écrivain•e•s

Rhizome met en scène des écrivains est d'abord un projet de visibilité de l'organisme afin d'expliquer au public un de ses rôles les plus importants, soit la production de spectacles littéraires mettant en scène des écrivain-e-s. Dans ses élans, Rhizome se prend au jeu et décide de monter de courtes vidéos sur ces écrivains qui font état de leur travail au sein de divers projets avec l'organisme. Une fois lesdites capsules publiées, l'équipe se rend compte de la qualité des enregistrements, qui dépassent largement le concept initial pour offrir au public de précieux entretiens sur la démarche artistique des auteurs, leur vision, leurs difficultés autant que leurs aisances, dans leur processus de création. 

Mélissa Verreault, écrivaine

Mélissa Verreault était de la Saison 2 de Tenir Salon ​:




Crédits et partenaires

Production Rhizome © 2017
Montage : Virginie Savard 
Caméra :  Virginie Savard et Ariane Lehoux

Vanessa Bell

​Entretiens avec des écrivain•e•s

Rhizome met en scène des écrivains est d'abord un projet de visibilité de l'organisme afin d'expliquer au public un de ses rôles les plus importants, soit la production de spectacles littéraires mettant en scène des écrivain-e-s. Dans ses élans, Rhizome se prend au jeu et décide de monter de courtes vidéos sur ces écrivains qui font état de leur travail au sein de divers projets avec l'organisme. Une fois lesdites capsules publiées, l'équipe se rend compte de la qualité des enregistrements, qui dépassent largement le concept initial pour offrir au public de précieux entretiens sur la démarche artistique des auteurs, leur vision, leurs difficultés autant que leurs aisances, dans leur processus de création. 

Vanessa Bell, poète

En 2016, Vanessa Bell effectuait une résidence de création littéraire et numérique au Cube, à Paris, avec l'artiste multidisciplinaire Étienne Baillargeon. Le résultat de leur création sera présenté sous la forme d'une « table de travail » au Festival de la poésie de Montréal 2017. 



Vanessa Bell et le projet TP4307 :




Crédits et partenaires

Production : Rhizome © 2017
Montage : Virginie Savard
Caméra : Virginie Savard et Ariane Lehoux

Nicole Brossard

​Entretiens avec des écrivain•e•s

Rhizome met en scène des écrivains est d'abord un projet de visibilité de l'organisme afin d'expliquer au public un de ses rôles les plus importants, soit la production de spectacles littéraires mettant en scène des écrivain-e-s. Dans ses élans, Rhizome se prend au jeu et décide de monter de courtes vidéos sur ces écrivains qui font état de leur travail au sein de divers projets avec l'organisme. Une fois lesdites capsules publiées, l'équipe se rend compte de la qualité des enregistrements, qui dépassent largement le concept initial pour offrir au public de précieux entretiens sur la démarche artistique des auteurs, leur vision, leurs difficultés autant que leurs aisances, dans leur processus de création. 

Nicole Brossard, poète

Discussion du 5 juillet 2016 en marge de la création du spectacle Le désert mauve :



Crédits et partenaires

Production Rhizome © 2017
Montage : Simon Dumas et Virginie Savard
Caméra :  Simon Dumas

Boris Crack

​Entretiens avec des écrivain•e•s

Rhizome met en scène des écrivains est d'abord un projet de visibilité de l'organisme afin d'expliquer au public un de ses rôles les plus importants, soit la production de spectacles littéraires mettant en scène des écrivain-e-s. Dans ses élans, Rhizome se prend au jeu et décide de monter de courtes vidéos sur ces écrivains qui font état de leur travail au sein de divers projets avec l'organisme. Une fois lesdites capsules publiées, l'équipe se rend compte de la qualité des enregistrements, qui dépassent largement le concept initial pour offrir au public de précieux entretiens sur la démarche artistique des auteurs, leur vision, leurs difficultés autant que leurs aisances, dans leur processus de création. 

Boris Crack, poète et performeur

Rencontre impromptue avec le poète performeur français Boris Crack chez Simon Dumas et Julia Caron :




Crédits et partenaires

Production : Rhizome © 2017
Montage : Virginie Savard et Ariane Lehoux
Caméra : Virginie Savard

Bertrand Laverdure

Entretiens avec des écrivain•e•s

Rhizome met en scène des écrivains est d'abord un projet de visibilité de l'organisme afin d'expliquer au public un de ses rôles les plus importants, soit la production de spectacles littéraires mettant en scène des écrivain-e-s. Dans ses élans, Rhizome se prend au jeu et décide de monter de courtes vidéos sur ces écrivains qui font état de leur travail au sein de divers projets avec l'organisme. Une fois lesdites capsules publiées, l'équipe se rend compte de la qualité des enregistrements, qui dépassent largement le concept initial pour offrir au public de précieux entretiens sur la démarche artistique des auteurs, leur vision, leurs difficultés autant que leurs aisances, dans leur processus de création. 

Bertrand Laverdure, poète

Peu après sa performance poético-métale au spectacle P.O.M.M.E. dont il est le principal instigateur, Bertrand Laverdure nous parle de sa motivation profonde à créer des projets aussi déjantés. 





Crédits et partenaires

Production : Rhizome © 2017
Montage : Ariane Lehoux et Virginie Savard
Caméra Virginie Savard

​Mathieu Arsenault

​Entretiens avec des écrivain•e•s

Rhizome met en scène des écrivains est d'abord un projet de visibilité de l'organisme afin d'expliquer au public un de ses rôles les plus importants, soit la production de spectacles littéraires mettant en scène des écrivain-e-s. Dans ses élans, Rhizome se prend au jeu et décide de monter de courtes vidéos sur ces écrivains qui font état de leur travail au sein de divers projets avec l'organisme. Une fois lesdites capsules publiées, l'équipe se rend compte de la qualité des enregistrements, qui dépassent largement le concept initial pour offrir au public de précieux entretiens sur la démarche artistique des auteurs, leur vision, leurs difficultés autant que leurs aisances, dans leur processus de création. 

Mathieu Arsenault, écrivain

Durant sa résidence au studio d'essai, Mathieu Arsenault nous parle de son projet d'adaptation théâtrale de son livre La vie littéraire (Le Quartanier Éditeur, 2014) :






Crédits et partenaires

Production : Rhizome © 2017
Montage : Arnaud Ruelens-Lepoutre 
Caméra : Simon Dumas 
Accueil de la résidence de mars 2017 : Productions Recto-Verso

Occuper la no zone

Simon Dumas

Dans une volonté affichée (du moins dans le programme) de réfléchir ensemble sur ce que serait le terrain commun de la communauté des créateurs interdisciplinaires, et ce, tant sémantiquement que politiquement, la table a spontanément, dans un premier temps, (ré)affirmé son refus des étiquettes.

« Est-ce qu’on pourrait enfin laisser tomber les étiquettes ? »

« C’est plus intéressant d’être dans la contradiction ! »

« Définissons-nous par la non-définition ! »  


Une étiquette est une information succincte qu’on appose sur un objet. L’étiquette vient donc le définir après coup, une fois qu’il est constitué. La signification de l’étiquette est par essence moins large que celle de l’objet. Elle est superficielle et vise à associer rapidement l’objet à un concept déjà connu du lecteur. Il s’agit ici d’identification et donc, possiblement, a posteriori, de classification. Or, c’est justement ici que réside un des enjeux soulevés par la table : le refus d’être classé dans une catégorie. Il y a peut-être ici une confusion entre « étiquette » et « discipline ». La communauté interdisciplinaire peut-elle vraiment faire l’économie d’une réflexion disciplinaire ? C’est-à-dire sur la notion même de discipline ? Car, si le terme « étiquette » vient se poser sur l’objet qu’il définit, celui de « discipline » — faisant plutôt référence à un ensemble de pratiques et de connaissances supportant un métier, un art — se situe dessous tel un socle. De par son côté historique, la discipline précède et déborde la pratique (ce qui n’exclut pas que cette dernière puisse la transcender).  


« Ce qu’on veut, c’est juste créer. »


Oui, bien sûr. Mais n’est-ce pas le cas de tous les artistes ? La table semblait se diriger vers une impasse lorsque Guy Sioui Durand a amené cette idée de no zone. Les artistes interdisciplinaires se tiendraient dans cette no zone (ou zone d’instabilité, un autre terme de Sioui Durand) et j’ajouterais que le caractère indéfinissable (on non situable) de cette zone provient certainement d’une multiplicité de zones qui, souvent, se superposent. S’il est possible d’identifier des zones disciplinaires pour des pratiques individuelles, collectivement, la pluralité des pratiques et la diversité des chemins parcourus sont telles qu’il devient très difficile, voire impossible, d’arriver à une définition commune de cet art interdisciplinaire qui, avant toute chose, en est un de recherche.

Il existe des exemples d’artistes interdisciplinaires dont la réflexion et la pratique plongent leurs racines dans une discipline bien précise. C’est le cas de 14 lieux (Martin Messier) dont les spectacles interdisciplinaires « proviennent » des arts sonores (qu’on pense à Sewing Machine Orchestra). D’autres exemples existent avec la littérature, la musique contemporaine, les arts visuels et le théâtre. Donc, on peut réfléchir et faire l’interdisciplinarité « depuis » une discipline, c’est-à-dire en ayant une discipline comme base ou point de départ. Par ailleurs, il y a eu autour de la table plusieurs témoignages d’artistes qui ont affirmé avoir présenté leur travail comme étant du théâtre aux différents conseils des arts tout simplement parce qu’« il y avait plus d’argent dans ce département ».

On peut dès lors se demander ce qu’est la différence entre du théâtre réellement actuel — ou de l’art audio actuel, de l’art visuel actuel, etc. — et un spectacle interdisciplinaire. Et qu’en est-il de ce terme, « indiscipline » ? Se réclamer de l’indiscipline comme le font plusieurs artistes, n’est-ce pas là la manifestation (au sens de manifeste) d’un rejet de la lourdeur d’une certaine tradition disciplinaire ? La question se pose puisqu’il est légitime de poser cette autre : une pratique artistique, quelle qu’elle soit, peut-elle vraiment se soustraire entièrement aux centaines d’années de création artistique qui l’ont précédée et donc, se libérer tout à fait de la notion de discipline tant sémantiquement que concrètement ?  

Les hostilités étaient lancées dans une joyeuse bonhommie.

Étant une des premières sessions de réflexion de Chaos II, la table « Attitude et appartenance » avait peut-être pour but de poser des bases pour celles qui allaient suivre qui, elles, allaient porter davantage sur les actions à prendre. Alors que ces tables de l’après-midi allaient tourner leur regard vers l’avenir, la nôtre visait plutôt à le tourner vers nous-mêmes, vers ce qui nous rassemble, et à trouver un terrain commun à partir duquel nous — en tant que groupe uni — pourrions faire un ensemble de revendications.

Dans le paragraphe de présentation de la table — rédigé par Gaëtan Gosselin, président du RAIQ —, quatre mots se démarquent. Ceux du titre, bien sûr, « attitude » et « appartenance », mais aussi « indiscipline » et « politique ». Peut-être y avait-il de la part de l’auteur de ces lignes, une volonté de fédérer la communauté des créateurs interdisciplinaires sous cette notion d’indiscipline et d’enfin prendre position sur ce terrain commun afin d’agir sur celui de la politique.

Or, nous avons rapidement vu que ce terme — pas plus que d’autres qui ont été proposés au fil des années — ne ferait pas l’unanimité. Il prend plutôt sa place dans le catalogue de la nomenclature interdisciplinaire.

Au contraire, les discussions de la table ont mis au jour un paradoxe qui n’est pas nouveau — la communauté interdisciplinaire étant aux prise avec lui depuis au moins la création du RAIQ. Ce paradoxe est le suivant : il y a une nécessité politique de nous définir, mais le consensus est impossible à atteindre. En fait, non seulement est-il difficile de s’entendre sur une définition fédératrice, mais une bonne proportion du groupe refuse la notion même de définition. Il en résulte forcément une incapacité chronique de mettre en mots et en concept ce qui, en ce samedi matin du 6 juin, nous rassemblait dans les locaux du Conseil de la culture de Québec pour ce Chaos II.

Pourtant, il existe bel et bien des points communs, un terrain, justement… Tout comme il existe des codes de l’interdisciplinarité qui permettent à l’œil averti de distinguer d’instinct l’interdisciplinaire du disciplinaire — de même qu’on départage d’office la fiction et la non-fiction même si, en réalité, les frontières entre les deux sont floues et poreuses. La table a entre autres souligné que ce n’est pas tant les contours de l’interdisciplinarité qui sont flous et poreux que ceux qui départagent les disciplines qui le deviennent de plus en plus.

Dix ans plus tôt, une des discussions fondatrices du RAIQ avait porté sur les termes de « multi » et d’« interdisciplinarité ». Si « inter » l’emporta, le terme « multi » n’en est pas moins resté. Et, quelque part, ils font référence chacun à des réalités distinctes quoique proches. Or, il me semble que la table a mis en évidence que, si la pratique artistique de ses membres est interdisciplinaire, on peut dire de l’ensemble de ces pratiques qu’elles sont « multi(ples) ». Elles ont en commun de questionner l’art dans ses disciplines et de rejeter les sentiers battus.

C’est cela, la véritable conclusion de la table. Elle est venue plus tard, au cours des autres tables : ce qui nous rassemble est la recherche et l’expérimentation. Or, ces dimensions de la création artistiques — fondamentales parmi toutes — sont de plus en plus menacées, non seulement par les institutions, mais aussi par le climat social. Dans ce contexte, le RAIQ doit impérativement — et tout simplement — célébrer la diversité des pratiques et promouvoir activement l’importance de la recherche en art.

Simon Dumas

Nous ne sommes pas seuls

Simon Dumas

à ma sœur

Nous sommes la somme de nos lectures, l’aboutissement d’un cheminement aux multiples variables, un calcul obéissant à de nombreux algorithmes alambiqués où se mêlent le hasard, l’Histoire, l’intuition et l’expérience.

C’est ce que j’ai tenté de dire à ma petite sœur après qu’elle m’eut demandé, candide, de lui parler de moi. Je connais peu ma petite sœur. J'avais quatorze ans lorsqu'elle est née. Elle en avait quatre lorsque j'ai quitté la maison. Maintenant qu'elle est une jeune adulte, elle veut en apprendre davantage sur moi, comprendre ce que je fais. Pour la satisfaire, je ne trouve rien de mieux que cette question :

À quoi sert la littérature ?

Je lui parle de mon ancien professeur, Hans-Jürgen Greif, et de sa mise en garde : « Choisissez bien vos lectures, car on ne peut lire plus de sept mille livres dans une vie ». Il en voulait pour preuve la bibliothèque personnelle de Marguerite Yourcenar. Sept mille livres répartis dans toutes les pièces de la maison de Mount Desert Island, sur la côte du Maine. Une toute petite maison datant du 19e et nommée Petite Plaisance. Les sept mille livres sont annotés dans les marges par la main du célèbre écrivain, preuve irréfutable, toujours selon le professeur, qu’elle les avait tous lus attentivement. Il était comme ça, Greif, tout était prétexte à raconter une histoire, ce qui avait fait de lui mon professeur préféré et, plus tard, un romancier apprécié. Des dizaines qu'il avait partagées avec nous, l’histoire des sept mille livres de Yourcenar est celle qui impressionna le plus mon imaginaire. Même si les quelques romans de l’écrivain que j'avais lus, très jeune, ne m'avaient pas particulièrement marqué, l'idée de me rendre à Petite Plaisance pour voir  de mes yeux la mythique bibliothèque ne me quittait plus. Dix ans plus tard, je faisais le voyage.  

Je n'avais pas encore lu Mémoires d'Hadrien. De fait, il y avait presque quinze ans que je n'avais ouvert un livre de Yourcenar.

Il fallait prendre rendez-vous. La visite était quasi privée, complètement intime. Chaque objet était rigoureusement à la place qu’il occupait du vivant de l’auteure. Il en allait de même pour les livres, bien sûr. Ils étaient classés par pièce : de l’antiquité grecque et romaine dans le bureau à la littérature du 20e siècle dans la chambre à coucher.

Yourcenar mit près de quarante ans à la rédaction de Mémoires d'Hadrien. Lire cet ouvrage, c’est être en contact avec les livres du bureau et, moins directement, tous les livres de la maison. Par le biais de cet ouvrage, j’ai connu l’antiquité. La fiction est la meilleure machine à voyager dans le temps. La littérature permet d’élargir par procuration l’expérience de l’humanité. Cela, je l’ai compris parmi les sept mille livres de Petite Plaisance.

Nous sommes la somme de nos lectures. Il s’agit là d’une vérité partielle. Comme tout ce qui est vrai. Nous sommes les morceaux que la culture agence en ensembles compréhensibles. Nous sommes en morceaux, et c’est l’art qui nous rapaille. Ce déplacement du Je. Un décalage qui nous met à côté, à une distance variable, parfois suffisante pour jeter un regard sur nous-mêmes.

C’est ce que j’ai dit à ma petite sœur : la littérature élargit par procuration l’expérience de l’humanité ; la fiction explore des territoires que ne peuvent atteindre les autres formes de discours.
La fréquentation de la littérature, à force, finit par télescoper tous les âges.

Pour ce projet, Pierre Ouellet nous suggérait d’écrire en résonnance. J’ai donc remis le nez dans Ciel à outrances, l’ouvrage de poésie de Madeleine Monette. Poésie fictionnelle si je puis dire puisque les poèmes mettent en scène différents personnages le onze septembre 2001. Madeleine Monette, une New-Yorkaise d’adoption, me donnait à vivre de l’intérieur le moment où les tours s’écroulent et me lançait, du même coup, sur la piste de la catastrophe.

La catastrophe — la grande, la meurtrière de masse — est certainement une des pierres d’assise d’une nouvelle mythologie, solidement ancrée qu’elle est dans l’imaginaire collectif.

Puis, Madeleine me présenta Kalie, une adolescente que j’imaginai vivre dans une banlieue retirée. Je ne sais plus si le texte spécifie que la maison se trouve en ville ou en banlieue. Je refuse de vérifier et laisse planer le doute sur ce décor imposé ou imaginé. Quoi qu’il en soit, c’est celui qui s’est dessiné dans ma tête et, pour moi, l’équation est faite : catastrophe + banlieue = apocalypse. Formule à base de culture populaire.

Les livres sont des édifices intertextuels en plus d’être des interfaces entre le réel et la fiction, entre l’ordinaire et l’extraordinaire. De même que la lumière entrant par les yeux doit être décodée en images par la tête et le cœur, le langage se retrouvant sur la page doit nécessairement faire à l’envers le même chemin.

Les textes de Madeleine sont passés par mon corps — mes yeux, mes doigts — puis par mon bagage d’expériences et de lectures, avant de devenir mes textes, ceux que j’ai proposés à la revue Les Écrits que je remercie au passage. 



Nous n’avons rien à faire des poèmes illustrés

Simon Dumas

La poésie est un vivier de possibles. Elle demande à vivre sur la page, bien sûr, mais aussi dans le corps du poète et via tout support susceptible de la faire vibrer et de toucher un lecteur. Ainsi, elle circule dans les deux directions : du poète qui la pousse vers d’autres voies d’expression que le livre et de l’artiste qui s’approprie un poème pour en faire la base d’une nouvelle œuvre.

La poésie a-t-elle un statut particulier ?

La poésie fait partie de la littérature qui est elle-même dans le champ de l’art. Au Québec nous avons cette habitude — fâcheuse selon moi — de séparer la littérature et ses créateurs des autres disciplines artistiques. Nous disons « les arts et les lettres », « les artistes et les écrivains ». Or, la littérature est un art et les écrivains sont des artistes. Ceci dit, la littérature — et la poésie au premier chef — constitue un mode de communication alternatif. Une communication fondamentale et dont la nécessité est insoupçonnée par le plus grand nombre. Mais je ne veux pas participer ici à la sacralisation de la « Poésie ». Je cherche plutôt à affirmer — en y mettant tout le poids que mon discours peut avoir —, que le seul duo rationalité/pragmatisme ne couvre pas tous les aspects de l’expérience humaine et que, dès lors, le besoin d’explorer ces autres versants de l’Expérience existe bel et bien. Le nier ne fait que le rendre plus pressant. La poésie est un des vecteurs de cette exploration. Sa richesse et sa force proviennent du rapport de liberté qu’elle entretient avec le langage.

Le langage est le matériau que triturent les poètes pour en tirer des poèmes.

Le langage n’est pas un matériau comme les autres.
Il est immatériel et culturel. Il charrie tant l’histoire des mots que celui de la communauté qui est rassemblée autour de lui. Il précède et succède aux individus, mais provient de ceux-ci et jamais ne cesse d’être refaçonné par l’usage qu’ils en font. C’est un organisme tentaculaire capable d’échanges et d’autorégulation. Capable de mourir aussi.

Le langage ne se limite pas à l’écriture.
Le poème s’insère entre les notes d’une musique, il contamine les images. Il est cette eau qui, gelant, peut fendre la roche. J’y reviens : la poésie est ce vivier dont les possibles ont besoin de lecteurs afin qu’ils puissent s’exprimer et, protéiformes, se réincarner en de nouvelles œuvres.

J’ai dit que la poésie s’infiltre et fend la roche — il s’agit d’une formule —, en réalité il me semble que c’est le langage qui s’infiltre et que la poésie, c’est de la création avec du langage. Bien sûr, il y a d’autres pratiques artistiques dont c’est le matériau — la poésie est une des nombreuses branches de la littérature. De plus, il y a du langage au cinéma, au théâtre, partout ! Mais, comme je l’ai dit, sa force réside dans le rapport de liberté qu’elle entretient avec son matériau.

Pour moi, la poésie est le département « Recherche et développement » de la littérature. De ce point de vue, il est tout à fait naturel que ce soit en son sein que s’exprime une large part des hybridations qui sont, parait-il, le lot de la création artistique actuelle. Les matériaux, autrefois associés à des disciplines, circulent désormais librement de l’une à l’autre. Les pratiques tendent à devenir de plus en plus volatiles. Or, cette volatilité des pratiques artistiques peut justement augmenter le coefficient d’infiltration de la poésie dans les autres branches de l’art.

Qu’est-ce qu’un vidéopoème ?

Une réponse facile serait de dire que, à l’instar de ce mot-marteau, il s’agit du résultat de l’hybridation entre la poésie et la vidéo. Mais poser cette question, c’est aussi, forcément, poser celles-ci : qu’est-ce qu’un poème ? Et qu’est-ce qu’une vidéo ?

Depuis longtemps, le poème ne se définit plus par sa forme ni même par son absence de forme. La définition de la poésie est encore plus glissante que celle de la fiction. Comme pour cette dernière, il y a cependant une sorte de consensus : ceci est un poème. On le reconnait, la plupart du temps, au premier coup d’œil. Souvent, la question en est une de posture, l’écrivain se présentant comme poète.

En ce qui a trait à la vidéo, elle se distinguait du cinéma par le support : pellicule versus bande magnétique. Les technologies numériques sont venues gommer cette distinction. Ce qui en reste aujourd’hui est une approche et une méthodologie des vidéastes se distinguant des grands chantiers du cinéma, mais surtout, aurais-je envie de dire, une grande confusion des termes.  J’aime cependant faire le parallèle entre les coudées franches du vidéaste et la liberté formelle du poète qui, lui aussi, est en quelque sorte affranchi des contraintes liées au chantier romanesque.

Mais je ne vais pas m’étendre ici sur l’analyse des liens entre poésie/littérature et vidéo/cinéma. Je dirai seulement que l’image appelle la poésie de même que la poésie évoque des images et que ce mariage est plutôt naturel. Une affirmation qui ne m’empêchera pas d’ajouter du même souffle que, de mon point de vue, la vidéopoésie n’existe pas (et le Printemps des poètes, qui a commandé à la cinéaste Geneviève Allard une série de trois courtes œuvres créées à partie de la poésie d’Hélène Dorion, Kim Doré et Jean Désy, a eu raison de les nommer des « courts métrages poétiques »). Ce qui existe et s’observe, c’est la circulation des matériaux et la versatilité des pratiques. En un mot, l’interdisciplinarité.

Or, la poésie est un électron très libre dont le parcours impulse de nouvelles œuvres. C’est le cas de ces films produits par le Printemps des poètes et de ces huit autres produits par la Maison de la poésie de Montréal (mais bel et bien nommés vidéopoèmes cette fois) : des cinéastes, partant d’un poème, créent un film.  C’est ce qui compte ici, que le poème circule et que, du cadre plus large de l’image mentale qui se crée dans l’esprit du lecteur, une focalisation possible apparaisse à l’écran. Mêlé au film, le poème trouve alors une nouvelle voie vers ce qui pourrait s’avérer être un nouveau public.

Mais il est vrai que certains poètes sentent le besoin de matérialiser eux-mêmes leurs propres images poétiques, d’en capter les contours de lumière sur un senseur photosensible. Même si le résultat s’avérait similaire au court métrage poétique réalisé par un cinéaste (ou vidéaste, je parlais de confusion des termes…), ici la démarche et la posture sont forcément différentes. Le chemin parcouru entre l’œuvre et sa création, entre l’œuvre et son destinataire, emprunte forcément un tout autre tracé.

Pour moi, que le poète réalise un film ou qu’il dise ses textes à un public, l’enjeu est le même. Il monte sur une scène. Il va dire un texte. Détachée du livre, la forme du texte s’amplifie. Il y a toujours le rythme, le souffle, mais aussi la voix de l’auteur, son rythme, son timbre, sa personnalité, peut-être sa nervosité. La voix véhicule du texte, mais aussi matière sonore. La voix organe, extension du corps, celui de l’auteur, sa présence dans un espace, une lumière, sa présence en relation avec un public. Cet auteur doit soudain composer avec les mêmes systèmes de signes qu’au théâtre. Pourquoi en ferait-il abstraction ? À l’écran, les systèmes de signes et les contraintes varient, mais le principe est le même : le poète, dès qu’il aborde et questionne ces matériaux, les fait siens. Ils deviennent alors tout aussi littéraires que le langage lui-même peut l’être. C’est-à-dire que le poète en fait ses matériaux.

Le poète-réalisateur avait-il destiné le texte pour la page ou pour l’écran ? Est-ce un premier ou un second mouvement de création ? Y a-t-il seulement du texte dans le film ? La voix off est-elle obligatoire pour qu’une vidéo soit poème ? Lorsque le film est le fait d’un poète — et si celui-ci affirme qu’il s’agit-là d’un poème —, alors moi aussi je suis prêt à nommer cet objet « poème », quand bien même aucun mot n’y apparaitrait, ni écrit à l’écran ni soufflé par une voix hors-champ. Car les préoccupations du langage peuvent s’exprimer en dehors de celui-ci.

Langage, image et poésie sont les matériaux d’un édifice qui peut aussi bien se déployer dans le virtuel de la page ou de l’écran que dans le réel du corps et de l’espace. L’important étant que l’image soit poétique. L’œuvre doit être le résultat d’un processus de « lecture », c’est-à-dire d’une démarche d’acquisition et de transformation du sens en le passant par son propre bagage d’expériences. Si le film ne propose pas une nouvelle interprétation du texte — artistique, sensible, personnelle, surprenante —, il ne fait que l’illustrer ou — pire ! — le décorer.

Nous n’avons rien à faire des poèmes illustrés.



Nous n’avons rien à faire des poèmes illustrés, a été publié dans le dossier « vidéopoésie » d'Exit - Revue de poésie, numéro 81, 2015.


Littérature et interdisciplinarité (langages et lectures)

Simon Dumas

Que peut signifier le mot « traduction » si on prend celui de « langage » au sens large? Je devrais dire « langages », au pluriel, tant il est vrai qu’on ne peut opérer de traduction sans un point de départ et un autre d’arrivée.

Le chemin qui se profile entre ces deux points est un processus, le plus souvent invisible, mais qui, pour certains, devient artistique. Le processus de traduction comme processus de création. Ce fut le cas pour Nicole Brossard qui, dans son roman iconique le Désert mauve, s’intéresse à la traduction tant comme thème que comme processus. Ici, il s’agit de traduction littéraire, du travail de la traductrice littéraire qui est, au final, très similaire à celui du lecteur. Pour explorer la traduction, Nicole Brossard se base sur le sens usuel du mot « langage », c’est-à-dire un système génératif de sens dont les signes sont des mots. Dans le Désert mauve de Nicole Brossard, on retrouve le Désert mauve de Laure Angstelle, auteure fictive d’un récit dans le récit qui sera ensuite traduit, du français au français, par Maude Laures, une traductrice tout aussi fictive. Le vrai sujet du roman est ce processus de lecture par lequel Maude Laures s’approprie l’univers du Désert mauve, y injecte ses propres images, son univers de référence.
Or, lire n’est-il pas déjà un processus de (re)création ?

Ma propre démarche, interdisciplinaire, se base sur des processus de lecture qui sont proches de ceux de Maude Laures. En tant que poète réalisant des œuvres interdisciplinaires (le plus souvent scéniques) se basant sur des textes littéraires, l’enjeu de la création est pour moi de recréer un langage propre à une œuvre composée des différentes traductions qu’auront opérées des artistes d’autres disciplines d’une œuvre littéraire vers leur propre langage de création — qui l’art audio, qui le jeu d’acteur, la vidéo, etc. Pour moi aussi, donc, la traduction est un processus de création, mais il faut prendre cette fois le mot « langage » dans un sens plus large, celui de « langages artistiques ».

En tant qu’écrivain et artiste, je m’intéresse particulièrement aux processus génératifs de sens. Et bien sûr, mon matériau privilégié est le langage.


Origine, influences et questionnements

Je suis très attaché à la notion de « modalités d’existence » (merci au séminaire d’introduction à Peirce que j’ai suivi il y a de ça dix ans). Le langage et la réalité n’évoluent pas dans les mêmes sphères, quoique celle du langage soit comprise dans celle de la réalité et qu’il y fasse référence.

La réalité aussi est un sujet qui m’intéresse, surtout quand on l’aborde en faisant entrer dans l’équation la question de la perception.
Langage / écriture / réalité / perception, la table est mise.

Une fiction est une réalité dans une réalité autre, plus large. C’est une question de point de vue (de lecture). Si on pouvait prendre la place d’un personnage, sa fiction deviendrait notre réalité. Le romancier Neil Bissoondath affirme que ses personnages s’imposent à lui, apparaissent ou surgissent dans sa vie, lui parlent, et qu’il n’a qu’à transcrire la vie qu’ils lui racontent.  Au fil des rencontres et des discussions, les personnages de Bissoondath lui révèlent peu à peu le tissu de leurs relations, leur milieu de vie, etc. Une réalité parallèle se met alors en place : une fiction.

Réalité de l’imagination. Ce que l’on imagine est-il moins réel que ce qui se tient devant nos yeux? Au bout du compte, quelle est la différence entre une image qui se forme dans notre tête lorsque nous avons les yeux fermés et celle qui s’y forme quand nous les avons ouverts ?
Vivre, ne serait-ce pas lire la réalité ? Et le lecteur n’a-t-il pas la liberté d’interprétation ? La table est mise.

Dans son roman le Désert mauve, Nicole Brossard pose des questions très similaires.
L’auteure y explore les modalités d’existence en les transposant, d’une part, en niveaux de fiction et, d’autre part, en focalisant la narration.
Le Désert mauve de Nicole Brossard, c’est d’abord le Désert mauve de Laure Angstelle. Un roman dans le roman, le récit, de la main d’une auteure fictive, racontant l’histoire de Mélanie, le personnage d’une adolescente de quinze ans qui vit avec sa mère dans le désert, près de Tucson, Arizona. Récit d’une quête initiatique de Mélanie qui cherche, à travers ses sens, à travers des expériences et des émotions, à comprendre ce que c’est que la réalité. Ce que signifie ce mot.
Pour Mélanie, le désir n’est pas moins réel ou énigmatique que le paysage.

Donc, Laure Angstelle, un personnage de Nicole Brossard, pose une première fois dans le roman la question de la perception et de la réalité. Entre alors en scène Maude Laures. Un autre personnage, celui d’une Montréalaise, traductrice de profession. Elle décide de traduire le Désert mauve de Laure Angstelle.

Changement de niveau de fiction. Pour Maude Laures, l’univers de Mélanie est une fiction. Pour nous lecteurs, il vient de devenir une fiction à l’intérieur de celle de Maude Laures à l’intérieur d’un roman de Nicole Brossard.

Après le récit extradiégétique de Maude Laures commençant la traduction, on entre dans les exercices que celle-ci s’impose afin de s’approprier l’univers de Mélanie. Il ne s’agit pas ici d’un nouveau niveau de fiction, mais d’une focalisation. Ces exercices de Maude Laures sont pris en sandwich entre les deux sections Un livre à traduire (récit extradiégétique de Maude Laure traduisant le livre), eux-mêmes en sandwich entre le Désert mauve « original » et sa traduction :   
Le désert mauve de Nicole Brossard
Le Désert mauve de Laure Angstelle
    Un livre à traduire
        Lieux et objets
        Personnages
        Scènes
        Dimensions
Un livre à traduire (suite)
Mauve, l’horizon de Laure Angstelle traduit par Maude Laures

Une des particularités de ce roman tient du fait que les processus de lecture (de traduction) sont rendus manifestes dans la fiction. Les démarches qu’entreprend le personnage de Maude Laures pour traduire le Désert mauve ne sont pas si différentes des tribulations de Mélanie. Maude Laures, par ses efforts pour entrer dans le Désert mauve, pose une seconde fois — mais dans une autre modalité — la question de la perception et de la réalité (fiction ?).

Ce que met en évidence cet exercice littéraire, entre autres, c’est que l’auteure est l’unique interface entre la réalité et la fiction ou, oserai-je dire, entre sa réalité et celle de ses personnages. Au cinéma, un nuage passant devant le soleil peut changer directement une scène. En ce qui a trait à la création littéraire, l’influence de la réalité passe obligatoirement par le filtre de la perception de l’auteure. C’est pour cela que, quand il est question du Désert mauve, je parle d’un processus en éprouvette : tout se passe dans le giron de l’univers fictionnel qu’a créé Nicole Brossard, à l’intérieur de cette construction narrative (tous les écrivains savent que ces constructions atteignent à un moment donné un certain degré d’autonomie) ; ce qui faisait dire à mon professeur Jean-Noël Pontbriand que le langage est un matériau culturel vivant, ayant presque sa conscience propre.

Pratique : quelques exemples personnels

Comme je le mentionnais en début de texte, en plus d’écrire je crée des spectacles. La création d’un spectacle est un travail collectif ayant recours à des artistes de différentes disciplines. On dit qu’il y a quatorze systèmes de signes au théâtre (le texte, le jeu, le costume, les déplacements, les décors, etc.). La littérature n’en compte qu’un, mais l’épaisseur du texte, sa pluralité, s’exprime ailleurs.

Ce qui m’intéresse ici, ce n’est pas tant les systèmes de signes au théâtre que la pluralité des lectures. Créer est un acte de lecture tant en littérature qu’ailleurs. Lecture de la littérature qui nous précède, bien entendu — d’où l’intertextualité —, mais aussi lecture du réel, incluant le politique, l’artistique et le culturel. Lors de la création d’un spectacle — d’autant que les miens se basent toujours sur un ou des textes littéraires —, les lectures se mêlent, s’entrecroisent, se choquent. Et comme la lecture est affaire de langage, ces perceptions sont transposées dans les langages de chacun : qui la musique, qui l’image, qui le texte. Comme Nicole Brossard, je m’intéresse, dans mon travail de création, aux processus de lecture et de traduction. La traduction d’un langage artistique vers un autre. La mise en scène du spectacle — le résultat de la démarche — étant un méta-niveau de lecture tissant entre elles les diverses traductions qu’a engendrées le processus.

Cette démarche, évidemment, ne pouvait aller dans un seul sens. Si, dès mon troisièmes livre de poésie, La chute fut lente, interminable puis terminée, paru à la Peuplade en 2008, l’intertextualité tient une place centrale (le texte est une sorte de dialogue avec une Geneviève Amyot inventée), c’est avec le texte suivant que mes pratiques littéraires et interdisciplinaires se croisent vraiment. Ce texte (ou devrai-je dire projet), encore inédit aujourd’hui, s’intitule Fade out.

Fade out est d’abord un texte de poésie sur la perte et l’absence qui est devenu, au fil de l’écriture, une réflexion sur l’image, la perception et la mémoire. Le point de départ de la suite poétique est une photo. Scène de ma vie privée, la photo représentait une femme, un matin, devant la fenêtre de la chambre. Scène simple à partir de laquelle se tisse une histoire, toute simple elle aussi : la femme prend la décision de me quitter. À partir de ce moment — de la perte de l’objet —, le texte devient une réflexion poétique sur la perception qui transforme une première fois le sujet et sur la mémoire qui l’altère une seconde fois. L’écriture de ces textes à partir d’une photo fut un premier mouvement d’interprétation et de glissement du sens, ainsi qu’une transposition dans un autre langage de création.

Peu de temps après l’écriture, la photo d’origine fut perdue. J’ai eu envie de retourner à l’image, d’opérer le mouvement inverse. J’ai donc organisé une séance de prise d’images avec un modèle. Je savais déjà à ce moment-là que ces images serviraient à créer une performance de poésie et qu’un second mouvement de sens aurait lieu à travers sa création.

Le spectacle met en scène le poète et les images recréées de la photo perdue. Au centre de la scène se trouve un unique écran. Il est carré, assez petit, d’un mètre quatre-vingt de côté. La plus grande partie de la scène est vide. C’est tout aussi bien le hors-champ de l’image que l’aire de jeu du poète.

Plusieurs des vingt-deux poèmes ont basculé dans l’un des treize autres systèmes de signes dont j’ai brièvement parlé. Ce n’est pas seulement l’image qui prend le relais du sens, mais la combinaison de celle-ci avec la trame sonore (d’Érick d’Orion), les éclairages et mes déplacements. Avec mon corps, je crée des interférences dans l’image en passant soit dans le faisceau de la projection vidéo soit dans celui de la lumière, projetant mon ombre sur l’écran. Toutes ces interférences sont autant de façons de questionner l’image (sa diffusion et sa perception) en même temps que la présence en scène du poète.

De l’image, aller au texte. À partir du texte, faire parler l’image. De la combinaison texte et images, trouver un langage scénique. Pour écrire ce langage scénique, j’ai eu recours à des collaborateurs qui ont intégré leur propre lecture de ce texte et de ces images à l’équation.

Circulation entre les disciplines artistiques, leurs médiums, et dialogue entre les langages de création de chacun. Le résultat de ce processus d’allers-retours et de mise en commun fut une lecture-performance alliant poésie et arts médiatiques (en partie interactive) de 17 minutes. Fade out fut présenté à Québec, Montréal, Bruxelles, Mons et Paris entre 2008 et 2012.

Dans Mélanie, mon dernier livre paru le printemps dernier chez Hexagone, je mentionne Fade out :

Si je quitte maintenant la femme de la photographie – avec qui j’ai vécu – et que j’essaie de saisir les contours d’un personnage de fiction – disons Mélanie, du Désert mauve de Nicole Brossard –, quelle serait pour moi la différence ? L’une existe-t-elle plus que l’autre ? P.13
Le projet Mélanie transpose en fiction l’expérience intime de Fade out et s’inscrit dans la continuité de mon processus de création. Pour les besoins de la cause, la fiction est empruntée à une autre auteure, celle du Désert mauve. Il s’agissait, pour l’écriture de ce livre, de tisser des lectures « disciplinaires », mais de le faire dans le giron de la construction textuelle. Autrement dit, il est question de cinéma et de photographie ; le texte met en scène le projet de reconstituer photographiquement Mélanie. De fait, j’engageai un modèle. Le shooting photo eut lieu, mais les photos ne sont pas reproduites dans le livre. Elles sont plutôt re-transposées en littérature. En cela, l’exercice se rapproche davantage de celui du Désert mauve, la réalité n’entrant que par l’interface de l’auteure.

C’est plutôt par le biais des lectures d’un groupe de femmes que la réalité est venue chambouler plus directement l’écriture. Et c’est par cette démarche du « faire lire » que ma création littéraire s’est le plus rapprochée du processus de création de spectacles. J’ai écrit Mélanie en résidence au Mexique. J’y ai recruté, parmi mes connaissances et même des gens croisés dans la rue, des personnes qui me faisaient penser à tel ou tel personnage du Désert mauve. J’ai dégoté et distribué des copies en espagnol du roman, organiser des discussions. Deux de ces femmes ont accepté de se plier à des exercices. Je leur ai demandé 1) de choisir un personnage du roman, 2) de le décrire, 3) d’imaginer une rencontre avec lui, 4) d’inventer un dialogue entre ce personnage et elles-mêmes.

Les textes qu’elles m’ont fournis, surtout ceux de Mariela Oliva, ont été tout à fait déterminants pour l’écriture de deux des trois dernières parties du livre.

Par rapport à Fade out, Mélanie est une sorte de retour de balancier. Le premier réalise la rencontre de mes démarches d’écriture et de mise en scène dans un spectacle. Le second le fait dans le texte.

Ceci dit, le balancier n’a peut-être pas fini de se balancer. Ce livre, Mélanie, est pour moi une étape vers l’adaptation du Désert mauve au cinéma. Une façon de tâter le terrain en création. De nombreux allers-retours sont donc à prévoir entre le littéraire et d’autres disciplines et ce, jusqu'à ce que ce cycle, cette relation à ce roman, en arrive à une sorte de conclusion.

Ces processus, cette circulation, n’ont rien d’extraordinaire en soi. Ils s’opèrent d’eux-mêmes la plupart du temps, mais j’aime à penser qu’ils amènent la littérature à participer à un mouvement de décloisonnement des arts. Et j’aime à penser que la littérature a beaucoup à apporter aux arts de la scène, de la performance, ainsi qu’aux arts médiatiques et multi. Je viens de la littérature et la littérature est le point de départ de toutes mes créations. Cela détermine le chemin qui mène du désir de l’œuvre à son accomplissement. Or, l’œuvre aboutie n’est-elle pas le résultat du chemin parcouru? 


Auteur : Simon Dumas

Révision des textes : Yves Doyon

Littérature et interdisciplinarité (langages et lectures) a été publié par les Éditions Québec français, sous la direction de Mélissa Labonté, 2014, numéro 171, « La poésie hors du livre », p. 65-67.

Leur père à tous

Simon Dumas

En 2005, Thomas Braichet effectuait une résidence de six mois au Studio Cormier grâce à un programme s’adressant aux moins de trente ans intitulé « Les Inclassables ». Le passage de ce jeune artiste français au Québec ne passerait pas inaperçu.

Dans la « lettre d’information » de l’Office franco-québécois pour la jeunesse, on qualifiait alors Braichet d’artiste verbi-voco-visuel, mais cela faisait-il vraiment de lui un artiste inclassable?

Comme plusieurs poètes-performeurs en France, Braichet a reçu une formation en arts plastiques. Aux Beaux-arts, il s’est intéressé à la typographie. À partir de 2000, il s’est penché sur les relations possibles entre lisible et audible en amalgamant l’écriture littéraire et des bandes-sons qu’il créait en parallèle. Au moment de notre rencontre, en 2005 au Studio Cormier, son premier livre — pour lequel il a dessiné une police de caractère — a déjà un an.

Il s’agit de On va pas sortir comme ça on va pas rentrer, premier audiolivre à paraître chez P.O.L. Pour ce livre, Braichet avait utilisé un vinyle destiné à l’enseignement du français aux Allemands, ainsi que sa propre voix chuchotant, disant et gueulant le texte afin de créer une composition sonore qui, imprimée sur CD, constituait la partie « audio « de l’audiolivre.  Les pages de la partie « livre » comportent deux colonnes. Sur la première, on peut lire la transposition textuelle de la bande son, la seconde est le poème complémentaire que le lecteur doit lire, idéalement à haute voix, en écoutant la bande sonore, la colonne de gauche lui servant de guide.

À ma connaissance, seul Braichet lui-même y arrivait et c’était beau de le voir en performance.

En 2008, Thomas Braichet est mort d’un cancer. Il avait 29 ans. Il a tout juste eu le temps de sortir son second audiolivre, toujours chez P.O.L, Conte de F_____.

On va pas sortir comme ça on va pas rentrer est en fait une partition.

Qu’est-ce qu’une partition, au fond, si ce n’est une sorte de manuel d’instruction qui vous guide pas à pas pour assembler différentes pièces ou matériaux afin de créer un nouvel ensemble cohérent et fonctionnel. Les différentes « pièces » de Braichet étaient donc le lisible et l’audible, ses « matériaux », les mots et les sons.

Or, il n’était pas le premier à travailler la littérature de cette façon. L’œuvre de Braichet s’inscrit dans une filiation prenant sa source chez Bernard Heidsieck.

1958, année de la révolution magnétique

Cette année-là, Heidsieck écrit le premier Poème-partition, celui sur la lettre A. Tout comme celui de Braichet, ce texte de Heidsieck se présente sur deux colonnes. Il s’agit d’une partition pour un seul instrument : la voix. Des phonèmes ou des mots monosyllabiques sont scandés rythmiquement. Difficile de ne pas penser à un André Marceau qui, plus près de nous dans le temps et dans l’espace, a fait un travail similaire en s’inspirant, entre autres, du traditionnel chant de gorge des Inuits, le kattajak.

En entrevue avec Anne-Laure Chamboissier & Philippe Franck, les réalisateurs du film Bernard Heidsieck, la poésie en action (2013), Bernard Heidsieck affirmait : « le poème, il faut le mettre debout […] le mettre debout, ça ne signifiait pas qu’il fallait absolument le lire debout, on pouvait très bien lire assis ou en marchant ou à genoux comme je l’ai fait ou derrière une table ou sans table, debout cela signifiait qu’on voulait situer le poème dans l’espace face à un public — à retrouver puisqu’il n’existait pas, à contacter, à susciter… »

Il faut dire que 1958 est aussi l’année où, sans le savoir ni se consulter, Henri Chopin, François Dufrêne, Brion Gysin et Bernard Heidsieck créent la poésie sonore. Outre leur inventivité respective, on peut attribuer la trouvaille, en partie du moins, à la disponibilité sur le marché du magnétophone, lequel permettra à des individus d’échantillonner et de mettre en jeu leur propre voix, diffusée en différé, avec la lecture en direct. 1958 marque donc, en poésie, le début d’une révolution magnétique dont le numérique ne sera en quelque sorte que le prolongement.

Heidsieck — poète, plasticien et banquier — ne tardera donc pas à tisser sa propre voix avec des enregistrements de celle-ci. Ce faisant, il entrainera à sa suite tout un mouvement. Parmi les artistes qu’il inspirera, Anne-James Chaton, souvent considéré comme son fils spirituel, demeure l’un des plus importants représentants de ce mouvement à ce jour.

L’âge du numérique : accélération de la démocratisation des moyens techniques

Au Québec, à partir de 2005, c’est donc Thomas Braichet qui fera rebondir le mouvement. Au Studio Cormier, il a été l’hôte d’un lancement de la revue C’est selon, dont faisait partie Daniel Canty et Renée Gagnon. Par le biais de Bertrand Laverdure, il a collaboré avec Rhizome au projet Les petits villages. Son influence s’est fait sentir dans les premiers travaux performatifs de Renée Gagnon qui, depuis, ont pris une direction tout aussi personnelle que fascinante.

La Belgique n’est pas en reste avec un personnage dont les contours pourraient se confondre avec ceux d’Heidsieck. Il s’agit de (Grand) Ordinaire, alias Éric Therer. Avocat de jour, poète-performeur la nuit, il emprunte volontiers au vocabulaire de son métier pour engraisser le champ lexical de sa poésie qui, elle aussi, carbure à l’échantillonnage, aux calques et aux superpositions (rendus facilement réalisables par les technologies numériques).

Bien sûr, ces bouleversements des pratiques et des genres artistiques et littéraires ne datent pas d’hier. À Bernard Heidsieck, on a attribué la paternité (en tout ou en partie) de la poésie sonore et de la poésie action. Il s’agissait là — même si ce dernier était également plasticien — de bouleversements qu’on pourrait qualifier de « disciplinaires », c'est-à-dire se produisant à l’intérieur même de la discipline. Or, aujourd’hui, certains artistes remettent en question la notion même de discipline. Elles n’ont pas encore disparue, mais il est indéniable que les frontières les délimitant sont de plus en plus floues et poreuses. Cette porosité a l’avantage de permettre à la poésie action ou sonore ou tout court de se faufiler jusque dans d’autres disciplines (parfois jusqu’à prendre sa place, ce fut le cas de Braichet qui fut un plasticien porté sur le mot avant d’être un poète ayant un penchant pour les arts sonores). En Grande-Bretagne, le duo composé du chorégraphe Jonathan Burrows et du compositeur Matteo Fargion a créé une pièce de Speaking Dance (c’est à la fois le titre de l’œuvre et sa définition), une danse parlée ayant beaucoup de caractéristiques en commun avec nombre de poèmes action, sonores ou performés. Comme quoi, si le langage est déjà présent dans presque toutes les formes d’art, on voit que la poésie — dont c’est le matériau principal — n’en est jamais loin.



Crédits et partenaires :

Auteur : Simon Dumas
Révision des textes : Yves Doyon



Pour plus d’information sur ce sujet, voyez « La poésie action de Bernard Heidsieck », un papier de Giovanni Fontana à paraître dans le numéro 120 de la revue Inter Art Actuel.

Le documentaire Bernard Heidsieck, la poésie en action d'Anne-Laure Chamboissier & Philippe Franck fut projeté au Lieu, à Québec, en présence de Philippe Franck, le 8 mai 2015, ainsi que le 17 mars 2016, en soirée, à la Maison de la littérature de Québec.



Références (hyperliens) :

Le langage est un matériau

Simon Dumas

le langage

Commençons par quelques évidences.

Le métier d’écrivain consiste à créer de l’art à partir du langage. Le livre est un support. L’artiste peut questionner le support dans son art… ou pas. Le livre — ou, plus largement, l’imprimé — est le lieu d’expression privilégié de la création littéraire.

Mais pas le seul.

D’autres évidences :

La littérature est un art. Les écrivains sont des artistes. Tout comme le peintre, le metteur en scène, le cinéaste.

Beaucoup de peintres, metteurs en scène et cinéastes consomment de la littérature. Beaucoup d’écrivains apprécient les arts visuels, vont au théâtre et au cinéma.

L’art, sa production tout comme sa consommation, est une écologie.

Une circulation.

Le langage est un matériau.

Le matériau principal de l’écrivain. Un matériau parmi d’autres dans la palette de l’acteur, du dramaturge, du cinéaste.

Quelle est la palette de l’écrivain? Se cantonne-t-il vraiment qu’aux mots?

Il y a belle lurette que le matériau ne catégorise plus strictement l’art : ceci est une peinture car de la couleur est utilisée; ceci est du cinéma, car des images sont en mouvement. Au contraire, le peintre utilise la vidéo, le cinéma fait son nid au théâtre.

Les arts se décloisonnent.

D’un côté, les disciplines empruntent de plus en plus aux pratiques et aux matériaux des autres arts. De l’autre, des artistes ne se reconnaissant pas d’affinités avec les canons de la classification des arts se réclament soit d’une nouvelle discipline soit d’aucunes. À tâtons, ces mêmes artistes, ainsi que leur milieu, essaient d’établir une terminologie nouvelle faisant référence à leur pratique : arts multi, interdisciplinaires, transdisciplinaires, indisciplinés.

Employés depuis plus de dix ans, ces termes ne font toujours pas l’objet d’un consensus aujourd’hui.

Et la littérature?

En avril 2011, j’étais invité comme panélliste à la table portant sur les « nouveaux espaces de la création littéraire » du Forum sur la création littéraire au Québec. Je devais faire une présentation de dix minutes — une de quatre, il y avait trois autres invités — après quoi, une discussion ouverte entre panéllistes et avec le public suivait. J’ai dit en substance ce que je viens d’écrire ci-haut. Et j’ai ajouté qu’il est fâcheux qu’au Québec nous ayons cette habitude de séparer la littérature – et ses créateurs – des autres disciplines artistiques. Nous disons « les arts et les lettres », « les artistes et les écrivains ». Or, comme je l’ai dit, la littérature est un art et les écrivains sont des artistes. La perte d’intérêt et les préjugés dont souffrent bien souvent la littérature et les écrivains pourraient bien être le prix que nous payons pour nous isoler ainsi.

On peut décliner grossièrement les médiums de la littérature comme suit : il y a le livre, les pratiques orales ou scéniques, les œuvres littéraires numériques et hypermédiatiques. Ces expressions coexistent, dialoguent et, nous l’espérons, s’enrichissent mutuellement. Pour cela cependant, le milieu littéraire a besoin de moyens de création, de lieux d’expression et de la compréhension par ses pairs qu’un spectacle littéraire ne consiste pas en l’habillage d’un texte récité avec de la musique ou des images afin de le rendre plus attrayant, mais de la prise de possession par des artistes littéraires (dois-je inventer le terme?) des matériaux « spectaculaires ». Un auteur monte sur une scène. Il va dire un texte. Détachée du livre, la forme du texte s’amplifie. Il y a toujours le rythme, le souffle, mais aussi la voix de l’auteur, son rythme, son timbre, sa personnalité, peut-être sa nervosité. La voix véhicule du texte, mais aussi matière sonore, mais aussi partie du corps. Le corps de l’auteur, sa présence, sa présence dans un espace, une lumière, une présence en relation avec un public. Cet auteur doit soudain composer avec les mêmes quatorze systèmes de signes qu’au théâtre. Pourquoi en ferait-il abstraction? Et s’il en tient compte, cela fait-il automatiquement de lui un homme de théâtre?

Bien sûr que non.

Et l’auteur, dès qu’il aborde et questionne ces matériaux, les fait siens. Ils deviennent alors tout aussi littéraires que le langage lui-même peut l’être. C’est-à-dire que l’auteur en fait ses matériaux.

Mais quand même…

Le langage n’est pas un matériau comme les autres.

Il est immatériel et culturel. Il charrie tant l’histoire des mots que celui de la communauté qui est rassemblée autour de lui. Il précède et succède aux individus, mais provient de ceux-ci et jamais ne cesse d’être refaçonné par l’usage qu’ils en font. C’est un organisme tentaculaire capable d’échanges et d’autorégulation. Capable de mourir aussi.

Le langage, parce qu’il est une des principales pierres d’assises de la culture, s’insinue dans presque toutes les formes de l’expression artistique. Je ne pense pas qu’au théâtre et au cinéma. Je connais plusieurs plasticiens qui, à force d’intégrer des mots dans leur travail pictural, ont fini par devenir poètes.

Vecteur de la communication, bien sûr — besoin des mots pour véhiculer une histoire, incarner un personnage, permettre le dialogue —, mais nombres d’écrivains cherchent dans les mots ce qui nous questionne en tant qu’être social.

Car, chaque mot a cette épaisseur, cette charge, qui rend la lecture d’une œuvre plurielle.

Cette idée a peut-être commencé à s’immiscer dans ma tête le jour où, alors que j’étais toujours sur les bancs de l’Université Laval, un de mes professeurs, Éric Van der Schueren je crois, a dit en passant que la raison pour laquelle on décapitait les rois, c’est que, symboliquement, on coupait la tête de l’État.

La capitale est à la tête d’un pays, le chef est à la tête d’une bande, le couvre-chef se porte sur la tête, décapiter c’est couper la tête, le capitaine, bon… c’est comme le chef, etc.

Les mots s’usent, perdent de leur tranchant, s’empâtent, se chargent d’ambigüité et d’Histoire. C’est cette épaisseur qui constitue la vraie matière de la littérature.

Mais cette épaisseur, c’est la lecture qui la donne aux mots. C’est l’expérience, individuelle et collective de chaque lecteur, qui insuffle son bagage à chacune des particules du langage.

C’est ce qui me fait penser de plus en plus qu’être écrivain, c’est être son premier lecteur. Écrire serait une sorte de lecture active du texte qui s’écrit et se réécrit et se réécrit.

L’impression sur la page est la fixation de ce processus. Une passation aussi où celui qui a créé partage, laisse aller, donne à interpréter.

Ces processus de lecture sont pour moi à la base de mon travail de création littéraire « hors les livres ». Un écrivain montant sur une scène ou prenant la caméra vient ajouter une couche de lecture « active » à sa création. Un écrivain collaborant avec des artistes d’autres disciplines afin de faire de son texte une œuvre nouvelle en le faisant passer à travers le bagage d’expériences de ceux-ci, en faisant subir à ce texte d’autres pratiques de trituration du sens…

Cet écrivain-là ajoute des couches de lecture « active » à son travail.

Il y ajoute d’autres matériaux.

Il organise une première rencontre de l’Autre.

La littérature utilise le langage pour nous questionner en tant qu’être social… dire cela, n’est-ce pas aussi (re)réclamer la place de l’écrivain dans la sphère publique? De tout temps, les poètes se sont avancés au-devant des leurs pour diffuser à la criée leur art. Dire que la création littéraire est un acte solitaire est faux, c’est seulement la première phase du travail qui l’est. 


Crédits et partenaires 

Auteur : Simon Dumas
Révision des textes : Yves Doyon

Le langage est un matériau est un texte qui a été publié dans l'oeuvre Fade out des Éditions Rhizome en hiver 2014. 

La poésie est un genre plus troué que les autres

Simon Dumas

J’ai développé une relation particulière avec la fiction. Je l’aime indéfinie, aux contours insaisissables. Et cette relation que j’ai développée, un peu à mon insu, tend à redéfinir celle que j’ai avec la poésie.

Mais avant de poursuivre, je sens qu’il est ici préférable que je fasse une distinction entre « fiction » et « histoire ». Une histoire, on la raconte. Elle est constituée d’une ou de plusieurs situations et d’une série d’actions se déroulant selon un ordre linéaire (quoique pas forcément chronologique). La fiction est un univers parallèle qui existe dans le virtuel d’un imaginaire, qu’il soit individuel ou collectif. Tel l’imaginaire (qui la déborde), la fiction est un vivier de possibles. Elle possède sa propre écologie, son univers de référence avec ses habitants, leurs milieux, etc. On peut y puiser des histoires, des personnages, des situations… et ce, dans n’importe quelle direction (non-linéaire, donc).

La fiction est l’une de ces inventions qui ont le potentiel de nous sortir de soi — écrivain et lecteur — et de tenter une expérience humaine plus large. Car les fictions ne sont pas des ilots isolés, elles se touchent, se contaminent et plongent leurs racines jusqu’à l’origine même du langage.

Ainsi, une fiction n’a pas à être dévoilée entièrement dans une histoire ou, plus largement, un récit. La fiction a une part enfouie et c’est précisément cette part qui m’attache à elle. Peut-être parce qu’il me semble que c’est là que réside également l’intérêt (et l’importance) de la poésie. Ici, je ne parle pas tant de l’inconscient du poète que de ces trouées du texte dans lesquelles le lecteur est invité à projeter son propre bagage d’expériences.

La poésie est un genre plus troué que les autres.

Pour moi, le temps et la pratique de la poésie l’ont lentement (mais sûrement) désacralisée. Conséquemment, la figure du poète est tout aussi sûrement descendue de son piédestal. Se dépouillant de « couches » de définition, la poésie m’est simplement devenue le plus grand espace de liberté en matière de création littéraire. Liberté de formes et de genres, bien sûr, mais un aspect formel demeure tout de même : la poésie est l’art du fragment, de la parcelle, du morceau. Morcelée, elle étend des archipels de sens que le lecteur doit recomposer. C’est cet aspect formel qui rend la poésie — même expérimentale, même en prose — reconnaissable parmi les autres genres littéraires.

Bien sûr, j’expose ici une façon parmi d’autres de concevoir la poésie. Pour moi, il n’est plus question depuis longtemps de recueil de poèmes, mais bien de récit poétique. Même dans La chute était lente, interminable puis terminée (Peuplade, 2008) et plus encore dans Mélanie (Hexagone, 2013), mon petit dernier. Je travaille les différents poèmes du livre afin qu’ils soient comme des points à relier par le lecteur. 

Il ne s’agit pas d’un jeu, mais d’une entreprise de communication fondamentale que j’essaie d’établir avec le lecteur, et ce, dans la mesure du possible, dans les deux sens. Bien sûr, le lecteur ne me répond pas, il répond au texte et ce faisant — le lisant —, il le coécrit presque.

Ce que j’essaie de décrire ici n’est pas spécifique à ma pratique, mais à une poésie que j’aime et estime et à laquelle j’essaie d’apporter ma pierre.

Ce sens que le lecteur insuffle au poème, il peut être musical, sensoriel ou affectif. Par l’écriture, j’explore bien évidemment ces avenues fondatrices du genre. Ceci dit, l’expérimentation m’amène également à utiliser ces « trous » dont j’ai parlé pour ouvrir des fenêtres sur une fiction plus large que ce que le texte donne à lire. Comme une image de cinéma : la fiction la déborde toujours pour envahir le hors-champ. Chaque fois qu’un personnage regarde au loin, chaque fois qu’un gros plan détaille l’horreur ou la fascination d’un regard, le spectateur doit projeter ce qui crée cette émotion, imaginer cette image. Ainsi, j’aime que mes poèmes aient un hors-champ évocateur et quasi infini (mais pas indéfini).

En outre, la fiction m’aide à déplacer le sujet de ma poésie. Il ne s’agit plus de moi — ni même « du poète » (qui est nécessairement un autre) — mais, en définitive, du texte et de ce qu’il met en place.

Dans mon dernier livre de poésie, Mélanie, j’ai travaillé à partir de la fiction d’une autre — celle de Nicole Brossard et de son Désert mauve. Le point de départ de ce texte était une autre suite de poèmes, Fade out, laquelle prenait appui sur un épisode de ma biographie personnelle :

Ce texte commence au milieu.
Il part du point final d’un autre texte,
Fade out, qui n’est pas reproduit ici. Le point de départ de cet autre texte, appartenant aussi au genre poésie,
est une photo. Point de départ : une photo.
Mélanie
, p. 11

Si je quitte maintenant la femme de la photographie – avec qui j’ai vécu – et que j’essaie de saisir les contours d’un personnage de fiction – disons Mélanie, du Désert mauve de Nicole Brossard –, quelle serait pour moi la différence? L’une existe-t-elle plus que l’autre?
Il y a une différence, pour moi, entre image et image mentale. Pour le lecteur, il n’y en a pas. Ou alors...
Mélanie,
p. 13

Ainsi, ce livre, Mélanie, a fait office de pont entre l’utilisation d’un sujet autobiographique et celui d’un sujet fictionnel. Et c’est ma relation de lecteur — elle aussi personnelle — au roman Le désert mauve qui fut le liant entre ces poèmes oscillant entre prose, journal et vers.

Dans mon dernier projet de poésie, j’ai eu envie de construire un nouvel objet poétique, mais basé sur une fiction qui serait mienne.

J’ai donc créé un tout petit nœud de fiction autour d’un personnage de jeune fille, de sa relation à sa mère et d’un « événement ». C’est ce dernier élément, « l’événement », qui est venu en premier. Pas la jeune fille. Elle est venue en second. La première image, celle qui a démarré l’idée du texte, est celle d’une vague, mais solide. C’est ça qui est venu en premier. Cette vague, puis une foule assemblée dans l’expectative et, parmi elle, la jeune fille.

Cette première image de la vague m’est venue d’un roman que j’ai lu il y a plus de dix ans. La montagne de l’âme de Gao Xingjian. Plus précisément du chapitre 23. Une femme et un homme discutent après que celui-ci eut fait un mauvais rêve. Elle lui dit que, juste avant de s’éveiller, son pouls s’est accéléré. Il lui répond qu’il a vu très distinctement la surface noire et lisse de l’océan se lever, se hisser jusqu’à devenir un mur dont la masse colossale se mouvait sans bruit, de manière égale et recouvrant tout, jusqu’à l’horizon. Il dit que, sur le coup, il en a ressenti comme une inquiétude. Elle dit qu’il était couché contre ses seins et que c’est sa respiration à elle qui le soulevait. Il dit que non, que c’était l’océan.

Bref, ce petit nœud de fiction composé de personnages, d’une situation et de relations tissées entre les personnages. Un tableau simple, mais des relations complexes. Une fiction qui déborde le cadre du récit. En détournant les codes de la poésie, mais en collant à sa forme (ou, surtout, en puisant à sa liberté de forme!), j’explorerai différentes manières d’ouvrir des fenêtres qui, chacune, donne à voir une portion de cette fiction. Cela, bien entendu, toujours selon un point de vue différent.

J’ai imaginé cinq modes qui sont autant de regards différents portés sur le même nœud de fiction :

  1. récit : à la première et à la troisième personne, récit du moment de l’événement avec flashbacks vers le passé récent avec la mère. Écriture faite d’un mélange de vers et de prose poétique.
  2. poèmes : une série de poèmes « écrits » par le jeune fille avant l’événement.
  3. photos de la mère : une série de description de photos provenant de l’album de famille de la mère. Une façon de remonter aux origines de la jeune fille. 
  4. dialogues (conversation) : deux entités narratives discutent et commentent objectivement le récit de la jeune fille. L’un d’eux serait l’auteur du récit (pas moi), l’autre serait une sorte de lecteur par-dessus son épaule.
  5. focalisation : pendant l’événement, la jeune fille rencontrera le jeune homme. Je compte lui passer le flambeau de la narration pour une portion du texte.

La structure n’est pas en cinq parties, c’est-à-dire que ces cinq modes n’imposent pas une structure au projet. Il s’agit plutôt de pistes que j’explore.

Pourquoi une jeune fille?

Peut-être parce qu’il s’agit d’un temps où les possibles débordent largement les déterminismes et que cette euphorie d’un horizon illimité — ininterrompu — est supportée par une réserve quasi égale d’énergie, celle, bien entendu, de la jeunesse. Mais il y a plus. L’image de la jeune fille est depuis longtemps porteuse d’une fragilité paradoxale. La jeune fille possède une force qu’elle doit développer à cause justement de sa vulnérabilité. Le jeune homme est plus déstabilisé, moins assuré. Plus maladroit aussi. La jeune fille se sait guettée, elle connaît ce poids immémorial (et injuste) du désir violent et de la fertilité.

Pour ce projet, j’ai donc choisi la figure de la jeune fille et de creuser le filon de la relation mère-fille tout en brassant un peu le cadre de ce tableau en y ajoutant un événement extérieur violent. Peut-être l’apocalypse.

Ce que Rhizome mange en hiver

Simon Dumas

La littérature ne prend pas un virage oral ou numérique ou performatif. Elle est et demeure de la création artistique avec du langage. L’oralité (qui a permis la naissance des arts littéraires), le numérique, le performatif ou le spectacle sont des véhicules que la création littéraire des uns et des autres peut emprunter pour joindre des lecteurs/auditeurs/spectateurs. Car la littérature, comme l’art, est un appel lancé. De ce fait, les œuvres réclament bel et bien un destinataire. À plus forte raison la littérature dont le matériau est l’organe de communication d’une culture (voir Le langage est un matériau).

Ceci étant posé, il est vrai que, de tout temps — mais particulièrement de nos jours —, la forme influe sur le fond et vice-versa. Tout comme il est vrai que, même si les disciplines ne se définissent plus par le matériau qu’elles transforment, une pratique artistique évolue au contact des méthodes de création qu’elle emploie. Ainsi, un écrivain maniant la caméra a toutes les chances de voir sa création littéraire influencée par cette expérience, de même que ses images seront pétries de sa pratique d’écrivain.

Il serait faux de penser que la forme « livre » n’a pas eu une influence très marquante sur le développement des différentes formes littéraires (lire ici « genres littéraires »). L’invention de l’imprimerie a provoqué ce virage, faisant passer la littérature de l’oralité à l’écrit. Bien sûr, les pratiques orales ne sont jamais disparues, mais elles sont passées au second plan. Et le premier plan est devenu tellement massif qu’il a certainement porté ombrage aux autres pratiques. De telle sorte qu’en 1973, lorsque Barthes appelle de ses vœux, dans Le plaisir du texte, une « écriture à haute voix », il ignore complètement que Bernard Heidsieck pratiquait une telle littérature depuis plus de vingt ans déjà. Et il n’était pas le seul.

À la même époque, au Québec, il y eut la Nuit de la poésie 1970, l’Infonie, Péloquin-Sauvageau, Denise Boucher avec Les fées ont soif et toutes sortes d’événements artistiques au cœur duquel le poète ou l’écrivain jouait un rôle actif. La littérature québécoise a donc — à son propre rythme et en suivant le fil de sa propre histoire — participé à ce mouvement de décloisonnement des arts qui caractérise notre époque. Or, aujourd’hui, les technologies numériques viennent accélérer ce mouvement et annoncent peut-être une ère où le livre est moins hégémonique et plutôt un accès parmi d’autres menant aux œuvres des écrivains.

Avec sa démarche en recherche et création, avec ses productions, Rhizome n’invente rien, mais s’efforce bel et bien de réinventer.

Dans un premier temps, Rhizome prend acte de ces autres pratiques, tout comme il prend acte du mouvement des arts vers un décloisonnement des disciplines et prend acte du lot de bouleversements qu’ont apportés la modernité, puis la postmodernité et enfin les technologies numériques.

Dans un second temps, Rhizome — avec sa démarche de création, laquelle s’exprime et se module à travers des dizaines de projets dont l’impulsion de départ sont un texte littéraire ET son auteur (figure et individu) —  analyse les courants de création, littéraires et autres, puis se positionnent. Autrement dit, de par ses créations et sa posture, Rhizome a mis en place une sorte de « ligne éditoriale ». Qu’est-ce qu’une ligne éditoriale sinon ce que l’on pourrait qualifier de « style de la maison ». Dans certain cas, ce « style » ou cette « ligne » est en partie définie par un certain nombre de principes que la maison a adoptés et, bien sûr, par la façon que lesdits principes sont appliqués, ainsi que les décisions artistiques qui en découlent.

Dans le cas de Rhizome, ces principes (que nous qualifions « de base ») n’ont pas changé depuis la fondation de l’organisme. Ils sont au nombre de trois : 1) l’organisme ne travaille qu’avec des textes littéraires non-écrits pour la scène; 2) l‘auteur du texte doit nécessairement participer, d’une manière ou d’une autre, tant à la création qu’à la représentation de l’œuvre; 3) l’intervention d’autres disciplines artistiques est obligatoire.

Enfin, dans un troisième temps, Rhizome met en application cette ligne éditoriale de deux manières. La première, il invite des écrivains à participer à un processus de création, soit d’un spectacle vivant ou d’une autre forme. Ces processus sont toujours collectifs et font appel à la collaboration d’artistes d’autres disciplines. La seconde, il accompagne des initiatives d’écrivains qui veulent réaliser un spectacle, une performance ou autres. Ces projets d’écrivains peuvent être variés puisque Rhizome touche à tous les genres littéraires et s’intéresse à toutes les formes d’expression ou de diffusion de la littérature hors le livre.

C’est justement-là que se trouve son originalité : Rhizome serait un des premiers éditeurs « hors le livre ». De fait, son fonctionnement évolue de telle manière qu’il s’approche de celui d’un éditeur. Un éditeur non pas de livres, mais de spectacles, de performances, d’installations et d’autres formes d’expression littéraire alternative. Les pratiques sont là, elles existent et sont portées par des générations de poètes-performeurs, d’acteurs-romanciers, de cinéastes-littérateurs, etc. Elles existent, mais elles étaient jusqu’à maintenant exclusivement le fait d’individus. La particularité de Rhizome, la nouveauté qu’il amène, c’est d’être un producteur et un créateur œuvrant à partir d’un corpus ouvert d’écrivains. En conséquence, Rhizome travaille autant avec des artistes littéraires ayant leur propre démarche orale, spectaculaire ou autre, qu’avec des écrivains novices en matière d’interdisciplinarité. En d’autres termes, Rhizome est ouvert et cette ouverture fait vivre à des écrivains de tous horizons des expériences structurantes de création. Par structurantes, nous entendons que ces démarches collaboratives qui sont proposées aux écrivains bousculent fortement leurs habitudes de travail et laissent très souvent une marque durable dans leur carrière. De plus, les séries de représentations qui la plupart du temps s’ensuivent sont des occasions de réseautage et, plus largement, de rencontres fructueuses pour ces mêmes écrivains.

Ce n’est sûrement pas un hasard si Rhizome a vu le jour à l’aube du nouveau millénaire. Les astres s’alignaient depuis un moment déjà, favorisant l’émergence d’un organe qui questionnerait activement les différentes formes que prennent les représentations publiques de la littérature et des écrivains. Les dernières décennies ont vu émerger des pratiques individuelles, surtout de poètes, touchant à différents champs des arts. Les années ’70 ont donné des Raoul Duguay, puis des Lucien Francœur. Plus tard, il y aura des Richard Martel, des André Marceau, des Hélène Matte, des Renée Gagnon, des Jonathan Lamy et des Sébastien Dulude.

Si certains d’entre eux furent connus du grand public (Lucien Francœur ira jusqu’à être porte-parole à la télé de Burger King Québec, ce qui n’est pas rien!), si plusieurs firent le pont entre l’oralité et l’écrit, il n’en demeure pas moins que ces pratiques ont plutôt évolué en silo. D’un côté, il y avait les écrivains du livre qui, à l’occasion, s’adonnaient à des lectures publiques. De l’autre, il y avait les poètes sonores, pratiquant la poésie action ou concrète, qui évoluaient dans d’autres cercles. Dès sa fondation, Rhizome allait faire le pont entre les deux en proposant de renouveler la forme de la lecture publique, c’est-à-dire la plateforme orale des « écrivains du livre ».

Nous sommes convaincus que dans le contexte des bouleversements artistiques et technologiques actuels, on ne peut se permettre de marginaliser ces pratiques sous peine d’isoler la littérature dans le champ des arts.

Rhizome, de par son mandat, travaille à intégrer toutes les pratiques littéraires — écrites et autres — dans un grand champ des arts littéraires. Bien sûr, Rhizome, avec sa ligne éditoriale — et la façon qu’elle est appliquée — a développé un certain style. Il n’est pas question ici de le défendre, mais plutôt cette idée qu’un florilège de styles ne demande qu’à s’épanouir dans le champ de la création et de l’expression littéraire hors le livre et que cet épanouissement doit être soutenu et encouragé. De plus en plus d’écrivains, d’artistes et d’organismes émergent mais demeurent en latence dans l’attente des conditions minimales de création. Du moins, c’est ce que nous observons. Or, après quinze ans d’existence active (voire hyperactive), Rhizome se sent en position d’encourager et d’accompagner cet essor. C’est pourquoi, dans les années qui viennent, nous avons l’intention d’ouvrir Rhizome encore davantage. Certaines pistes sont présentement explorées comme mettre sur pied un comité de lecture qui fera office d’aviseur/rabatteur, créer un programme de résidence de création hors le livre invitant les écrivains et artistes de la région, de la province, du pays et de l’étranger à venir créer et échanger sur leurs pratiques avec le milieu d’ici. Il est primordial de favoriser les échanges d’idées, de manières de faire et les créations afin d’enrichir le terreau de notre propre art. C’est avec ces objectifs en tête que Rhizome continuera d’appliquer son mandat dans les années qui viennent.


Simon Dumas — 6 janvier 2016

Lecompte, Désy et Turcotte discutent Amyot

En 2007, après la présentation de Deux voix — l'adaptation de La chute fut lente, interminable puis terminée, cet hommage à Geneviève Amyot de Simon Dumas —  et en préparation d'une nouvelle production qui allait porter sur l'œuvre d'Amyot, trois entrevues ont été menées avec les poètes Luc Lecompte et Jean Désy, ainsi qu'avec le veuf d'Amyot, Benoit Turcotte.

Ces entrevues n'avaient jamais été diffusées.   


Luc Lecompte


Jean Désy


Benoit Turcotte




Crédits

Production : Rhizome
Réalisateur : Simon Dumas




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